AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Kichigai


« Comprenez-vous qu’en coupant la tête du soleil, Apollinaire, symboliquement, se débarrasse de tous les mondes imaginaires et nous renvoie à la seule réalité tangible de ce monde, qui est le CORPS ? Et qu’en multipliant les torche-culs, en s’attardant sur le soin qu’il met à se nettoyer les fesses, Rabelais accomplit précisément le travail du romancier, qui est de transformer la merde en or ? Une pensée du corps n’est pas une pensée de l’excrément, mais une pensée de la beauté malgré l’excrément. Ou grâce à lui ! Songez aux fleurs du mal ! Sur quoi poussent-elles, sinon le fumier du spleen ? Et qu’est-ce à dire ? Que la sottise, l’erreur, le péché, la lésine sont la souche du génie et le secret de la beauté… Qu’il est, pour cette raison, plus noble d’assumer la présence d’un corps que d’en nier les mauvaises odeurs. Le XIXe siècle, de ce point de vue, est une révolution : en passant de la beauté comme représentation d’une belle chose à la beauté comme belle représentation d’une chose (même laide), on est passé de l’esprit au corps… En vérité, on s’est élevé de l’esprit au corps ! Bon allez, on s’arrête, j’ai envie de fumer… »

Dixit Madame Maurel.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}