AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Richard Ellmann (2)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Oscar Wilde

« Oscar Wilde : lorsque l’on prononce devant nous le nom du grand homme, nous savons d’avance que ce que nous entendrons citer de lui nous surprendra et nous ravira. »

Figure emblématique de l’esthétisme et de la société londonienne de la deuxième moitié du XIXe siècle, il ne méritait rien de moins que cette immense biographie pour lui rendre hommage. Celle-ci m’a donné néanmoins beaucoup de fil à retordre et il a fallu que je surmonte les cent premières pages pour m’imprégner de l’univers dépeint avec une exactitude maniaque par Richard Ellmann. J’aurais mieux fait de lire certaines œuvres de Wilde avant de me plonger dans cet ouvrage détaillé, aux nombreuses ramifications. Oui, j’avais lu Le portrait de Dorian Gray à la fin de l’adolescence, mais sans bien en comprendre la portée. Ce sont les minutes du procès intenté contre lord John Douglas Queensbury qui m’ont amenée vers cet auteur mythique. Je devais savoir d’où il venait, ce qu’avait été son ascension vers la célébrité et les causes profondes de sa déchéance.

Grâce à la minutie de Richard Ellmann, j’aurai tout appris, du plus trivial au plus sordide, de l’existence d’Oscar Wilde. Le biographe a épluché une pléthore de documents (correspondances, récits, articles de journaux, témoignages, livres, etc) et bien sûr, la dramaturgie, la poésie et les fictions wildiennes, analysées à la loupe et sous les feux de la mythologie grecque. Mais ce que je retiens de tout ce flot d’informations déversées pendant quelques six cents pages, c’est l’émotion grandissante à la lecture d’une destinée dont on connaît à l’avance le funeste dénouement. Richard Ellmann a tout dit, sans faire de concession sur les faits, cherchant au plus près la vérité, à travers rumeurs et potinage, afin de mieux cerner la trajectoire d’une étoile qui, de son firmament, a chuté, victime des préjugés de son époque.

Cinq étoiles donc, pour la recherche époustouflante, le compte-rendu vibrant et, le temps d’une lecture intense étalée sur quelques jours, la renaissance d’un fabuleux monument littéraire.



Commenter  J’apprécie          120
James Joyce

Vaste livre sur la vie et l’œuvre de James Joyce. Mon impression dominante est que j’ai trouvé en Joyce un génie tenace. Sans le sou à Trieste, assisté par son frère, il est tellement convaincu que sa littérature est bonne qu’il persiste. Il est malgré tout obligé de travailler à l’école Berlitz ou dans une banque pour subsister. Les années italiennes sont pour lui des années de disette, de pauvreté matérielle mais de grandeur intellectuelle. Il passe par Zürich pour rejoindre ensuite Paris dans les années 1920 où il rencontre le milieu littéraire : Sylvia Beach, Valéry Larbaud qui l’aideront pour éditer Ulysse. Joyce a vécu les dix-huit premières années de sa vie en Irlande.

C’est ensuite devenu une sorte de juif errant littéraire, constamment à la recherche d’un langage neuf, en but à la censure (aux USA notamment pour la publication d’Ulysse) et à l’incompréhension (peu de gens comprennent Finnegans Wake). Ons e demande souvent comment il a fait pour tenir entre sa femme qui ne s’occupe pas de littérature, sa fille – son alter ego et inspiratrice- qui devient folle et ses yeux qui nécessitent plusieurs opérations. Il tient aussi avec l’alcool (on raconte des cuites mémorables) et son incomparable érudition : il parlait plusieurs langues couramment, connaissait la plupart des auteurs anciens et modernes en Europe et il voue un tel culte à Ibsen qu’il va apprendre le norvégien pour lui écrire.

A chaque nouveau livre, Joyce a un projet littéraire et artistique dans lequel la fascination des mots et du langage entrai en jeu. Il réinventait l’anglais. Du très classique Dubliners, où sont rassemblées des nouvelles centrées sur des moments-clé que Joyce appelle des « épiphanies » jusqu’à Finnegans Wake, c’est une constante révolution littéraire. Joyce explique simplement ses derniers projets : Ulysse est le livre du jour, Finnegans Wake celui de la nuit aussi bien fictive que langagière.

« Pourquoi avez-vous écrit ce livre ? »

Joyce : « Pour occuper les critiques pendant trois cents ans. »



Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de Richard Ellmann
Lecteurs de Richard Ellmann (29)Voir plus


{* *}