Citations de Pierre Giorgini (12)
Différence entre "compliqué" et "complexe" : un Airbus, c'est compliqué mais pas complexe car on a les plans et les notices ; conduire une équipe de foot à la victoire de la Coupe du monde, c'est complexe, car personne n'a la notice.
Plus qu'une crise, nous vivons une transition fulgurante d'un ancien monde vers un monde nouveau. En effet, une crise est un état temporaire anormal et paroxystique. Elle a un début et une fin, et conduit généralement au retour à un état à peu peu différent de l'état initial. La crise cette fois-ci est économique, financière, sociale, environnementale et géopolitique.
Elle est globale et s'inscrit dans une transformation du monde dont personne n'est en mesure de prévoir la nature avec exactitude. Il s'agit donc d'une transition vers autre chose. La vitesse de cette transition est probablement sans précédent du fait à la fois de son accélération mais aussi de son ampleur. Ceci explique le terme "transition fulgurante".
Jules comprit alors avec force, avec son ami Gerald, au milieu de cet écosystème naturel, que la nature même de l'homme, être social, être complex, socioperceptif, teinté d'émotions, de sensations, capable de s'émerveiller, de rêver, est aujourd'hui un facteur de transformation de notre société. Nous sommes vivants, le vivant comme source d'inspiration et facteur de transformation des entreprises et des sociétés.
L'objet de cet essai est de tenter de porter, sur le monde en mouvement, un regard tellement horizontal, global, qu'il ne peut être que partial et partiel. Il analyse principalement les déterminant technoscientifiques et ne prend pas en compte d'autres déterminants comme l'acceptabilité sociale, les grands enjeux démographiques, environnementaux, et leurs conséquences géopolitiques éventuelles. La perspective adoptée pourrait s'en sentira affaiblie. Mais qui peut prétendre regarder l'évolution du monde suivant l'ensemble de ses déterminants et composants, alors que ce monde est devenu d'une extrême complexité ?
Il se dit alors que le processus du vivant continue d'avancer, d'évoluer. L'humanité n'existe pas dans l'instant, elle est en mouvement, elle est en évolution. Le réel n'existe pas, seul le mouvement permet de le percevoir.
L'ingénierie techno-scientifique humain est plus qu'archaïque par rapport à la capacité d'ingénierie du vivant.
Venant d'un monde managérial (Orange) connecté en permanence et en réseau instantané pour un oui ou pour un non, où un mail urgent non traité dans la demi-heure est une faute, j'ai pu voir en arrivant dans mon université, en quoi cela vous conditionne à un autre mode de vie au travail, une autre relation avec les autres, un autre rapport au temps et à l'urgence, et pas forcément toujours en faveur du monde connecté. J'ai dû apprendre la lenteur positive, celle qui vous fait réfléchir, intérioriser une décision, consulter avec écoute...
C'est nouveau pour lui, une vraie révolution interne. Il vient de percevoir et de comprendre pourquoi l'esprit de coopération, la pulsion de coopération, lui laissaient toujours un bon goût dans la bouche, alors que l'esprit de compétition destructive, de concurrence exacerbée, de court terme, de surpuissance lui laissait le plus souvent un goût amer.
Il est parfois difficile de comprendre concrètement ce qui bouge dans le façon de penser des systèmes organisés du fait de la "convergence internet" et de l'explosion du mode coopératif maillé. La métaphore a de ce point de vue des vertus. Elle met en narration les concepts et permet de les appréhender de façon multidimensionnelle, à la fois sur le plan rationnel ou analytique, amis aussi sur un plan global, comme un système qui bouge.
Cela nécessite un accès généralisé à la pensée complexe, car les communautés de normes sont imbriqués, thématiques, volatiles. Elles n'ont plus de liens avec la réalité physique ou géographique. Il n'y a plus de connexion entre les espaces de vie réelle et les espaces de vie virtuelle.
On voit là l'importance de l'acceptabilité sociale comme régulateur d'innovation.
La convergence des réseaux d'énergie et de transport à l'échelle mondiale génère les second choc de productivité : on passe des effets de série aux effets d'envergure.