Au XXe siècle, comme la condition est-européenne coïncide avec le monstrueux quotidien de la dystopie communiste, le fantastique devient pour les pays de l'Est une manière subversive de parler de la réalité, comme dans la science-fiction de Zamiatine, dans le mélange de réel et d'imaginaire chez Bulgakov, ou dans le monde onirique de Kundera ou Cartarescu. L'inimaginable n'a plus à être inventé : il est vécu au jour le jour, et le fantastique peut traduire les aberrations du régime staliniste comme chez Anatoli Koroliov. (9)