Pierre Manoury

Le phénomène d’entité déifiée dans le cadre d’une religion court donc le risque de dévier considérablement au cours de son évolution, par les apports émotionnels successifs provenant de ses fidèles. C’est le problème du schisme, tant redouté par les corps sacerdotaux constitués. Le processus du schisme constitue une modification du « programme » de base, altérant progressivement le caractère de l’entité et provoquant à terme une religion nouvelle. Le schisme se produit quand un nombre suffisant de « croyants » induit des concepts nouveau dans l’égrégore. Le phénomène est d’autant plus insidieux que ces innovations sont reconnues comme valides par l’entité d’autant que les messages sont présentés dans la forme rituelle définie, donc licite.

Les génies familiers sont connus et utilisés depuis plusieurs millénaires. Ils furent sans doute contemporains des premières expérimentations magico - religieuses des chamans du néolithique et d’un grand nombre de pratiques totémiques primitives. Ce concept fut largement utilisé dans la plupart des religions (consciemment ou intuitivement), dont il constitue une des principales formes de procédures miraculeuses (les statues à miracles).

La notion d’égrégore appartient au fond traditionnel de l’humanité. Elle désigne un phénomène énergétique subtil issu du potentiel psychique d’un nombre plus ou moins grands d’individus interpellés par un événement, mobilisés par un désir commun, une recherche collective ou une émotion partagée. Cet état, provoqué ou spontané, occasionne une « cristallisation » d’énergie programmée par l’intention, ou modulée par l’affect, autour du thème ou sujet ayant induit le phénomène émotionnel.

Problème épineux, presque insoluble, car il n'existe aucun test pour détecter si une personne est victime d'un maléfice où non. Pourtant, direz-vous, certains médiums, guérisseurs, radiesthésistes ou "mages" se targuent, moyennant finances (bien entendu), de déterminer si vous êtes envoûté et remarquez-le bien, vous l'êtes dès que vous rencontrez ce genre de praticien. Quitte à rabâcher, il n'est aucun moyen de savoir si tel ou tel est victime d'un envoûtement.

On peut donc cataloguer la sexualité magique selon trois grands critères.

1) Abstinence, privation, macérations et chasteté. Ceci dans un contexte mystique, une démarche symbolique ou de communion avec des hiérarchies spirituelles de nature élevée.

2) Par une exacerbation du désir potentialisant des énergies appliquées à des rites et cérémonies de magie dite pratique, l’érotisation n'étant dans ce cas que cérébrale. C'est le principe le plus répandu dans la plupart des magies cérémonielles et les rituélies de base de la haute sorcellerie.

3) Enfin dans les magies et sorcelleries regroupées sous le terme générique de magies sexuelles ou exacerbation et potentialisation du désir et des énergies sont suivies d'une libération dans le contexte rituel lui-même, selon des modalités très spéciales, objet du présent du livre. Les applications dans ces cas spécifiques sont d'une redoutable efficacité sur les plans matériel, physique et psychique...

Par définition, toute magie est sexualisée. Cela peut sembler paradoxal, n'en déplaise à certains, c'est une réalité profonde. Même la plus pudique des magies, prônant abstinence et chasteté est concernée! Les recommandations et prescriptions de l’abstinence prouvent, de ce point de vue, combien de telles magies sont inféodées aux pratiques sexuelles ; seulement, en ce qui les intéresse, désir et assouvissement sont détournés ou sublimés.

Esotérisme, spiritualité, divination, astrologie, magie, sorcellerie, sciences occultes. ..Autant de mots prestigieux galvaudés, médiatisés à l'extrême, malmenés, déviés de leur sens réel. Les sciences et les arts magiques les plus profondément enracinés dans la conscience sacrée de l'homme sont vendus à l'encan, bradés, prostitués par des "marchands" dont la bassesse n'a d'égale que le manque de culture. Le public sincère, ou avide, en quête d'absolu, de connaissances, de culture ou de miracles, les chercheurs de bonne foi, se font berner journellement par ces nouveaux "marchands du temple", escrocs sans vergogne, de la pire espèce, endossant les défroques trompeuses d'initiés, se grimant pour mieux séduire le consommateur... Ces imbéciles, qui se couronnent eux-mêmes, se passent rhubarbe et séné, se flagornant mutuellement pour maintenir le "marché", sous l'oeil impavide des derniers adeptes, seuls debout au milieu des ruines de ce qui fut (et demeure) la science absolue.

L'exorcisme combat une possession, c'est-à-dire que le rituel conjure, au nom de l'Eglise catholique (romaine ou orthodoxe), le ou les démons de devoir quitter le corps du possédé. Un exorcisme, pour être valable, doit être administré par un prêtre dûment ordonné. Dans certains cas, quelques prières dites par une personne sincère peuvent aider le possédé.

Un grand nombre d'idées fausses circulent à propos de la sorcellerie. Un plus grand nombre encore à propos de l'envoûtement et du désenvoûtement.
La plupart des gens imaginent que l'envoûtement est nécessairement un acte de nuisance. Cette notion est parfaitement imbécile. L'envoûtement est une technique, laquelle n'est que la syntaxe d'un message sémantique, pour définir cette méthode selon les concepts récents. Ce vecteur peut être porteur de divers messages, maléfiques ou bénéfiques. Là encore, l'ambiguïté subsiste, la définition du bien et du mal, ainsi que celle du sexe des anges, défiant depuis quelques siècles des générations de philosophes. Le comte de Lautréamont dans ses Chants de Maldoror, fait dire à s'on héros que le bien infini est d'une extrême cruauté...

Certaines démonstrations théoriques relevant de la médecine traditionnelle et de la médecine spagyrique sont volontairement abrégées dans le présent livre. Ce texte a en effet, une vocation pratique, c’est avant tout un traité d’utilisation et de préparation, en même temps qu’un formulaire de médecine naturelle d’urgence et de survie.
L’équilibre de notre civilisation est menacé et les textes utilisables peuvent se révéler indispensables.

Le seul moyen pour les personnes sincères qui se préoccupent de sciences traditionnelles et pour ceux, plus nombreux, qui veulent y faire appel ou en retirer un avantage quelconque, est d'essayer de comprendre, au prix d'un minimum d'effort et d'un peu de bon sens, en quoi elles consistent. Ce livre n'a d'autre but que d'être un commentaire objectif, un guide, un outil de décapage pour éviter les pièges grossiers des voyants voyous et des faux mages...

45.000 voyantes, 5.000 mages en France. Une moitié ayant une existence légale, l'autre non. Un chiffre d'affaire qui dépasse le budget de la défense nationale. Des tarifs allant de 150 frs à plus de 1.000 frs pour une consultation et de 1.500 à 30.000 frs pour un désenvoûtement. Une dizaine de magazines et de revues dites spécialisés, tous plus ignares les uns que les autres. Un budget publicitaire euphorique pour les marchands de bonheur. Ajoutez à cela quelques salons et autres réjouissances affligeantes, une pincée de syndicats bidons, une cuillerée "d'ordres" prétentieux, totalement illusoires, à la li- mite de la légalité; un soupçon de cultuelles religieuses doctement fétides. Agitez, couvrez, laissez cuire à feu doux. .. Vous obtiendrez une recette hyperréaliste de "pompe à fric", avec en prime une saine odeur de maquereaux !

Un vieil ami médecin me disait un jour. "Le problème avec l’homme moderne, c’est qu’il est moins intelligent que ses ancêtres et qu’il est persuadé du contraire... De ce fait, il ne sait plus ni apprendre, ni écouter". Singulière réflexion ? En grande partie, ce vieux médecin avait parfaitement raison. Nous sommes "adaptés" à notre technologie, mais incapables de survivre si elle nous manque.

La faute de cette pilulomanie vient en grande partie d’organismes comme la Sécurité sociale, qui sont des encouragements à cette débauche chimiothérapique outrancière. Si les bienfaits du remboursement ne s’appliquaient qu’aux personnes hospitalisées, les risques seraient limités... L’ennui est que la santé a été politisée et cette mesure ne serait pas "sociale".