J’étais l’objet d’une question qui ne m’appartenait
pas. Elle était là, ne se posait, m’appelait par mon
nom, doucement, pour ne pas m’apeurer. Mais le bruit
de sa voix, je n’avais rien pour en garder la trace.
Aussi je la nommais absence, et j’imaginais que ma
bouche (ou mes mains) allaient saigner. Mes mains
demeuraient nettes. Ma bouche était un caillou rond
sur une dune de sable fin : pas un vent, mais l’odeur
de la mer qui se mêlait aux pins.