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Critiques de René Schwaeblé (4)
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Le poison mystérieux

René Schwaeblé (1873-1938) est un auteur de littérature populaire assez méconnu aujourd’hui, mais qui, à son époque, défraya les chroniques des faits-divers à cause de ses démêlés avec une jeune femme dont il s’était épris et qui l’accusait d’avoir mené une campagne de diffamation à son encontre, de l’avoir frappée, raison pour laquelle elle lui avait tiré deux balles dans le dos... La dame l’accusa même d’avoir empoisonné son ex-femme (mais je ne retrouve pas la trace dans les journaux). C’était vers la fin des années 1900.



Docteur en droit et en médecine, René Schwaeblé était également féru de spiritisme et d’ésotérisme.



Il écrivit des romans et des études de mœurs.



Dans sa production littéraire, on notera au moins 6 fascicules policiers publiés dans la mythique collection « Le Roman Policier » des Éditions Ferenczi en 1920.



« Le poison mystérieux » est le premier de ces fascicules, publié en 1920, n° 33 de la collection.



Comme bien souvent, les fascicules de cette collection étant difficilement trouvables, il est plus aisé pour les amateurs de se procurer les rééditions dans la collection « Police et Mystère » du même éditeur Ferenczi, dans les années 1930 (1932 pour ce titre).



Le docteur Pastant a tout pour être heureux, de l’argent, des enfants et une nouvelle chérie, plus jeune et qu’il aime à la folie même si celle-ci est vénale…



Mais, quand l’un de ses jeunes fils tombe mystérieusement malade et finit par mourir sans qu’il soit capable d’en découvrir la raison, les choses basculent. D’autant qu’un de ses frères ne tarde pas à le suivre dans la tombe de la même manière…



Quand le troisième décède, le fiancé de la fille du docteur va tout faire pour trouver l’assassin avant que la femme qu’il aime ne décède à son tour…



Il est assez rare, en matière de littérature populaire fasciculaire, que les auteurs se laissent aller à des exercices de style ou, du moins, fassent des efforts dans la structure de leurs textes et usent de figures de style recherchées.



Or, René Schwaeblé n’hésite pas à utiliser l’anaphore pour structurer son récit et, à travers la répétition d’un groupe de mots, appuyer sur la répétition des faits et amplifier le côté inéluctable de ces funestes évènements.



Mais, en plus de mettre en avant la fatalité des faits, l’auteur en profite, par ce même processus, à instiller une ambiance de suspicion et de crainte.



Et, plus que l’aspect policier du récit, qui est, somme toute, assez léger, c’est avant tout cette ambiance délétère qui est le point fort de cette histoire.



Car il faut bien avouer que l’intrigue ne vole pas très haut (normal pour un récit fasciculaire), que les personnages ne sont pas très originaux et que les motivations du coupable sont assez difficilement crédibles.



Mais la forme est plus intéressante, ici, que le fond, ce qui est, je le répète, très rare dans le domaine de la littérature fasciculaire, ce qui fait tout l’intérêt du texte.



Au final, il est bon parfois de tomber sur un récit fasciculaire où la forme et la structure sont réfléchies et prennent le pas sur l’histoire…
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Le rayon invisible

Quand on évoque les auteurs de la littérature fasciculaire du début du siècle dernier, on pense très rarement à citer René Schwaeblé… et pour cause, celui-ci n’a écrit que quelques récits sentimentaux et 7 récits policiers, dont celui du jour, « Le Rayon Invisible ».



Le reste de la production de ce docteur en droit et en médecine est constituée d’études de mœurs et de livres de vulgarisation scientifique, voire ésotérique.



René Schwaeblé est né le 13 mars 1873 et serait mort, selon Wikipédia, le 26 mai 1922…



Mais d’autres sources évoquent un décès en 1938 et comme un Paul-René Schwaeblé, né à la même date, a été définitivement réformé le 26 septembre 1922, et étant donné les dates d’édition de certains de ses ouvrages, je me conforterai donc plutôt à cette seconde date (Wikipédia n’a pas toujours raison)…



Bref.



7 fascicules policiers à son actif, tous destinés à l’éditeur Ferenczi et tous publiés dans la collection « Le Roman Policier » entre 1920 et 1927 (réédités quelques années plus tard dans « Police et Mystère » comme beaucoup de titres de cette collection).



« Le Rayon invisible » est le dernier titre publié des 7.



Dans une ville non citée, les présidents du tribunal meurent mystérieusement après avoir siégé pour la première fois. À 15 h, ils ressentent une douleur au dos, puis vient la fièvre, le délire, l’engourdissement et la mort.



Tous les médecins, scientifiques, policiers qui se sont penchés sur l’affaire s’accordent à dire qu’ils n’y comprennent rien. Toutes les hypothèses ont été étudiées, aucune n’a apporté de réponse.



Aussi, quand André Mortier, fils du nouveau président du tribunal, voit la date de l’entrée en activité de son père approcher, sa fébrilité ne fait que croître. Alors, il décide de mener sa propre enquête pour sauver son père.



Bon, on peut s’accorder à dire que les différents récits policiers de Schwaeblé (du moins ceux que j’ai lus) ont plusieurs points communs. D’abord, il est souvent question de romance (mais c’était le lot de tous les fascicules policiers de l’époque). Mais une romance souvent mise à mal par un crime commis ou à venir et pour lequel l’un ou l’autre du couple se lance dans une enquête pour permettre à son couple de survivre au drame…



Ensuite, il n’est pas rare, et on le comprend, qu’il soit souvent question de médecine, soit de prêt, soit de loin.



Enfin, les crimes mystérieux sont souvent présents, que ce soit des meurtres par poison ou par des inventions…



Ici, tous ces éléments sont présents et il faut noter qu’un autre s’y ajoute : la magistrature, le droit, le tribunal, ce qui, là aussi, étant donné la carrière de l’auteur, est logique.



Bref. On retrouve donc tous les éléments que l’on est en droit d’attendre de Schwaeblé dans ce court récit.



Pour autant, malgré le sujet central (de mystérieux assassinats) difficile d’affirmer que l’on a réellement à faire à un récit policier. Même s’il y a une succincte enquête du fils du président du Tribunal, même s’il y a un tueur en série, même s’il y a mystère.



Car on sent l’envie de l’auteur de se pencher plus sur le « qu’en dira-t-on » sur l’appétit des foules pour le glauque et le drame, que réellement sur le côté policier de l’affaire.



Peut-être fut-il influencé par ses propres ennuis avec la justice, son propre procès pour où il fut accusé de harcèlement par sa compagne (qui venait de lui tirer deux balles dans le dos) et même de s’être débarrassé de sa précédente épouse…



Rebref.



Toujours est-il que, bien que manquant un brin d’aspect policier, se récit se lit (comme les autres de l’auteur) avec un certain plaisir d’autant que Schwaeblé possédait une plume agréable et qu’il n’hésitait pas, malgré le manque de place dans un fascicule de 32 pages, à s’épancher un peu sur des descriptions de la nature et des gens…



Malheureusement, le coupable est tout trouvé, d’autant que l’auteur sème grossièrement les indices derrière lui, mais la question n’étant pas au centre de ce genre de récit court, cela ne nuit pas tant que cela à la lecture.



Au final, un récit pas si policier que cela, mais plaisant à lire et c’est déjà bien.
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Cercueils et bandits

René Schwaeblé n’est pas le premier auteur auquel on pense en évoquant la littérature populaire fasciculaire, mais on oublie que si sa production en la matière était loin d’atteindre, en quantité, celles de nombres de ses confrères de l’époque, elle était, du moins, qualitativement intéressante.



Né en 1873 et mort en 1938, René Schwaeblé fut docteur en droit et en médecine et commença l’écriture par scientifiques et ésotériques, puis des études de mœurs avant de se lancer dans la fiction, principalement policière et sentimentale.



Sa production policière eut pour source de diffusion principale, les collections fasciculaires des éditions Ferenczi (« Le Roman Policier », au début des années 1920, dans un premier temps avec réédition des titres pour la collection « Police et Mystère » quelques années après.



« Cercueils et bandits » fut tout d’abord publié en 1920 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi [n° 68 de la collection], avant d’être réédité dans la collection « Police et Mystère » en 1935 [n° 175].



Un richissime égoïste égocentrique est enterré avec faste. L’homme, fils d’un couple d’épiciers qui ont fini par faire fortune en ouvrant des succursales a passé sa vie à se faire flatter et à écrire de pauvres poèmes.



Plutôt que de léguer sa fortune à sa seule parente, une jeune fille sans le sou, il a préféré tout dilapider et se faire enterrer avec tous les honneurs en dépensant sans compter. Avec le reste de l’argent, il a acheté de magnifiques bijoux dont il a exigé qu’ils soient enterrés avec lui.



C’est dire si la tombe fait des envieux et, un soir, des hommes s’introduisent dans le cimetière pour récupérer le magot...



Quelle étrange histoire, quel étrange roman auquel nous convie l’auteur.



Alors que le format fasciculaire de 32 pages et la taille du texte [14 500 mots] imposent une concision qui généralement empêche les tergiversations et les circonvolutions littéraires et incitent à un récit linéaire allant droit au but, René Schwaeblé s’amuse à papillonner tant par sa plume que par sa narration tout le long de la première moitié du récit.



L’auteur n’hésite alors pas à se laisser aller à des descriptions bucolico poétiques sur le paysage, la neige, la beauté de la lune tout en sautant d’une scène à l’autre sans que le lecteur, dans un premier temps, n’y trouve de liant.



Cet aspect de l’écriture et de la narration est si rare dans ce genre de format qu’il retient l’attention du lecteur et confère au texte un atout indéniable.



Car, à partir d’une intrigue somme toute très basique, l’auteur délivre un récit qui lui ne l’est pas.



D’autant qu’au bucolique et au poétique, René Schwaeblé allie l’humoristique avec un ton souvent badin, léger et parfois même caustique.



Autre particularité, René Schwaeblé alterne la narration classique de l’époque consistant à répéter sans cesse le nom et le prénom de ses personnages pour, parfois, préférer n’en jamais nommer certains, que ce soit le principal, le mort, ou bien l’un des gardes champêtres qu’il se contente de nommer « garde n° 27 ».



Et ce « garde n° 27 » est d’ailleurs l’objet d’une des scènes les plus significatives du récit puisque celle-ci allie tout à la fois le bucolique, le poétique, l’humoristique et la « désincarnation » à travers la scène nocturne où le garde découvre les cercueils dans le bois de Vincennes.



L’auteur s’amuse et nous amuse tout en proposant autre chose que la littérature usuelle de l’époque et du format.



Et bien lui en prend, car, à part cela, le matériau de base demeure très classique.



Et, en effet, après une première moitié quelque peu surprenante et dans l’histoire, le style, la narration, le roman rentre dans les ornières pour délivrer une seconde moitié moins exaltante et moins originale.



Au final, avec une première moitié de roman très surprenante pour une production de ce format et de l’époque, l’auteur délivre une seconde moitié plus classique et moins prenante, mais délivre, dans l’ensemble, un texte très agréable à lire.
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Le mort qu'on promène

Réédition numérique d'un fascicule policier de 32 pages des années 30.

René Schwaeblé nous propose une petite histoire mélangeant policier, aventures et sentiments.

Agréable lecture.
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