Notre perception et notre compréhension actuelle du monde ne nous donnent pas la connaissance du réel; elle traduisent seulement la conscience personnelle que nous en avons. Il s'ensuit que notre être extérieur se meut dans l'illusion que l'Univers tel qu'il lui apparaît est une réalité essentielle et permanente.
... ce vieil adage du taoïsme zen : "L'hémisphère qui parle ne sait pas ; l'hémisphère qui sait ne parle pas."
... on sait par des relevés électroencéphalographiques que les manques de mémoire dus à un manque de sommeil sont dus en réalité non pas à un défaut de la mémoire mais à de brefs accès de sommeil ; apparition d'ondes thêta du stade I du sommeil.
Nos sens ne sont que de petites lucarnes qui ne nous permettent d'apercevoir qu'une toute petite partie de la réalité du monde; par exemple ils ne peuvent percevoir les ondes, les ions négatifs de l'atmosphère, etc.
Pour une table, par exemple, nous avons l'impression de plein et d'immobile alors qu'elle est, et de très loin, composée surtout de vide : l'illusion du plein ne vient en réalité que du mouvement prodigieusement rapide des particules qui la composent.
Le sommeil est le dernier vrai refuge dans notre monde moderne ; lorsque la vie devient intolérable, il est le seul échappatoire pour nous tous, lorsque la réalité devient insupportable. Il permet de prendre ses distances avec cette réalité. Et avant une journée qui promet d'être pénible, la plupart des gens ont du mal à quitter le sommeil et ceux qui connaissent l'angoisse de la dépression dorment à l'excès.
Des expériences effectuées à Walter Reed (aux Etats-Unis), sur des volontaires privés de sommeil et soumis à un travail ne demandant qu'une attention soutenue, ont montré que les fautes d'inattention n'étaient pas dues à une baisse de l'attention elle-même mais plutôt à des trous (de temps) dans l'attention correspondant à des sommeils flash.
... "il semble bien que la fonction spécifique du sommeil n'est pas la suppression de la fatigue" (W. Dement).
Voici la nuit mieux que le jour qui nous documente sur la route
(Paul Claudel, chant de l'Epiphanie)
Le cerveau droit est aussi celui de l'humour, du rire, du point de vue comique ou cosmique, ce qui est la même chose, car rire de quelque chose et même de ses difficultés et de ses travers, c'est être capable de les juger de très haut dans l'espace et dans le temps.
Jean Fourastié le pense aussi : "La confiance (bien naturelle, bien compréhensible) que l'Homme a dans sa raison est la cause fondamentale de la lenteur des progrès de la connaissance humaine et par la suite de la lenteur des progrès de l'humanité."