Revue Les Cahiers de la BD

Je me souviens d'avoir dévoré ce numéro des Cahiers de la Bande dessinée avec la passion acquise pour des auteurs au faîte de leur renommée!

René Goscinny, c'était ce scénariste de génie et avisé papa de l'hebdomadaire Pilote (Mâtin! Quel journal...).

Son interview, dans cet historique numéro de Schtroumpf, était empreint du caractère passionné et parfois colérique de l'infatigable homme de la Bande dessinée qu'il était... Parce que René Goscinny y apparaît comme un affectif, un homme de cœur et un immense découvreur de talents... Des talents qui l'on parfois déçus en le quittant pour d'autres publications. Son silence glacé ("Je passe la question") à propos de l'Écho des Savanes est à lui seul extrêmement éloquent.

Greg, le père d'Achille Talon, a d'ailleurs souvent caricaturé Goscinny dans son rôle survolté de rédacteur en chef de Polite (!).

Ce numéro des Cahiers de la Bande dessinée est épuisé et introuvable depuis longtemps, mais d'autres ouvrages sur René Goscinny sont venus, plus tard, compléter le portrait de ce magicien du neuvième art!

Comme chacun des grands du 9e art, Raymond Macherot eut droit à son numéro spécial des Cahiers de la Bande dessinée.

Moins célèbre que Franquin, Greg ou Tibet, Macherot fut un des piliers de l'hebdomadaire Tintin avant de passer à Spirou.

S'il ne dédaigna pas dessiner les humains (c'est lui qui créa Clifton), Macherot s'était fait une spécialité du dessin comique animalier qu'il maîtrisait. Chlorophylle, Chaminou et Sybilline recèlent de poésie et d'humour.

Cependant, dans son entretien avec Schtroumpf, Macherot regrette de n'avoir pu continuer la veine moins gentillette de Chlorophylle et (surtout) Chaminou... Le cannibalisme entre animaux avait un peu éffrayé la rédaction de Spirou!

Macherot participera aussi aux aventures d' Isabelle, dans Spirou aussi, avec Will, Delporte et...Franquin.

Edgard-Pierre Jacobs, même s'il a marqué la bande dessinée à jamais, n'a produit que très peu... En cause, le souci extrême du réalisme et de la réalisation des aventures de Blake et Mortimer. Cette volonté de respecter le lecteur et de lui offrir la meilleure histoire possible.

Sous le sceau de la Marque jaune, ce numéro 30 de 1976 des Cahiers de la bande dessinée, était le premier dossier complet sur l'un des premiers géants de la bande dessinée belge.

Jacobs y évoquait son enfance, sa carrière de chanteur d'opéra et son goût pour le dessin, les costumes et les décors... Qui l'amenèrent à la bande dessinée, avec une collaboration sur les albums Tintin: Ceux-ci devaient passer à 62 pages, en couleurs, et Hergé devait se faire assister sur ce travail titanesque.

La création de l'hebdomadaire Tintin, en 1946, lança les aventures de Blake et Mortimer dès le numéro 1. Mais Jacobs dut mettre fin à sa collaboration avec Hergé, après le temple du soleil.

Depuis ce numéro 30 de Schtroumpf Les cahiers de la bande dessinée, les études et analyses de l' oeuvre jacobsienne se sont multipliées... Par bonheur, Les trois formules du Professeur Sato a pu être terminé par Bob de Moor et de nouvelles aventures du savant et du capitaine se sont développées avec de nouvelles plumes et pinceaux (Edgard-Pierre Jacobs n'a jamais voulu que Blake et Mortimer s'achèvent avec la disparition de leur auteur).

La sortie, aujourd'hui 29 mai 2019, du Dernier pharaon; confirme encore - s'il en est besoin - le rayonnement et la longévité d'une oeuvre moderne et vivante.

Morris, lui aussi, eut droit à son dossier complet des Cahiers de la bande dessinée.

Morris, dessinateur au style unique, n'a jamais animé qu'un personnage: Lucky Luke, d'abord dans Spirou puis dans Pilote... René Goscinny offrit au cow-boy ses meilleurs scénarios en faisant réaparaître les Dalton sous formes de cousins et en revisitant les biographies de quelques personnages célèbre du far-west américain.

Comme d'habitude, avec la revue Schtroumpf, une part belle est faite à une longue et riche interview de Morris.

Un beau travail de journaliste passionné, maintenant difficile à trouver.

Je me souviens avoir attendu impatiemment la parution du SCHTROUMPF Les cahiers de la bande dessinée consacré à l'un de mes auteurs préférés: Maurice Tillieux. En effet, les aventures de Gil Jourdan et les gags de César et Ernestine ont baigné mon enfance et mon adolescence.

À l'époque, la librairie Glénat se trouvait dans le quartier du Marais. C'est là que l'on trouvait le Schtroumpf attendu.

C'est dans ce numéro 34, qu'étaient parues les planches inédites de la deuxième aventure de Marc Jaguar: Les camions du diable.

Numéro passionnant, dans lequel Maurice Tillieux se livrait tout entier sur son métier de dessinateur et de scénariste prolifique.

Tillieux y expliquait que c'est le manque de scénaristes dans l'hebdomadaire Spirou, qui l'avait éloigné du dessin pour se consacrer à écrire les histoires pour Will, Walthéry ou Piroton et laisser Gil Jourdan au crayon de Gos... Gil Jourdan dont il comptait reprendre bientôt le dessin...

Le décès, dans un accident de voiture, de Maurice Tillieux au début de 1978 a mis une fin prématurée aux aventures de Gil Jourdan et a laissé les lecteurs dans la peine et le désarrois.

En ce temps-là, la revue SCHTROUMPF Les Cahiers de la bande dessinée consacrait chacun de ses numéros à un dessinateur au faîte de sa renommée.

Le susdit dessinateur réalisait une fort belle couverture du fascicule dont il était le héros.

À l'époque où sort ce numéro "Dany", celui-ci animait avec bonheur, talent, humour et sensualité les aventures d'Olivier Rameau dans l' hebdomadaire Tintin. Avec Greg au scénario, les aventures des résidents d 'Hallucinaville et du pays de Rêverose remportaient un légitime succès.

Malheureusement, les aventures de Joe Nuage et Kay Mac Cloud (parues dans l'éphémère Achille Talon Magazine) passèrent plus inaperçues.



23/10/2023: Petite remise à jour, avec la parution de Spirou et la gorgone bleue!

Dany, toujours aussi fringant et doué, réalise son rêve de réaliser un album de Spirou... Et quel album!

Réaliser ses rêves permet de rester éternellement jeune!

En 1979, Schtroumpf Les cahiers de la bande dessinée consacre un numéro à l'un des dessinateurs les plus prolifiques du 9e art: Tibet.

Comme à l'accoutumée, le numéro est riche en illustrations et analyse de l'œuvre.... Mais le morceau principal, c'est l'entretien avec le Maître Tibet... Un des rares dessinateur pratiquant à la fois le dessin réaliste (Ric Hochet) et comique (Chick Bill).

Admirablement servi par des scénaristes de qualité, les enquêtes de Ric Hochet et les aventures de Chick Billl sont, le plus souvent, des plaisir à lire et relire.

Dans cette interview de Tibet, celui-ci racontait comment Chick Bill, Kid Ordinn, Dog Bull et Petit Caniche était passés de l'état d'animaux (Chick Bill contre l'invisible) à celui d'humains à part entière (Kid Ordinn le rebelle)... Ceci à la demande ferme et sur le conseil très éclairé de Hergé!

J'ai dévoré ces Cahiers de la Bande dessinées, de toutes mes dents de jeune tintinophile!

Le "maître" Hergé y parlait longuement, et l'affamé de Tintin pouvait voir les premiers crayonnés des Picaros et des extraits du Tintin au Pays des Soviet aussi mythique qu'introuvable à cette époque.

La longue interview de Hergé, ménée par Numa Sadoul, devint par la suite le livre Entretiens avec Hergé.

Un numéro précieux et mémorable, donc.

1977... Le début de mon séjour de dix ans à Paris.

La Convention de la Bande Dessinée, évènement majeur du 9e art, se déroulait alors dans la gare désaffectée de La Bastille.

Ce beau numéro des Cahiers de la Bande Dessinée, je l'ai attendu impatiemment, puis acheté à la librairie Glenat qui se trouvait dans le 4e arrondissement de Paris.

Un beau numéro (à l'époque) que mon frère aîné avait acquis et qui a fait le bonheur des petits frangins déjà fans de Franquin!



Gaston Lagaffe, sur la couverture, rappelle le réveil et l'explosion de la Bande dessinée en cette époque qui vit la naissance (en 1974) du festival international d'Angoulême.

Willy Maltaite, allias Will, fut l'un de ces artistes immenses de la bande dessinée belge.

Pilier de l' hebdomadaire Spirou, Will a su évoluer dans des récits plus poétiques et des histoires plus adultes, aussi.

Ce numéro des défunts Cahiers de la Bande Dessinée, a su me faire connaître ce dessinateur au talent pluriel.

En 1973, j'avais fait l'emplette de ces Cahiers de la Bande Dessinée. Ce numéro m'avait été signé et dédicacé par Jacques Martin lui-même, invité par la grande librairie de ma ville!

Un événement sans précédent et une rencontre magique pour un ado passionné de bande dessinée.

Les Cahiers de la BD ont longtemps été la référence des revues du 9e art.

Ce numéro consacré entièrement à Franquin, je l'avais dévoré lors de sa parution en 1980.

Le grand auteur était alors bien vivant, et aucun livre ne lui avait encore été consacré!

Un beau travail des éditions Glénat.

Très bonne référence.

Une revue consacrée à la bande dessinée uniquement sous formes de cahiers; technique, thématique, esthétique, muséographie (Goscinny), historique et critique. On y rencontre des jeunes talents, des géants, des actuels etc. Dans ce numéro un, une interview d'Allan Moore le sorcier de Northampton et l'atelier de Liberatore. Et plein d'autres choses bien sur.

Les divers entretiens sont eux aussi particulièrement intéressants. Le paysage de la bande dessinée ne cesse de s’accroître, en liant magnifiquement les générations qui restent ouvertes aux autres, à cet Art en mouvement perpétuel !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

Une revue hautement conseillée !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

On retrouve [...] l'exigence de cette revue historique qui marqua les grandes années de la critique BD, qui participa à bien faire comprendre combien il est important de commenter un Art pour qu'il soit reconnu comme tel, pour réhabiliter des artistes majeurs !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

Je ne connaissais pas du tout cette revue et je l’ai découverte au détour d’Internet pour la sortie du quatrième numéro, avec une couverture qui m’a bien tapée dans l’œil et qui promettait des choses fort intéressantes.



Il y a en effet des articles très intéressants qui m’ont appris beaucoup, notamment le dossier sur Fabcaro dont je n’ai rien lu jusqu’ici (je me suis donc précipitée à la bibliothèque pour en trouver un) et un retour sur l’exposition « Mangasia » qui me fait bien regretter de ne pas pouvoir découvrir ladite exposition de mes propres yeux ! D’autres chroniques de BD m’ont donné l’eau à la bouche (et de quoi ajouter à ma liste d’achats futurs) et un cahier sur la bande dessinée arabe m’a également donné beaucoup envie de découvrir ce pan de la BD que je ne connais pas.



Bon, certains articles ou dossiers m’ont moins intéressée mais pour une histoire de goût : si vous aimez le foot, vous trouverez tout un dossier sur la représentation du foot en bande dessinée et j’avoue que les BD sur le sport n’ont jamais été mon truc.



Un article sur « Dans l’histoire de la BD, le jaune est la couleur de l’infâme » par Bruno Lecigne m’a tellement fait froncer les sourcils que je pense avoir gagné des rides. Tout commençait bien, à base de Françoise Héritier comme référence (Masculin/Féminin) puis petit à petit, je me suis rendue compte que oui, l’auteur entendait bien montrer que tous les personnages dépeints en jaune sont mauvais, immoraux, méchants, tout ça. Toute la partie sur l’histoire du jaune, et pourquoi il était exécré était intéressante, mais j’ai trouvé les analyses de l’utilisation de la couleur jaune dans la bande dessinée contemporaine absurde.



« Le jaune est aussi la marque de l’étranger et de l’animalité, sans doute pas indifférent dans le choix du pelage fauve du Marsupilami. »



Donc le Marsupilami est jaune parce que c’est un animal ? Et pas simplement parce qu’il ressemble à un guépard, alors que c’est pourtant dit sur la page d’à côté, dans la légende ? Je suis confuse. S’ensuit une démonstration selon laquelle dans les comics de super-héros, seuls les méchants arborent le jaune comme couleur dominante. Imaginez ma tête. Mais heureusement l’auteur se rend compte de son erreur !



« Et Wolverine alors ? Il n’est pas jaune, son costume ? Bien sûr, mais il suffit de regarder une minute son background pour en comprendre la raison : notre superhéros [sic] […] est le produit d’une félonie, il maîtrise très mal sa sauvagerie et cette fêlure le marque pour la vie. »



Ah, en fait non. Parce que bizarrement, tout ce raisonnement ne s’applique pas à l’ensemble des X-Men, sisi, les personnages qui étaient en jaune criards à leur création. L’auteur enchaîne pour montrer que le vert, comme il y a du jaune dedans, ben tout de même c’est pas top :



« […] le vert, facteur d’instabilité. Celui de The Incredible Hulk, lui aussi assez grognon et dont l’impulsivité entraîne également de fâcheuses conséquences pour l’environnement. »



Et là, j’ai dû me rendre à l’évidence que clairement, cette personne n’avait pas fait ses recherches (Hulk était gris à l’origine, s’il est devenu vert c’est seulement dû à… une erreur d’impression qui a plu au lectorat de l’époque) et qu’il y va avec un brin de mauvaise fois, en justifiant avec des arguments sortis de son chapeaux les contre-exemples qu’il mentionne (contre-exemples bien choisis bien sûr). Je m’étale un peu sur cet article, mais je suis très agacée par les personnes qui font leur recherche à l’envers : ils ont une idée et tordent les exemples pour la démontrer. Normalement, on étudie les sources et on en tire une hypothèse, une idée, quelque chose qui ressort.



Bon, venons en au dossier qui fait la première de couverture, le cahier sur l’amour et la sexualité. C’était… intéressant. Et très représentatif de l’ordre bien hétéro et patriarcal, avec des chroniques et exemples de BD où les femmes se font tout de même bien violentées et sont clairement là que pour le plaisir de l’homme hétéro. Il y a tout de même des chroniques de BD faites par des femmes qui ont l’air de changer un peu, et bien sûr l’article sur l’homosexualité donc on a cinq pages de respiration. Mais même là, avec une telle couverture, je m’attendais à une réelle exploration des sexualités, donc je suis restée un peu sur ma faim.



Sinon, j’avais un peu oublié ce que c’était de lire une revue avec de la publicité. Et je n’ai pas compris leur façon de placer des articles d’une page en plein milieu d’un autre article plus long, ce qui coupait toute la lecture, alors qu’il suffisait de décaler le tout d’une page pour que les articles se suivent. C’était perturbant de devoir lire deux articles différents en même temps…



Une lecture en demi-teinte, mais guère étonnante puisqu’elle réunit plusieurs contributeur·rice·s.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..