La recherche linguistique sur le développement des relations médecin-patient montre que l'intimité chaleureuse entre le médecin et le patient ne se bâtit pas au cours du temps, mais atteint souvent son niveau maximal lors de la première rencontre. Ce qui veut dire que la première rencontre avec un nouveau patient est cruciale pour établir où cette dyade peut mener.
Notre démarche narrative tournée vers l'éthique et l'intersubjectivité permet que nous n'en restions pas à ressentir les choses au nom de celui qui a souffert, et nous engage à agir en lui montrant qu'on le reconnaît d'une manière singularisée et efficace, ce qui mène, par-delà l'empathie, à la possibilité des restaurer ses capacités et sa maîtrise.
J'utilise le terme "médecine narrative" pour désigner une médecine pratiquée avec les compétences narratives suivantes : reconnaître, absorber, interpréter et être ému par les histoires de maladie.
Même lorsqu'un corps se révolte contre son occupant, et même quand le corps et la personne sont dissociés radicalement, nous voyons aussi comment le corps met en jeu les problèmes de la personne, comment la maladie condense l'essence de l'identité de la personne.
Notre intégrité corporelle ancre notre sens du moi.
Je me trouve être un acteur dans la vie de mes patients et cette action accroît considérablement mon propre sentiment de vitalité.
La voix du malade est un élément essentiel de la médecine.
Les histoires grandissent avec le temps.