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(01/05/2015)

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les relations de travail sont percluses de zones grises
Dans son entretien avec Nathalie Frigul, Laurent Vogel parle, entre autres, de l'expérience collective des travailleurs, des risques et des atteintes à la santé, de la « boite noire »de l'organisation du travail, des écarts entre les règles du Code du travail et la réalité, d'exigence scientifique, « L'exigence scientifique, professionnelle, l'exigence éthique aussi, c'est à chaque fois d'observer les derniers maillons de la chaine, c'est-à-dire plutôt la sous-traitance, les utilisateurs en aval dans le bâtiment ou le nettoyage, que l'industrie chimique par exemple »…

L'auteur analyse le REACH (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques, règlement entré en vigueur le 1er juin 2007) et ses impacts, le fait que l'industrie devrait supporter la charge de la preuve, la mortalité des ouvriers par cancer professionnel, la minimisation par les industriels des risques par l'invocation des « incertitudes scientifiques »… II souligne que « on ne peut se limiter aux problèmes de l'emploi dans la chimie ou à une vision productiviste ».

Il revient sur la structuration des rapports de domination, les rapports de sexe, la condition des femmes au travail, en donnant des exemples internationaux ; parle de sa mère « expulsée de son école en tant que juive », de son engagement (Nicaragua, Salvador, Mexique, Honduras…), des luttes de femmes, comme dans les zones franches au Salvador, « Leur lutte a été écrasée sans merci… avec de nombreuses ouvrières assassinées, violées, torturées… ».

Laurent Vogel souligne l'importance de se pencher sur « le dernier maillon de la sous-traitance », parle de l'expertise des travailleurs/travailleuses elles/eux-mêmes sur les conditions de travail, « Dans les conditions réelles de travail, il y a toujours le déploiement d'une intelligence et d'une compréhension sur le travail qu'on fait », de la division traditionnelle du travail et de la revalorisation de l'intelligence collective des travailleurs/travailleuses…

Et contre les fantasmes de l'égalité déjà là, il indique « en dépit d'une égalité formelle en ce qui concerne le travail, les inégalités se maintiennent, se transforment mais restent fondamentales ».Je n'aborde que certains points du dossier Varia

Quant-est-il de la subordination des salarié-e-s au travail, comment l'asymétrie de pouvoir logée au coeur même de la relation salariale est-elle reconfigurée, déplacée ?

Patrick Dieuaide parle de l'éloignement du pouvoir économique des lieux de travail, de double asymétrie de pouvoir (contrat et « gouvernance » supra-nationale), des stratégies de gestion des « ressources humaines » (RH), d'altération profonde des normes juridiques et contractuelles, de mise en place formes renouvelées de « dialogue social », de nouveau « régime de mobilisation fondée sur les capacités cognitives et la liberté d'action des individus », de déplacement plutôt que de dilution du lien de subordination…

L'auteur analyse le raccourcissement de l'horizon stratégique, les flexibilités des rémunérations, la diversification des statuts, les processus d'externalisation, les écarts entre employeur juridique et employeur « réel »…

Il parle de travail collectif ou coopératif, de nouvelles responsabilités confiées aux salarié-e-s, de droit négocié au détriment de la loi, de flexibilité, de pluralité des sources et des modes d'exercice du pouvoir de l'employeur, de politique de gestion de la relation d'emploi, de cadrages et de feuilles de route, d'une « certaine acculturation des représentants des personnels à la stratégie, aux valeurs ou à l'image des groupes », d'aversion au syndicalisme ou au « dialogue social », de paternalisme et de clientélisme, de l'imposition de la finance « comme socle d'une codification singulière des rapports sociaux de travail », de « processus de « désubjectivation » de la figure du salarié comme sujet de droit » »…

Patrick Dieuaide n'oublie pas que « le travail ne va pas de soi », parle de « mise en condition » de la personne du travailleur (une analyse au prisme du genre aurait été pertinente) différente d'une « mise au travail »… Il indique que les nouvelles dynamiques posent « ouvertement la question de l'introduction de droits nouveaux touchant à la protection des personnes au coeur du droit du travail »

Sergio Gonzalèz Begega & Holm-Detlev Köhler proposent un cadre pour aborder les relations de travail dans les firmes transnationales (FTN) et leur « véritable puissance institutionnelle parallèle ». Ils reprennent une définition : « La FTN est celle qui pense, supervise et exécute des décisions sur des actifs de façon intégrée, bien que ceux-ci se trouvent distribués en différents lieux ». Ils analysent, entre autres, les mécanismes et les constructions organisationnelles, les géométries et la volatilité des prises de décisions. Ils parlent de « corridor de décisions viables dans des contextes déterminés ». l'article aurait gagné à être illustré par des exemples.

Krastu Petkov analyse les conséquences des politiques néolibérales en Europe de l'Est et les nouveaux mouvements sociaux. S'il met l'accent, à juste titre, sur les phénomènes de déstructurations des espaces et des activités industrielles, je doute de l'existence d'une « classe moyenne forte », de « systèmes d'emploi post industriels » ou de « panorama post industriel de travail ». La question de l'emploi « informel » ne saurait être séparé aussi mécaniquement de l'emploi « formel ». Les études sur cette thématique en Amérique latine et indienne montrent la continuité des espaces « économiques et sociaux ». L'auteur parle d'attractivité, de travail à domicile, de conditions de sous-traitance, de ligne de démarcation floue et ambivalente entre les secteurs…

« En cherchant à préciser comment les conditions de travail et de vie des travailleuses sont transformées par les entreprises étrangères des ZES (zones économiques spéciales), cet article vise à recentrer le débat féministe sur les liens particuliers entre emploi féminin, division sexuée du travail et exploitation de la main-d'oeuvre dans les ZES dans le contexte spécifique de restructuration néolibérale en Pologne ». Malgorzata Maciejewska parle de désindustrialisation et de rétrécissement du secteur public, de marché du travail flexible, de formes d'emploi précaire, d'emplois temporaires…

Elle souligne qu'« En plus d'être des paradis fiscaux, les ZES fournissent un terrain entièrement équipé notamment en termes d'infrastructures techniques telles que les routes, l'énergie et l'approvisionnement en eau mais également dans de nombreux cas des bâtiments post-industriels réhabilités. Ces frais sont pris en charge par les budgets locaux, ce qui augmente également l'endettement des municipalités » et ajoute que que ces ZES, compte tenu de la mobilité des capitaux étrangers, n'offrent « ni stabilisation industrielle ni un développement économique fort et durable ».

L'auteure analyse le cadre juridique favorable aux entreprises, parle de maillon d'une chaîne de production mondiale, de production flexible, de précarisation de la main d'oeuvre… Elle souligne la longueur des temps de transports des salariées, la division des tâches d'assemblage en tâches « féminines » et « masculines », la difficulté du travail debout à la chaine, la coordination nécessaire et précise des mouvements du corps, les petits actes de transgression, les risques pour la santé, (substances et matériaux), les perturbations du rythme circadien, les troubles hormonaux, les effets de discipline « à travers le manque de temps et la crainte de perdre leur revenu »…

« L'histoire de l'usine dément l'affirmation selon laquelle le mode de production flexible, qui implique l'emploi flexible, serait le résultat du mécanisme de marché libre qu'est l'autorégulation de l'offre et de la demande. Au contraire, elle révèle une stratégie délibérée de subordination des travailleurs et de maximisation des profits ».

J'ai aussi été intéressé par l'article d'Hélène Y. Meynaud. L'auteure parle, entre autres, de la montée de l'injonction au secret des affaires comme entrave à la connaissance, du travail gratuit, de l'externalisation, de la mise au travail des client-e-s, du découpage des entreprises en confettis qui n'est souvent qu'apparente, de déconstruction du droit du travail, des ruptures conventionnelles, de sociologie du travail…

Sommaire :
Grand entretien
Laurent Vogel : Ce que « chercheur en santé au travail » peut signifier…
Dossier : Varia
Patrick Dieuaide : Déplacement ou dilution du lien de subordination ? Une analyse des conditions d'organisation et de gestion de la relation d'emploi dans huit grand groupes français transnationaux /
Sergio Gonzalèz Begega & Holm-Detlev Köhler : Les relations de travail au sein de l'entreprise transnationale
Krastu Petkov : Les nouveaux mouvements syndicaux et sociaux en Europe de l'Est
Malgorzata Maciejewska : Corps épuisés et produits précieux. le travail des femmes dans une zone économique spéciale de l'industrie électronique en Pologne /
Philippe Brunet : Enjeux et approche de la rationalisation du travail dans la science /
Contre-champ
Hélène Y. Meynaud : Croissance des marges et affaiblissement du droit dans le monde du travail au miroir de la sociologie
Notes de lecture


Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En plus d’être des paradis fiscaux, les ZES fournissent un terrain entièrement équipé notamment en termes d’infrastructures techniques telles que les routes, l’énergie et l’approvisionnement en eau mais également dans de nombreux cas des bâtiments post-industriels réhabilités. Ces frais sont pris en charge par les budgets locaux, ce qui augmente également l’endettement des municipalités
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L’histoire de l’usine dément l’affirmation selon laquelle le mode de production flexible, qui implique l’emploi flexible, serait le résultat du mécanisme de marché libre qu’est l’autorégulation de l’offre et de la demande. Au contraire, elle révèle une stratégie délibérée de subordination des travailleurs et de maximisation des profits
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Dans les conditions réelles de travail, il y a toujours le déploiement d’une intelligence et d’une compréhension sur le travail qu’on fait
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en dépit d’une égalité formelle en ce qui concerne le travail, les inégalités se maintiennent, se transforment mais restent fondamentales
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