Laissez toujours une porte fermée sur vos rêves
inaccomplis - trop de regrets, de remords, vous
sauteraient au visage. Vous qui cherchez, dans
le désordre de la vie, le secours d'un soupir
de pivoine, d'un trille d'alouette, d'une colline
paresseuse sous un soleil avide, vous qui ne savez
plus comment remonter la rivière, jusqu'à l'endroit
où éclosent les souvenirs, n'ouvrez pas la porte
maudite, prenez le temps d'exister, le temps de
suivre une ombre sur un mur, une goutte sur une
feuille. Le temps est un berceau où vos peines
s'estompent, où le silence vous apprend pourquoi
se brouillent les paroles. Laissez-la fermée,
cette porte, vous voyez le monde bien au-delà.