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Citations de Pierre Torreilles (129)


L’éphémère retient
Le vacarme de l’aube.
Sérénité du jour,
Immobile inquiétude où le vent
Dépolit le silence

Lointaine alors
Tu te retournes
Et naissent sur tes pas
L’aisance et la douleur
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L’évidence quotidienne
La réalité des saisons
Dans l’absence du ciel,
Et, plus bleu que le ciel

Le sourire de l’eau
En ce sommeil
De sables et de feuilles
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Car il faut dire maintenant
Ce que dans le matin corroyait l'or du ciel.
L'écho d'une couleur
Qu'en chaque mot rongé d'azur
Notre mémoire psalmodie...
     
Au discordant accord l'énigme nous convie...
     
-
     
J'ai vu la nuit tisser
L'éclat muet de l'étincelle
Élytres dispersés.
     
Lucide est le sans fond, l'infiniment clarifié.
Son spéculaire émoi réenchante l'abîme...
     
Incessant éloge du bleu...
     
     
STROPHE IV, De quel masque nous fut l'échange, pp. 52-53
& ÉPODE, extraits, p. 58
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Chaque brin de limpidité,
Chaque goutte
Parfaitement écrite,
me surprend.
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Pierre Torreilles
     
« Ce n'est pas des mots qu’il faut partir pour appréhender et découvrir le réel, c’est du réel même qu’il faut partir », Cratyle.
Le réel est, non pas « la réalité », mais le lieu du non-dit. Ce qui naît souvent dans l’exercice de l’écriture poétique, c’est tout à coup comme une sommation de la parole dans la langue.
Avant que de nommer nous voici donc interpellés. Ce moment Plotin le décrit dans les Ennéades lorsqu’il dit : « Je contemple, les lignes des corps comme émergentes, surgissent ». Dans l’écoute, cette sommation est le faire du poème, au sens de surgissement. ...
Je désigne en cela l’émergence : manifestation du réel énigmatique, dévoilement qui interroge (s’interroge, nous interroge) sans cesse, entretient (en ses multiples sens), enjoint incessamment de répondre, ébrase.
...
Le réel est énigmatique. Écrire pour moi poète est donc interroger l’énigme par les mots irriguant ma langue, éclairant son discours. L’interroger est donc écrire, élaborer l’énigme — et non le sens —. Dans cette activité, ou par elle, atteindre peut-être à l’origine où questions et réponses en son éclosion se confondent. Paradoxale est alors la satisfaction par l’énigme donnée en un accord parfait de nature. C’est là le simple.
...
L’énigme est en elle-même irréductible, alors que l’usage que l’on fait des mots ne l’est plus, dans la mesure où cet usage justement les a préalablement séparés de la parole, déracinés, rhétorisés — ou comme il est dit curieusement — ramenés au concret.
Ainsi que l’écrit magnifiquement Meschonnic, « la poésie est le dire qui implique le plus de non-dit. Ce qui est tout autre chose que l’ambiguité ». L’énigme en son dit n’est pas ambiguë. Elle est ce qui assume le discours (la poétique donc, et la littérature qui importe) dans le poème, mais ne lui cède en rien. Bien au contraire lui résiste.
     
     
Correspondances II, extraits — Revue PO&SIE no 2, 1977.
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Nommer est-ce laisser au cœur de chaque chose,
éclairante et tardive, une lumière pour mourir ?
Un murmure peut-être irisant sobrement
l’accueil silencieux de leur ténèbre ?
O mon esprit n’est plus à vouloir arracher,
mais à laisser venir dans l’ouverture de leur lampe
les mots d’un sinueux parcours.
     
Toute figure s’est donnée
pour mesurer à son image
le lieu de leur éclosion.
Est-ce semence
à l’intérieur démesuré de leur distance,
cet incessant chuchotement ?
     
(Le désert croît - Denudare, p. 57)
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Pierre Torreilles
     
... Inaltérable courbe en l'échancrure de la mer, pur présage arraché à l'index de midi, Temps juste, Espace juste, au coeur de l'immobile et du mobile, es-tu le lieu vers lequel se déroule ou dans lequel s'enroule le commentaire pur? Comme l'écho d'un long été, flamme fraîche de nos pénombres, parfaite est la lumière au coeur de l'ombre et la flûte au coeur du cyprès ...
     
« Mesure de la terre », éd. Glm, 1966.
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Silence …


Extrait 4

Regarde,
     au loin la mer
à travers les collines s’écaille,

Il est comme une brume de silence,
et quand s’émeut la joie,
     si semblable à des cris
remonte, ivre déjà
l’enfance d’un visage...

Chaque pierre a gardé quelques gouttes de nuit,
l’herbe, à travers la mousse,
humide encore, quelqu’insecte...

familier le sentier prononce chaque pierre.
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Pierre Torreilles
La grive
  
  
  
  
Une branche chuchote
alourdie de silence et délivrée de ses parfums.
Lisible est sur le jour la présence de l’aube.

Le plus léger le prend sur le plus lourd
Et les lignes des corps surgissent sans mémoire.
Ange élevant le temps à l’espace du cri
une branche attentive hésite.
De quelle inexpliquée déflagration s’altère-t-elle ?
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Ces lieux
Que tu as su creuser jusqu’à leur résonance
Ont accueilli la voix qui s’avançait vers toi.
N’es-tu pas étranger cependant ?
Cesse d’imaginer
Que le silence est habitable.

On n’imagine pas le silence
Il éblouit l’espace.
Pesant autour de chaque objet
Il creuse son absence
Et ma voix le perçoit maintenant.
Je ne suis pas aveugle,
Ton ombre
Entre eux et moi
N’est même pas portée
Et ton vacarme est inimaginable.
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Comme une tache d'eau
sur le silence des montagnes



. . . se tisse,
éloquente chorégraphie,
de l'abstrait au flagrant
quand la voix s'épure et l'avive,
l'île vibrante et bleue,
inabordable et pure.


En son tréfonds
ces murmures qui l'octavient.

Se réécrit le pur silence
et
 minérale exclamation, de mots roulés
quelque invention rapide et volatile,
fougueuse
         et triste
                 et noire quelquefois
sans apprêts équarrie ou polie,
que précède
l'hymne
       aux vocables soudés.


Chevauche
          assourdi
                   l'oublieux.

p.26
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En chaque mot
Voici que le silence indique.
La forme de silence
Œuvre à l’espace essentiel.
Dans l’extrême simplicité
S’ouvre l’énigme qui le cèle.
Saisi, celui qui s’éloignait.
Il perçoit désormais le chemin parcouru
Depuis le fondement jusque dans l’évidence…

Si proche de la mort est l'évidence,
Chaque printemps déjà… que dis-tu,
Murmurant dans ton absence même ?

p.148
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Le tilleul aime le silence
Le bruit renverse son parfum
Immobile, une branche vibre
Du seul départ de mon regard.
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Petit jour

Immobile à nouveau se lève l'incessant,
le miroir vide du silence.


Quelle réponse
              inaltérable
sis en soi-même, là sur les marches du temps ?


Épair,
     sa nature inouïe,
déploiement er déclin.

p.80-81
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L’herbe recueille l’aube.
Quelques siècles issus de pluies,
D’autres pollens accumulés…

Le cœur trop grave
Et la fleur écrasée,
Le grain mal contenu,
L’exil si transparent,

L’abri
L’absence

p.42
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Le bleu déjà précis
De l'heure me surprend

Un oiseau brûle avec la nuit.

Terres
Plus que l'odeur
Le cri de l'herbe vous dénude.

p.77
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Unique cri de l'aigle



Dans l'air,
        sur l'aire d'aucun vent
chuinte la lumière


. . . amers où
           profontier
s'immobilise l'horizon.


Au profil montagneux
depuis l'écho naissant
                  la parole captée,

ravissement reclus en sa haute disparition
portant l'émotion l'abîme sans repos,
l'ignorance éolienne

et,
   vide rocailleux,
                le son
                      non encore visible.

p.33-34
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L'oiseau est ma ponctuation.


p.50
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Excédé de lumière


Facies lacustre d'une rose,

jaspe gélisse aux neuf couleurs

dans l'air inverse
               le regard…


Stridulences d'herbes amères,
              futur des pierres,
                            parfum noir,
la vacillante sécheresse
                      et l'inaudible
, appariés.


Constellation démente à l'épreuve du chant,
craquements de lumière
vibre
      sur ses ergots

la nacre-écorce de la terre.

p.14
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L'orage


Soudaine au jour,
clôture inachevée
               s'annonce,
d'un appel précédée la taciturne mélodie,


fleuve panique au lieu sans fin
nouant et dénouant
            le visage au retrait sonore.


Passeur,
l'incessante modulation
le rire glauque en nous de la nuit de passage,

encore imprononcé le pur vertige initial. . .

p.69
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