Exutoire à l’effort physique, à la tension nerveuse due au rendement, les plaisanteries, les cris, les jeux permettent de décharger ces tensions. Manifestation de leur liberté, l’humour et l’amusement auxquels se livrent les ouvriers illustrent aussi leur capacité à transformer en plaisir une énergie qui leur permet de faire face aux contraintes de la production et à des conditions de travail difficiles
En plus d’être des paradis fiscaux, les ZES fournissent un terrain entièrement équipé notamment en termes d’infrastructures techniques telles que les routes, l’énergie et l’approvisionnement en eau mais également dans de nombreux cas des bâtiments post-industriels réhabilités. Ces frais sont pris en charge par les budgets locaux, ce qui augmente également l’endettement des municipalités
Dans les conditions réelles de travail, il y a toujours le déploiement d’une intelligence et d’une compréhension sur le travail qu’on fait
L’histoire de l’usine dément l’affirmation selon laquelle le mode de production flexible, qui implique l’emploi flexible, serait le résultat du mécanisme de marché libre qu’est l’autorégulation de l’offre et de la demande. Au contraire, elle révèle une stratégie délibérée de subordination des travailleurs et de maximisation des profits
Dans un mode en plein bouleversement, la centralité du travail est à la fois incontestable et bien souvent, hautement problématique. S’il est toujours à dominante salarié, le travail se pluralise au travers des processus d’éclatement du statut de l’emploi, de l’émergence de figures se situant à la lisière du salariat tout comme par effet d’extension du chômage et de la précarité. La division sociale du travail s’entrecroise avec une division sexuelle du travail dont l’écho résonne autant dans l’espace privé que public. Polarisées socialement, les relations de travail ne sauraient être abordées sans prendre en compte l’action collective et les relations professionnelles tout comme l’action publique ou celle des entreprises. C’est pourquoi « Les Mondes du Travail » souhaitent contribuer au décloisonnement des problématiques de recherche sur le travail, l’emploi et les relations professionnelles.
L’étude de la paupérisation conduit à questionner les causes de celle-ci et amène à interroger la responsabilité de l’État. A l’inverse, l’étude des pauvres focalise sur les privations, les handicap sociaux, le manque de qualifications, les roubles psychologiques et parfois aussi, les modes d’agir, la débrouille, la "reprise" et autres stratégies de survie. Il est important de connaître tout cela, mais il est tout aussi important de comprendre combien la réduction de l’échelle à l’individu est non seulement congruente avec les mesures d’aide et de réparation individuelles, mais participe aussi au transfert de la responsabilité en matière de bien-être social de l’État vers l’individu.
La grève a une dimension éminemment collective : elle fabrique et nourrit le collectif qui en retour lui donne sa force. Mais cette dynamique est systématiquement jugulée par les mécanismes d’individualisation et d’atomisation du monde du travail. On cache l’antagonisme sous des appellations euphémisantes, voire insultantes : les salariés (subordonnés) sont devenus collaborateurs, les syndicats « partenaires sociaux ». On parle d’employeurs et d’organisations représentatives, de relations professionnelles ou de dialogue social. Mais derrière ces mots, l’antagonisme existe toujours. Pas en permanence, mais il ressurgit tôt ou tard.
l’humour sur les autres spécialités est une façon de se distinguer et de se positionner face aux autres ; l’humour grivois peut-être tour à tour une façon de dominer les femmes ou de pratiquer la badinerie dans un contexte d’homosociabilité masculine ; l’humour noir peut aussi être une façon de se dominer soi et de dominer le regard des autres sur soi dans la gestion de situations délicates
en dépit d’une égalité formelle en ce qui concerne le travail, les inégalités se maintiennent, se transforment mais restent fondamentales
Or, défendre une meilleure distribution des revenus ne conduira pas à dépasser ce que nous subissons aujourd’hui. Je le répète, il faut essayer de comprendre jusqu’au bout le capitalisme, et comprendre que les possibilités et les limites permettent de comprendre le dépassement du capitalisme en terme d’auto-abolition du prolétariat et du travail.