Ramon Solsona

Traduction personnelle.
... les rues étaient couvertes de bouses, car dans les Pyrénées tout le monde possédait au moins une vache et les villages étaient pleins de merde de vache, pour parler clair. De la merde de tous les côtés, mais c'était alors tout à fait normal. Cela dégoûtait les gens de Barcelone, mais comme c'était quelque chose de "typique", ils se bouchaient le nez. Et quand ils voyaient une vache dans un pré, hop, ils allaient la photographier. Et maintenant qu'il n'y en a plus elles leur manquent ! C'est parce qu'ils n'ont pas eu à s'en occuper ni à les traire et qu'ils n'ont jamais du faucher ! Vous ne pouvez pas imaginer tout ce que mange une vache ! Et comme elle chie ! Savez-vous seulement le travail que représente chaque jour le ramassage des bouses ? Chaque jour, chaque jour, une vache chie et mange, mange et chie, peu lui importe que ce soit samedi, dimanche, Noël ou les Rameaux... Qui aurait pu nous prédire que nous n'en aurions plus ? Rendez-vous compte que la vie des familles s'organisait autour des vaches, que c'était elles qui comptaient d'abord, ensuite seulement les personnes. C'est certain ! C'est comme je vous le dis : en premier la vache. S'en occuper, la traire, qu'elle ne manque pas de nourriture, qu'elle lèche la boule de sel, qu'elle boive beaucoup d'eau... Tout le lait était produit pour la vente, c'est clair. Qu'elle ne tombe pas malade, ... Je ne sais pas s'il y avait des maris qui aimaient leur femme, mais ce qui est sûr c'est qu'ils aimaient leur vache. Ils la traitaient avec plus d'égards qu'ils ne traitaient leurs proches.