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EAN : 9782070727094
112 pages
Gallimard (09/10/1992)
4.5/5   2 notes
Résumé :
"Pour moi, le poème s'éprouve en sa nature propre, parole une conjuguant le cortège des signes qui l'énonce. Repose, dans ce qui le met en chemin, la réponse, verbale et non pas nominale, de sa fulguration. L'acte poétique n'a rien d'une activité purement littéraire. Depuis Hölderlin, Mallarmé, Rimbaud, Char, Saint-John Perse et plus terriblement depuis la "catastrophe" qui ébranla P. Celan
dans sa langue, la poétique a renoué avec son origine. Là "tous les re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
 
 
Rarement autant subjugué
par tant de pureté poétique
surgit des profondeurs ou de
la surface de l'être réfléchissant.

Quelques unes de ces lignes légères,
graves, inoubliables.

" L'infinité s'écoule/, courbe,
/en silence au-delà/perfection méridienne,

" Toit/au soleil arraché.

" lèvre de nuit/le liséré de quelque orage
/où se vient amarrer l'horizon.

" Résonne,/au pied léger,/
/lumière au pli du jour vibrante
/le soleil sous ma voix reconnu.

" S'irise alors/, mensonge minéral
/le regard inondé/où se vient refléter mon silence.

" à l'arrière de moi rejeté/le réel.

" le ciel /proche lointain,
/bouche profuse de l'immense.

" S'éploie, qui subvient à nos yeux,
/sourd amuïssement d'une attente innombrable,
/l'infuse nutation

" Inaudible lumière,

" Sessile concordance,

" Les signes d'un matin polissent ce séjour.

" du ciel pierreux surgit le col.

" inerte profondeur le cyprès blanc du vide

" glauque incendie du bleu…


Les lignes qui précèdent sont tirées
des quelques pages référencées
ci-dessous.


" Vers le soir
Quel parcours
            surhumain
dans chaque pas plus dense ?

En chemin
le sentier déjà noir
vers la dissolution tardive.


L'infinité s'écoule
, courbe,
en silence au-delà
          perfection méridienne,
sans ombre,
le déclin consenti à la félicité de la lumière.


Progressivement ablué
          le pur vertige d'avant l'aube
, éclat
     du jour en deux?
p.96


" Porteuses de voix



Toit

au soleil arraché.

Précède,
        le plus haut
la déchirure de l'été.

L'immaculé
le bleu,

lèvre de nuit
le liséré de quelque orage
où se vient amarrer l'horizon.


Sans fin s'écarte,
entoure à pied le ciel.

De pierres débourbées,
corps d'espace ébloui se parfait le dehors,

fruits de l'air,
jour rompu,
le soulèvement aplani des montagnes
souffle immobile sous mes pas.

Résonne,
        au pied léger,
lumière au pli du jour vibrante
le soleil sous ma voix reconnu.


Dithyrambe
          en ces lieux
la distance olympienne.

Là se nomme le fond obscur



p.88-89


" Porteuses de voix
puis
    extérieure la tension,
vision,
      l'incertitude,

erratique éprouvée des blocs
la lumière innomée de l'absence,
le site,
où je dois accomplir ce silence.
S'irise alors
     , mensonge minéral
     le regard inondé
où se vient refléter mon silence.

Suprême
est l'insécurité des choses

ô porteuses de voix !
p.89-90


" Porteuses de voix
Contournant le regard
l'irrépressible écoulement
au miroir de l'espace

s'y contrarient
            l'ouvrage
et la promesse qui le trame

survient
l'hésitation,
visage

l'éclairé qu'éloigne de moi l'étendue.

Voix tardives.

De la taille d'un oeil…

Détourné de la roche,
en chaque pierre à l'oeuvre
         essaim,
         ralenti dans l'oubli,
plus dense que la neige,
à l'arrière de moi rejeté
                   le réel.
p.90-91


" Porteuses de voix
Dans l'air

le mot sans nom multiplié
quelque inaudible roulement.

Nous,
     dépourvus de cils
     vers l'éclat,
le ciel
     proche lointain,
bouche profuse de l'immense.
p.91


" Petit jour
S'éploie, qui subvient à nos yeux,
sourd amuïssement d'une attente innombrable,
l'infuse nutation


Principe intérieur
       ici
         monde enviable
, va le rapport fécond…


Inaudible lumière,
en toutes choses déhiscence
dérive
      déjà
           le cadran.
p.80


" Petit jour
Sessile concordance,
lignes,
     couleurs des fûts en leur accordement
     , translucide entrelacs
opercule
     cette distance
la lumière étonnée…

Les signes d'un matin polissent ce séjour.


Leur complétude
             scintillante
veille l'ordre en repos.
p.82


"Petit jour
Du ciel pierreux surgit le col.
En mes pas délités
           retombée de l'effort
le miroir calme à l'infini
           , mélèzes immergés.

Il n'est plus de mémoire…

Source de la distance,
inerte profondeur le cyprès blanc du vide
        , écho
             pétrifié.


Voile.
Dans ce déni,
ressemblante
           la remontée.


Rétine…
à notre insu rivage de lumière.
Espace en nous de réciprocité.
Mais incommensurable,
mesure même de l'attente
cette présence de haut ciel…
nous fascine le seuil.
p.83


" Petit jour
Poursuit,
       le sentier récurrent,
en oblique ressac le torrent désoeuvré…

nappe fuyante du regard
l'eau s'est tue
… l'univoque déroulement

glauque incendie du bleu…
p.84
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Comme une tache d'eau
sur le silence des montagnes



. . . se tisse,
éloquente chorégraphie,
de l'abstrait au flagrant
quand la voix s'épure et l'avive,
l'île vibrante et bleue,
inabordable et pure.


En son tréfonds
ces murmures qui l'octavient.

Se réécrit le pur silence
et
 minérale exclamation, de mots roulés
quelque invention rapide et volatile,
fougueuse
         et triste
                 et noire quelquefois
sans apprêts équarrie ou polie,
que précède
l'hymne
       aux vocables soudés.


Chevauche
          assourdi
                   l'oublieux.

p.26
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Unique cri de l'aigle



Dans l'air,
        sur l'aire d'aucun vent
chuinte la lumière


. . . amers où
           profontier
s'immobilise l'horizon.


Au profil montagneux
depuis l'écho naissant
                  la parole captée,

ravissement reclus en sa haute disparition
portant l'émotion l'abîme sans repos,
l'ignorance éolienne

et,
   vide rocailleux,
                le son
                      non encore visible.

p.33-34
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Excédé de lumière


Facies lacustre d'une rose,

jaspe gélisse aux neuf couleurs

dans l'air inverse
               le regard…


Stridulences d'herbes amères,
              futur des pierres,
                            parfum noir,
la vacillante sécheresse
                      et l'inaudible
, appariés.


Constellation démente à l'épreuve du chant,
craquements de lumière
vibre
      sur ses ergots

la nacre-écorce de la terre.

p.14
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Don du poème

Sans divulgation décelée,
la voile et s'accomplit

ce mouvement qui me traverse,
le plus infime atteint à la pudeur qui le cachait.


Heurte
       le monde
                 à mots couverts,
dans le silence vrai d'une parole incertaine
quand le dévoile en nous l'écho.



Trace. . . ourdie de sa provenance,
quelque instant de lumière en son approche survenu,
parmi les pas quelque épaufrure
renouant avec la rupture
et se dissociant,


âme,
     qu'en sa pensée la parole envisage.


S'écaille
        en tel accord
                      le pur langage oblique.

p.57
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Petit jour

Immobile à nouveau se lève l'incessant,
le miroir vide du silence.


Quelle réponse
              inaltérable
sis en soi-même, là sur les marches du temps ?


Épair,
     sa nature inouïe,
déploiement er déclin.

p.80-81
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