Pierre Frondaie

Le titre en dit long, la couverture est bien le reflet de ce roman, dans lequel les personnages semblent sortir tout droit des films du début du siècle dernier. Ecrite en 1924, cette histoire nous entraîne de la côte basque au pays de l'Adour, en passant par le bassin d'Arcachon, et, bien sûr, Paris. Tout cela à bord d'une hispano, dans laquelle le héros, un jeune homme fort séduisant mais tout à fait ruiné, emporte avec passion une jeune femme mariée à un lord anglais cynique . Un brin désuet, le style plaira aux amateurs de films en noir et blanc, de romans photos passionnés. Le livre est illustré, un plus au plaisir du lecteur.

"Montmartre" est une pièce symbolique. Le Moulin-Rouge est le pivot principal de ce drame. Il y est reconstitué de manière très vivante et très fidèle au premier et au dernier acte.

Les nombreux personnages, peints avec un art consommé, évoluent, dans ces quatre actes, autour de lui. Les seconds rôles, ce que certains au théâtre appellent les silhouettes de second plan sont magnifiques, Suzanne l'entremetteuse, Simone la criarde, l'entreteneur Logerce, le violoniste Parmain, sa compagne Charlotte et l'inquiétante Ève-Adam.

Le portrait de Marie-Claire, décrit par l'auteur, est une belle esquisse de "gigolette montmartroise".

Sous un abord d'agréable comédie, Pierre Frondaie - de son vrai nom Albert René Fraudet - signe, ici, une œuvre qui, même si elle est parfois convenue, se révèle pleine de mouvement et de profondeur.

Pierre Brisson dans le "Figaro" déclare, à l'époque, que "le principal personnage de la pièce est une entité mystérieuse, un dieu irritable et jaloux qui, à l'instar du Moloch carthaginois, dévore chaque année beaucoup de demoiselles auxquelles, s'il n'existait point, la vie eût sans doute été douce et bienveillante : et ce personnage c'est : Montmartre".

Pourtant, le personnage de Marie-Claire, la petite montmartroise fantasque, légère prend, par instants, sous la plume talentueuse de l'auteur, une teinte tragique, comme marquée par le destin.

C'est une lecture agréable que celle d'une pièce de théatre.

Cela change de mes lectures habituelles.

Pierre Frondaie ajoute au début de chaque acte des détails, des lieux, des paysages.

En ce qui concerne l'histoire il s'agit d'un drame, pas n'importe lequel puisqu'il s'agit d'un drame de l'amour sur fond de guerre.

J'ai beaucoup apprécié ce roman d'une autre époque...

Après les aventures de Don Quichotte, voici venu le temps de rencontrer sa descendance, aussi bien génétique que spirituelle.



Transportée de nouveau dans le monde de Don Quichotte grâce à ce livre, j'ai redécouvert cet univers avec plaisir. Pierre Frondaie a su recréé brillamment le décor et les personnages de Cervantès. J'ai d'ailleurs eu l'impression que sa narration était plus convaincante que celle de ce dernier. Il a une écriture lisse, sans prétention.

Les personnages sont travaillés. Ils ont une personnalité qui n'est, ni clichée, ni fade. Chacun a quelque chose à apporter au récit.

En ce qui concerne le contexte, Pierre Frondaie a su reprendre exactement les caractéristiques historiques de l'époque. Il prend la succession de Cervantès d'une façon convaincante.



J'ai lu cette suite avec un réel plaisir.

Un livre bouleversant à la fois mélo et brûlot social. Un mariage des genres assez inédit et étonnant.
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