De ce roman, qui a toutes les allures d'un très grand livre, j'aurais pu parler d'une façon bien différente ; manifester mes désaccords à peu près à chaque page ; rire de cette croyance saugrenue que les femmes seraient meilleures que les hommes et qu'elles représenteraient un avenir quelconque pour qui que ce soit ; me scandaliser de la manière dont Nietzsche ou Sade y sont traités ; et, à l'inverse, de la façon dont la sinistre loi morale kantienne, au mépris de toute observation concrète est célébrée.
Philippe Muray
Or la grande faute, la faute impardonnable des "Particules élémentaires", c'est justement d'enfreindre ce contrat de l'optimisme malgré tout, de ne pas céder à l'injonction morale ambiante qui plie sous son joug, sous sa joie, avec la complicité d'une critique devenue la police des bonnes pensées, la plus grande part de la production littéraire contemporaine, et d'adopter devant le monde, ou mieux : de retrouver, de réinventer, dans toute sa force à la fois magnifique et impitoyable, le regard véritable du romancier, le regard de ce "déserteur de la société", de cet "abstentionniste actif" qu'est par définition tout vrai romancier, comme le dit si bien Philippe Muray dans ses "Exorcismes spirituels". (I, p. 242).
François Ricard, p. 76
S'il y a une conviction (plus ou moins tacite) qui rallie critiques, éditeurs, attachés de presse, ministres de la Culture et tout ce que la littérature compte aujourd'hui d'"agents", de "porte-parole" et de "définisseurs", s'il y a en ces milieux et dans l'opinion générale un credo universel, c'est bien l'idée que la littérature est faite pour s'accorder avec le monde où nous sommes et avec l'époque où nous avons le bonheur de vivre.
François Ricard
22 mars (2003).
Nouvelle lecture au hasard d'un fragment du "Monologue Implacable" (Olivier Bardolle, Ramsay) : "Diogène possédait en tout et pour tout une besace, un manteau et un bâton. On comprend bien l'intérêt de la besace et du manteau, mais le bâton ? Eh bien, il servait à taper sur les cons qui, déjà à l'époque, étaient fort nombreux. D'un point de vue philosophique, ce troisième accessoire était certainement le plus utile."
Serais-je tombé sur un livre magique ?
Eric Naulleau, p. 143
Dans la plupart des cas, la typographie aidant, la pièce de théâtre n'est que lue. Par conséquent, le personnage théâtral fonctionne de façon unidimensionnelle et plate, comme un genre bâtard, comme une espèce, toujours bâtarde, du personnage romanesque.
Spyros Vrachoritis
Arriviste et fasciste :
Selon ses anciens confrères, le romancier surdoué. (En espagnol, se traduit par hijo de puta.)
Fernando Arrabal