Ne nous leurrons pas, Rachida Dati, animal politique, exploite visiblement toutes les cordes qu'elle a à son arc afin de mettre de son côté un maximum de chances pour sa conquête de la mairie de Paris. Entre bataille politique et parole intimiste, elle n'hésite pas, ici, à exploiter ce qu'elle a de plus profondément ancré en elle : son identité de femme politique, issue de l'immigration et aux origines sociales plutôt modestes.
Et je dois dire que le tout est assez convaincant. Fi pour moi de la manipulation politique, ce n'est pas ce qui m'intéressait dans ma lecture. J'y ait retrouvé néanmoins une force de conviction et une témérité qui, je dois l'avouer, m'ont plutôt touchée. Si elle appuie certainement et s'ingénie à forcer par certains moments le trait, je reconnais ce regard condescendant qui nous habille toute notre vie, lorsque l'on parvient à se hisser là où nos origines sociales ne sont pas sensées nous conduire. Je sais que Rachida dit vrai dans nombre de ses mots parce que cette situation je la connais par coeur, quoique je n'aie pas, en plus, le teint hâlé d'une fille d'immigrés. Mais je sais aussi que l'école de la République peut être un formidable ascenseur social si on s'ingénie à l'utiliser correctement, à force de persévérance et de travail, et en cela son témoignage m'a beaucoup touchée.
Alors, même si je ne partage pas forcément ses idées et ses amitiés politiques, je ressens pour cette femme une réelle sympathie parce que je sais ce qu'elle a pu traverser et essuyer.
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