Un suicide ! Mais pas un suicide banal. Un suicide en famille, pour ainsi dire. Un homme, une femme, un gamin d'une dizaine d'années retrouvés morts dans leurs lits. Pas le moindre signe de violence, de souffrance, de désordre dans la chambre. « On aurait dit qu'ils faisaient la grasse matinée », lui avait raconté la propriétaire lorsqu'il était arrivé sur les lieux. Une belle pièce confortable, meublée façon antiquaire, style Régence, un grand lit et deux d'une place, salle de bains et toilettes, entrée indépendante du reste de la bastide donnant sur un jardin à la française avec vue sur la mer.
Les policiers du commissariat de quartier du Mourillon avaient fait le premier constat. Les corps avaient été vite enlevés. En revanche, ils n'avaient touché à rien dans la chambre. Ils n'avaient manifestement pas l'intention de s'embarrasser de cette affaire, préférant refiler le bébé à leurs collègues de l'hôtel de police de la ville.
Second message.
Vendredi 25 janvier 16h33 :
Allô ! Bonjour ! Je suis bien chez mademoiselle Mathilde Signoret ? Je me présente : Michel Vincent... Rassurez-vous, je ne suis pas un démarcheur par téléphone. J'ai quelque chose de très important à vous dire... Si vous êtes là, décrochez s'il vous plaît... C'est très important... Allô ! Allô ! Personne ? Bon ! Alors, je vous laisse mon numéro... N'ayez pas peur, je ne vous veux aucun mal... bien au contraire... Je vous en supplie, rappelez-moi.
Michel Vincent ?
Elle reste bouche bée pendant quelques secondes. Elle ne connait personne de ce nom.