La chronique de Marina Carrère d'Encausse - David Servan-Schreiber
Marina Carrère d'Encausse vous présente cette semaine deux ouvrages d'un même auteur, disparu il y aura bientôt un an : David Servan-Schreiber. Tout d'abord, un recueil des ses chroniques issues de son magazine "Psychologies Magazine" "Notre corps aime la vérité : chroniques 1999-2011" (éditions Robert Laffont). Et le second, "On peut se dire au revoir plusieurs fois" (éditions Pocket)... Regardez l'avis de Marina Carrère d'Encausse... La présentation du livre "Notre corps aime la vérité : chroniques 1999-2011" par l'éditeur : Peut-on soigner des traumatismes violents ? Soulager sans médicament la douleur physique ou les dépressions ? Peut-on se libérer du stress ? Aider son corps à mieux prévenir les maladies chroniques ? Dans une cinquantaine d'articles, en s'appuyant sur l'expérience bouleversante de ses patients, confrontés à toutes sortes de maux physiques ou de douleurs morales, David Servan-Schreiber revient sur l'importance des relations humaines, de la communication émotionnelle, de la méditation, de la nutrition et du sport pour prévenir et guérir les cancers, les maladies cardio-vasculaires, le mal-être ou les dépressions. Il nous explique aussi l'impact formidable de l'EMDR pour soigner les syndromes de stress post-traumatiques, les promesses de la thérapie par la lumière, le rôle indispensable des oméga-3, l'apport immense des médecines alternatives (acupuncture, homéopathie, phytothérapie...), la nécessité d'un travail sur le corps pour développer la ...
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Même lorsqu'on est convaincu de l'importance d'un exercice régulier, rien n'est plus difficile que de l'intégrer dans son quotidien. Encore plus lorsqu'on est déprimé ou stressé.
Me découvrir fragile, mortel, souffrant, effrayé m'a ouvert les yeux sur l'infini trésor de la vie et de l'amour. Toutes mes priorités en ont été bouleversées jusqu'à la tonalité émotionnelle de mon existence.
Selon des études préalablement citées, la France aurait un taux de dépression les plus élevés de la planète (à égalité avec le Liban, qui a connu vingt-cinq ans de guerre civile). Nous sommes aussi les plus grands consommateurs d'antidépresseurs au monde.
Chez les humains, on a établi que la qualité de la relation entre les parents et leurs enfants, définie par le degré d'empathie des parents et leur réponse à ses besoins émotionnels, détermine, plusieurs années plus tard, la tonicité de son système parasympathique, c'est-à-dire le facteur précis qui favorise la cohérence du rythme cardiaque et permet de mieux résister au stress et à la dépression.
Même lorsqu'on est convaincu de l'importance d'un exercice régulier, rien n'est plus difficile que de l'intégrer dans son quotidien. Encore plus lorsqu'on est déprimé ou stressé.
(C'est ainsi que) j'ai pu soigner de nombreux malades au stade terminal. Je voyais leur état empirer, je les voyais aller de plus en plus mal et pourtant, quand la fin arrivait, je les voyais s'éteindre de façon très douce. Je dirais presque que leur mort se passait "très bien" et qu'au moment de rendre l'âme ils avaient l'air en quelque sorte "heureux".
Si on évite tout ce qui abîme la vie et favorise au contraire tout ce qui la nourrit, on pourra développer les merveilleuses ressources cachées au fond de soi.

Je pensais que la Sécurité Sociale serait intéressée par les études tout à fait probantes qui établissent l'efficacité d'interventions comme l'acupuncture ou le yoga sur certaines affections. Il est par exemple démontré que deux points d'acupuncture réduisent de 60% les besoins de morphine après une opération. Pour m'être souvent occupé de vieilles personnes après une chirurgie, je n'ai aucun doute sur l'intérêt de réduire les doses. Car les personnes âgées sous morphine deviennent confuses, font des cauchemars, ont des hallucinations. Elles toment de leur lit la nuit et se cassent le col du fémur. Et elles finissent par mourir à l'hôpital.
Quel que soit le plan sur lequel on se place, humain, médical ou économique, la seule chose rationnelle à faire c'est de leur prescrire cette acupuncture. Tragiquement, on ne le fait pas. Pourquoi ? La seule explication que j'ai pu trouver, c'est que ça ne fait gagner de l'argent à personne.
C'est une vérité psychologique bien connue : quand nous perdons un proche, une personne aimée, quelque chose de ce qu'ils nous ont apporté continue de vivre en nous et de nous inspirer. Nos morts vivent dans nos cœurs. C'est la forme d' "immortalité" la plus consolante et celle à laquelle je tiens le plus.
La mort fait partie du processus de vie, tout le monde y passe. En soi, c'est très rassurant. Profites-en maintenant, fais les choses importantes que tu as à faire..