Lors de ses accès de sincérité sentimentale, Beauté proclamait que mon vrai père c'était le champagne rouge. Un champagne magnifique, effervescent, qui l'avait jetée dans une sorte d'extase mystique. Elle m'avait conçu dans un bien-être champagnesque puis avait accouché dans les délais impartis.
Tout le monde, toute mon école connaissait l'histoire de ma naissance et personne ne l'aurait mise en doute. C'est pourquoi les copains, lorsqu'ils usaient de mon patronyme pour me parler, m'appelaient Petia Rougechampagnevitch.