Au début j'ai essayé de résister un peu, de publier des articles d'investigation. Je me prenais pour un Américain. Ils m'ont très vite fait comprendre que si je voulais rester dans ce métier, il fallait que je me calme. Un journal local, c'est quasiment un journal officiel. Pourquoi chercher les complications? Surtout, on n'embête personne. Pas de politiciens du cru, bien sûr encore moins les autres journaux.C'est le tabou suprême, dans le métier, les autres journaux. Autocensure absolue. On agite rituellement la marotte liberté de la presse, mais on sait très bien se mettre en prison tout seul.