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Critiques de Prosper Jolyot de Crébillon père (4)
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Atrée et Thyeste, tragédie

De son vrai nom Prosper Jolyot de Crébillon, dit, plus tard, Crébillon père, ce dramaturge voulut apporter à la tragédie un nouveau souffle. Il ne souhaitait pas, comme beaucoup à cette époque, recopier les pièces de Racine. Si Atrée et Thyeste (1707) est l'oeuvre qui fit de lui un auteur connu et respecté, il en écrivit d'autres aussi remarquables les unes que les autres : Idoménée (1705), Électre (1708) ou encore Pyrrhus (1726). Il fut souvent opposé à Voltaire, celui-ci disant de lui "qu'il avait plus de génie que de littérature".



Atrée et Thyeste est un mélange de lieux communs à la tragédie : enlèvement, pouvoir, vengeance, mort... Érope, l'épouse d'Atrée est enlevée par son beau-frère, Thyeste. Enceinte de ce dernier, elle retombe sous la coupe d'Atrée qui la tue et élève l'enfant, Plisthène, comme s'il était son fils légitime. Il s'en servira pour se venger de son frère.



Il est vrai qu'en lisant cette pièce, je me suis interrogée sur le succès qu'elle a pu avoir et je rejoins Voltaire. Certes, elle est plutôt vive. Les vers sont bruts, le sang afflue et apporte une dimension plutôt effrayante. Ceci dit, je trouve que tout cela baigne dans un désordre sans nom. Le manque de crédibilité, les nombreuses (trop nombreuses !) complications de l'intrigue font que l'on décroche assez vite. Bon, j'aurai essayé ! Tant pis, je retourne à mon Racine ! Non mais !
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Atrée et Thyeste, tragédie

Une nouvelle découverte que je dois à l'émission de France Inter Quand les dieux rôdaient sur la terre qui m'a fait découvrir ce mythe de vengeance fraternelle et fratricide entre les enfants de Tantale, les deux frères, Atrée et Thyeste. J'ai d'abord lu la pièce antique de Sénèque, Thyeste, et j'ai découvert hier la version du XVIII ème siècle par Crébillon.

Et je préfère la pièce antique, en partie par ce que je lui reprochais, à savoir ses excès. Sénèque n'épargne rien de l'horreur, il nous montre la sanglante et macabre vengeance d'Atrée, qui découpe littéralement sur scène son neveu, le fils de son frère, pour lui servir à dîner. Thyeste mange donc sans le savoir le corps de son fils, mais tombant progressivement malade. Pendant ce temps, le soleil s'arrête – littéralement, une nouvelle fois, la nuit s'installe, les dieux eux-mêmes ne voulant pas assister à une telle cruauté.

Or, chez Crébillon, cet acte si atroce est édulcoré, comme pour respecter les règles de bienséance du théâtre classique. Ainsi, le fils n'est pas tué sur scène, et seul son sang est servi à son père. Crébillon rejette ainsi le sanglant, le gore même, hors de scène. Mais il rajoute un conflit de devoir, un dilemme qui pourrait évoquer Corneille, entre l'amour et le devoir : Plystène aime Théodamie, la fille de Thyeste, que son père Atrée lui demande de tuer. Cependant, cette intrigue secondaire complique l'action, Plystène oubliant d'ailleurs rapidement son amour en découvrant que sa maîtresse est en fait sa soeur... Crébillon n'est donc pas Corneille, l'aspect politique n'est que peu creusé, le conflit entre cités grecques n'est qu'un prétexte. Quant au style, Crébillon n'est pas Racine, ses vers ne sont pas de la poésie pure.

Oui, j'ai préféré la version antique...
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Atrée & Thyeste

Connaissant la famille des Atrides (Tantale, Agamemnon, ses enfants Oreste et Electre, son frère Ménélas) illustrant à merveille les termes de vengeance divine et de malédiction ; il fallait donc s'attendre à une conclusion tragique de cette pièce. Mais, contrairement à d'autres tragédies, je trouve que Crébillon a plutôt bien distillé le suspense en nous préparant au pire avec la tirade d'Atrée. La monstruosité y est présente, mais elle reste dans le registre de celle de Médée, de MacBeth ou de Torquemada. D'autres auteurs la dépeignent par le biais du discours d'un messager au lieu de la mettre directement en scène. Cet ouvrage de Crébillon serait-il un précurseur du théâtre romantique ? Il n'est pas interdit de le penser... Malgré quelques défauts de style, j'ai été agréablement surpris, et le personnage d'Atrée soufflant alternativement le froid et le chaud fait retomber la tension avec ses propositions de réconciliation qu'on espéreraient sincères surtout lorsque son fils (déclaré !) Plisthène ruine une partie de son plan diabolique.
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Atrée et Thyeste, tragédie

Célèbre en son temps, bien oublié maintenant, le nom de Crébillon étant surtout connu grâce au fils du dramaturge. Protégé par Mme de Pompadour, et censeur de police, Voltaire ferrailla beaucoup avec lui, ce qui lui permet à l’heure actuelle d’être de temps en temps cité, à défaut d’être lu.



« Atrée et Thyeste » (1707) est dans la présentation du volume de la Pléiade consacrée au théâtre français du XVIIIe siècle définie comme sa pièce « la plus caractéristique ». Sa définition de la tragédie était « une action funeste qui devait être présentée aux yeux des spectateurs sous des images intéressantes, qui doit les conduire à la pitié par la terreur ».



L’histoire de l’Atrée et de Thyeste est certes propre à provoquer la terreur. Dans la mythologie grecque, suite aux violents différents entre les deux frères, Atrée finit, pour se venger à offrir à Thyeste ses propres enfants en guise de repas. Puis montre leurs têtes au père repu, avant de le chasser. Par la suite, Atrée va encore essayer de provoquer le meurtre de Thyeste, par Egisthe (plus connu pour être l’amant de Clytemnestre et le meurtrier d’Agamemnon) mais celui-ci est en réalité le fils de Thyeste, que ce dernier a conçu en violant sa propre fille, et une reconnaissance intervient avant que le meurtre ne soit consommé.



Crébillon concentre ces deux aspects du mythe en un. Atrée élève un fils de Thyeste, Plisthène comme le sien, en essayant de le former pour tuer son véritable père, Thyeste. Mais la voix du sang parle, et Plisthène malgré ses promesses, ne veut pas tuer Thyeste, d’autant plus qu’il nourrit un grand amour pour une de ses filles (et donc sa sœur, même s’il ignore ce lien de parenté). Atrée finit par le tuer en tentant de faire boire son sang à Thyeste.



Le mythe du repas cannibale est donc bien atténué dans la pièce, rendu plus présentable pour le spectateur. Une histoire d’amour conventionnelle agrémente le récit et permet d’avoir un personnage féminin sur scène.



Je n’ai pas trouvé tout cela bien palpitant, les personnages restent peu approfondis, et les vers sont très conventionnels, respectant certes les lois du genre, mais sans véritable originalité ni inspiration. J’ai du mal à imaginer cela sur une scène. C’est une curiosité, qui permet de voir à quel sorte de théâtre s’intéressaient les spectateurs de l’époque.

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