René Vazquez Diaz est un brillant insolent au style dévastateur et à la fantaisie débridée. Cundeamor, une île parodique ne se trouvant nulle part parce que Cuba est partout, est peuplée d'exilés du castrisme, débarqués avec leur valise de cubanité, le cul entre entre deux sambas : ni communistes, ni Miami-istes. Impossible de résumer cet ensemble de fictions s'emboitant les unes dans les autres, et ce foisonnement de personnages qui s'entrecroisent, s'aiment, se trahissent, se trompent avec force mafia, sang, moiteur, sexe et rhum. René Vazquez Diaz fait le pari réussi des clichés et du pastiche, mêlant tous les genres, en rajoute pour notre plus grand plaisir, et, comme à son habitude, lâche tant ses personnages comme des fauves qu'ils lui échappent, dans un roman qui enfle, s'épaissit, s'architecture jusqu'à l'érosion. Un coup de maître.
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Sur un mode volontairement éculé (Vasquez Diaz sait combien son île s’est pétrifiée de Castrisme, comme une carte postale des années 60), l’auteur nous invite à sa cuisine comme dans sa vie, à ses racines comme aux prémices de son écriture.
Cynique à souhait, drôle, détonnant, créatif autant dans la forme que dans le fond, ces truculents et réjouissants cahiers d’Exilia (il faut lire « exil ») sont perpétuellement perchés sur le fil du rasoir. Une tension travaillée au corps, une démence qui guette et une narration éblouissante toujours périlleuse : l’excellent Vasquez Diaz prend toujours des risques. Il mêle cuisine et environnement traditionnel de femme à un ton d’une virilité absolue : le tout est d’une sensualité et d’un culot littéraires réussis, et le drame du déracinement affleure partout.
Bien plus que la cubanité, c’est la complexité de l’exil que Vasquez Diaz réinvente avec bonheur et talent dans sa tropicale cuisine.
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Dans Saveurs de Cuba, l’auteur René Vázquez Díaz nous emmène dans un Cuba méconnu, son Cuba, le pays où l’on mange du « Riz avec il y avait du poulet »(arroz con « habia pollo » )
Il s’agit d’une gastronome désormais fantasmée comme l’indique le quatrième de couverture.
La situation de blocus qui étouffe l’île empêche en effet l’accès à de nombreuses denrées (aujourd’hui encore plus qu’à l’époque d’écriture du livre). Ce récit montre combien, y compris dans les moments de pénuries les plus graves (ou justement lors de ces moments) la nourriture reste un tronc auquel s’attacher pour ne pas sombrer: la nourriture restant ce qui nous rattache à notre histoire, individuelle et collective. Et à ce qui fait notre culture.
C’est ce que montre Vazquez Dias en nous emmenant sur les traces d’une histoire familiale néanmoins parsemées de plats goûteux et au cours de son récit partage de nombreuses recettes qui font frétiller les papilles, même si ce n’est parfois qu’en souvenir. Une cuisine bien sur exotique faite de plats au coco et à l’ananas, de poulet et de maïs, de riz et de haricots, de poissons et de piments. Une cuisine joyeuse et un récit qui nous emmène dans un Cuba méconnu.
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Des histoires d'adolescents qui découvrent le sexe et le monde autour d'eux. Ils perdront leurs illusions et entreront mal gré eux dans l'âge adulte. Histoire sans grand intérêt.
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Ayant lu un livre récemment de Vázquez Díaz , j'ai entamé celui-ci plus un autre. J'aime beaucoup le style de cet écrivain: il sonne authentique et chaleureux.
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René Vázquez Díaz se moque bien du soleil des tropiques. C'est la lune maléfique au-dessus de Cuba qui l'intéresse, et tous les lunatiques qu'elle patronne : ceux qui décomptent en boucle les mots de l'hymne national, qui partent en cavale vacciner gratuitement le peuple contre « la pénurie », « le découragement » et « la luxure » et causent aux affiches de Fidel Castro. Bref, tous ces originaux que les gens sains aimeraient guérir « contre leur volonté.
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L’Île du Cundeamor est merveilleusement écrite, prose cadencée, elliptique et dévastatrice, un exemple d’art narratif, conçu pour réfléchir sans colère et se moquer sans frivolité.
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