Pietro de Paoli -
Anticatéchisme pour le christianisme à venir
On connaît désormais la véritable identité du mystérieux
Pietro de Paoli, auteur de romans à succès mettant en scène l'actualité du monde catholique et même ...
Qu'est ce que l'âme ?... Je saisis une image merveilleusement concrète : l'âme du violon. C'est une pièce de bois qui est introduite à l'intérieur de l'instrument, qui ne tient que par la pression et l'ajustement précis. C'est elle qui fait résonner le violon et qui en assure la stabilité. Pièce maîtresse et invisible, elle fait chanter l'instrument. De même mon âme permet de faire résonner en moi et autour de moi le son de Dieu. J'aime bien cette métaphore, cette image de Dieu en luthier dont je serais l'instrument. Je crois que mon âme est ce qui en moi vibre au souffle de Dieu, ce qui s'accorde à lui.
Qu'aime t-on , qui aime-t-on, en vérité, lorsqu'on s'engage au célibat ? Choisir ou accepter de demeurer célibataire, soit, je l'ai fait. Mais cela suppose-t-il de vivre dans la solitude ?
Je sais bien que la solitude n'est pas l'apanage des prêtres. Combien d'hommes et de femmes rentrent désespérément seuls le soir, n'ayant pour compagnie que la télévision ou l'Internet ? Combien de femmes, écartelées entre leur travail et leur famille, rêvent d'être un peu seules, d'avoir du temps à elles, rien qu'à elles ?
Et pourtant, elles aussi souffrent de solitude. J'en ai eu le témoignage bien des fois, et ce fut l'une des grandes découvertes de mon expérience de prêtre: la mère de famille la plus active se sent seule, irrémédiablement. ses enfants ont leur vie à vivre, ils ne sont pas là pour l'écouter, ce n'est pas le rôle des enfants. Son mari poursuit, souvent dans une autre solitude qu'il tait lui aussi, des objectifs professionnels, associatifs ou sportifs qui le rendent définitivement absent. Finalement, être seul est peu de chose. Se sentir seul, voilà le nœud. (p.35)
Moi, je ne veux pas que les églises se remplissent d'un troupeau craintif et docile. Je veux voir des hommes et des femmes responsables qui répondent présent à l'appel que Dieu adresse par notre bouche à leur liberté. (p.74).
La messe n'est pas un acte sacré, de mise à distance, c'est un sacrement, de mise en présence.
[....] Et, si tu es un homme de Dieu, de notre Dieu, alors tu es un homme pour l'homme, pour l'humanité. (p.53).
Nous n'avons qu'une vie, la nôtre. C'est une chose que nous savons, mais il y a des moments où nous en avons réellement conscience. [...}
A ces périodes, la vie nous renvoie une image de nous et cette image est souvent un choc, et il y a un temps plus ou moins long de reconnaissance. Il faut s'adopter soi-même, renfiler sa carcasse. (P.30-31).
Moi, je suis célibataire, et mon célibat qui devrait être un signe de disponibilité est un signe de séparation. On me l'a bien expliqué au séminaire: le célibat, c'est être là pour tous, sans faire de différence, sans préférence. Mais peut-on aimer vraiment sans préférer ? Peut-on aimer sans s'attacher ? (p. 41)
Notre visibilité n'a aucune importance, nous ne sommes pas une multinationale qui mène une politique d'image. Nous n'avons pas à faire de communication sur nous-mêmes, nous avons à communiquer Dieu. Et le pire serait que nous fassions écran. (p.49).
La Tradition est un trésor, mais c'est un trésor vivant. Chaque génération a non seulement le droit mais le devoir d'y ajouter son bien afin que la génération suivante soit enrichie. (p.144).
Choisir de défendre une idée, une théorie, une théologie, plutôt que les hommes pou les femmes vivants, c'est "recrucifier" le Christ. (p.88).
La prière est faite pour l'homme et non pour Dieu, car c'est l'homme qui est fait pour Dieu.Et la prière est l'un des moyens par lesquels l'être humain découvre qu'il est pour Dieu. (p.135).