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3.8/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Belge d’origine franco-suédoise, Piet Lincken
est écrivain, musicien compositeur et plasticien.
Forte d’une dizaine de recueils, son œuvre poétique tente de dégager, parmi toutes les sphères du monde et de l’Homme, mêmes les plus terribles, une liberté faite de contemplation et de douceur, entre autres par l’usage du rite et de l’imaginaire.

Source : www.meo-edition.eu
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Vierge moderne

Je ne suis pas femme. Je suis neutre.
Je suis un enfant, un page et une hardie résolution,
je suis une riante raie d'un soleil écarlate...
Je suis un filet pour tous les poissons gloutons,
je suis un vivat en l'honneur de toutes les femmes,
je suis un pas vers le hasard et la perte,
je suis un saut dans la liberté et en soi-même...
Je suis le chuchotement du sang dans l'oreille de l'homme,
je suis un frisson de l'âme, le désir et le refus de la chair,
je suis un panneau d'entrée du nouveau paradis,
Je suis une flamme, cherchant et effrontée,
je suis une eau, profonde mais audacieuse jusqu'à hauteur des genoux,
je suis feu et eau en sincère alliance sur de libres conditions.

Vierge moderne

Jag är ingen kvinna. Jag är ett neutrum.
Jag är ett barn, en page och ett djärvt beslut,
jag är en skrattande strimma av en scharlakanssol ...
Jag är ett nät för alla glupska fiskar,
jag är en skål för alla kvinnors ära,
jag är ett steg mot slumpen och fördärvet,
jag är ett språng i friheten och självet ...
Jag är blodets viskning i mannens öra,
jag är en själens frossa, köttets längtan och förvägran,
jag är en ingångsskylt till nya paradis.
Jag är en flamma, sökande och käck,
jag är ett vatten, djupt men dristigt upp till knäna,
jag är eld och vatten i ärligt sammanhang på fria villkor …

Edith Södergran, Dikter/Poèmes. 1916.
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O l'onduleuse, la gondolée, la serpentine,
cela fait au moins cinq millions de gouttes
qui déferlent en même temps sous le soleil et les étoiles,
et qui, du départ à l'arrivée, sont identiques à elles-mêmes.

Dans un monde rempli de fureur, je m'accroche à ta nuque,
même si celle-ci est d'eau,
les jambes et le cou pris dans des tourbillons,
et sur le jeune homme s'effondre l'inéluctable vague.

Rien ne peut nuire de ce qui est de l'ordre de la trajectoire.
Le chemin de fer dépend du rail, l'obscur du jour.
Éclairci, la vague m'a roulé, m'a amené au hasard,
et à moitié mort, à moitié vif, avoir avec elle une houleuse explication.

La route n'a aucune raison d'être, dit-elle.
Les arbres franchissent les ruisseaux, les montagnes sont hautes.
Vos villes m'entravent, dit-elle.
Seriez-vous surpris si je vous submerge ? Ce ne serait que la rançon de vos gloires.

Gloires, il n'y a pas : Histoire insensée des Hommes,
comme une tapisserie déchirée, rat qui pousse une porte
est une gloire pour la souris. Vaguelette ridicule sur le pont ?
infime infini, petite chose est si grande.
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À ce moment précis, le vent claque et bientôt on ne voit plus rien,
ce sera comme une promesse tenue.
Mais derrière cette promesse, comme les vagues,
encore une autre, puis une autre, et bientôt toute la mer sera ma
bouche.
Ce n'est pas cela vomir. Ni respirer.
Ici, c'est avaler le chaos du monde.
Je suis ce tumulte et ce tumulte est moi.
Le ventre se gonfle de sel,
les narines sont pleines de sédiments,
le cœur est siliceux.
Ce sont des moments de haute lutte.
Ce sont des moments de haute mer.
Et les coquillages font partie de mes os
comme mes os font partie de leur nacre.
Dans ces circonstances, ne parlons pas de promesse.
Parlons serment. Pacte !
De la salive, de l'urine, du sang,
nous serons liés à cette plage tourneboulée.
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La nature peut être en passe de devenir un refuge ou donner à croire que celle-ci est refuge. A moins qu'elle soit le vrai refuge, d'où on ne peut pas revenir. Il y a en Suède _ et certainement en moi-même _ une propension à vouloir se retirer du monde, se soustraire au regard des autres, comme une "tentation du cloître" ou du lieu inhabité où la nature est reine.
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...
L'homme fut amené pour qu'on lui ôte la vie,
Il fut établi que si quiconque périt
quiconque périra encore.
Non, la violence du vent n'est pas cause des vagues, elle en ajoute seulement l'effet.

Vers les régions du Nord, à l'ouest des carnages,
ma chair se rétracte comme des paroles reprises,
je cours pareil à la truie pour le boucher.
Il y avait beaucoup de marchands qui attendaient après ma viande.

La bravoure, celle de l'ours, celle du lynx,
dessèche ma langue, car je n'y trouve pas de compassion.
Mais sécheresse si bonne.
Lorsque la nuit vient, nous forniquons tous ensemble.
Comment un homme peut-il connaître son maître
s'il n'a jamais servi ?

extrait de Piet Lincken, in "A : itinéraire suédois"
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Toutes mes chimères ont fondu comme neige,

tous mes rêves ont filés comme l’eau,

de tout ce que j’ai aimé il ne me reste plus

qu’un ciel bleu et quelques pâles étoiles.

Le vent s’insinue doucement entre les arbres.

Le vide se suspend. L’eau est silencieuse.

Le vieux sapin reste éveillé et songe

au nuage blanc, il embrasse et il rêve.

Edith Södergran : « PRINTEMPS NORDIQUE » / « NORDISK VÅR », DIKTER / POÈMES, 1916
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Tape dans tes mains. Le son claque.
Le soir, ferme tes paupières. Le sommeil va venir.
Au matin, de la douleur dans le ventre : la maladie peut-être.
Sans doute, demain n'auras-tu plus aucune conscience de ces choses.
Autre chose alors sera, aussi anecdotique, aussi extraordinaire.
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De ne tuer personne que pour la défense de sa propre vie ?
Le cœur se serre : l'oiseau cependant s'élève et s'en fut vivre à la porte des neiges.
Je vais chez moi chercher mes armes, et après avoir fait semblant de dormir, de l'oiseau naquit une femme : le pays natal de ma mère.
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Gloires, il n'y a pas : Histoire insensée des Hommes,
comme une tapisserie déchirée, rat qui pousse une porte
est gloire pour la souris. Vaguelette ridicule sous le pont ?
Infime infini, petite chose si grande.
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Quand il pleut et que la mer est grise, je deviens malade...
Je ris avec le soleil, je dérive avec le vent, je suis excitée par la haute mer, la seule chose que j'aime.
J'habite dans une grotte, avec de nombreuses chauve-souris, mais je suis belle et blanche avec mes yeux trompeurs.
...
(extrait Edith Södergran "Dikter/Poèmes 1916.)
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