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Citations de Roger Giroux (18)


EXTRAIT DÉCRIRE LE PAYSAGE


J'habite un paysage inhabité
Dans la légende de l'été.

Et la neige, immobile, se penche
Sur mes lèvres, devenues blanches.

Elle interroge cette absence
Venue d'elle.

Elle oublie jusqu'au ciel.

Et peut-être les mots sont-ils de pures apparences
Entre le ciel et mon visage...

Il neige,
Hors du spectre.
Et mes yeux n'osent plus respirer.

L'âme perd toute connaissance,
Et la mesure de ce pays.

Et je me désunis.

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Que bâtirais-je avec ma langue ?
Quel palais fou de désespoir ?
Hanté d'absence immobiles ?
Quelle ville, vouée, dès jadis
Aux purs silences de l'oubli ?

Arbre, amour, solitude, poussière...

Et c'est comme si je n'existais pas
Dans cette immensité qui me sépare de moi-même
Dans l'intouchable de ce lieu
Frémissant, monstrueux...
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EXTRAIT DÉCRIRE LE PAYSAGE


La couleur de la mer est semblable au matin.
Le ciel est plein d'oiseaux que le vent a laissés.
Des navires sont là, des bateaux et des barques.
Et les fruits, calmes,
Attendent que l'été leur donne la lumière.

Et nous allons, par l'invisible porte.
Et dans les grandes vallées bleues du cœur
Où la mémoire n'atteint pas
Une voile s'approche, entre les apparences,
Et fait signe de taire le nom du paysage.

Et les arbres s'éloignent dans l'automne
Et recouvrent nos pas de leurs vagues mourantes.
Une ombre va, dans les collines,
Et puis, que reste-t-il de ce pays, qu'un peu de neige
Qui tombe, dans le creux de la main ?

L'impossible silence accomplit son espace,
Et voici, lentement, mon image détruite.
Mes yeux perdent le souvenir,
Et mon visage meurt, de miroir, d'absence,
Comme, au bord de la branche, un songe dans sa fleur.
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Extrait DÉCRIRE LE PAYSAGE


Visage aveugle de se taire...

Quelle vitre pourtant ne se briserait
D'être si lente aux lèvres !

ô l'idée de la source, un chant
Qui se refuse en elle,

               cette beauté
Qu'elle n'espère plus...

p.257

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Roger Giroux
Toute bouche est mensongère, si ce n'est un baiser.
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 J’étais l’objet d’une question qui ne m’appartenait
pas. Elle était là, ne se posait, m’appelait par mon
nom, doucement, pour ne pas m’apeurer. Mais le bruit
de sa voix, je n’avais rien pour en garder la trace.
Aussi je la nommais absence, et j’imaginais que ma
bouche (ou mes mains) allaient saigner. Mes mains
demeuraient nettes. Ma bouche était un caillou rond
sur une dune de sable fin : pas un vent, mais l’odeur
de la mer qui se mêlait aux pins.

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EXTRAIT DÉCRIRE LE PAYSAGE


L'automne vient,
Comme si je n'existais pas.
Et je ne sais s'il se souvient...

Et ma parole n'a d'espace
Que cette ligne imaginaire
Où mon visage l'emprisonne.

Et j'ai beau me pencher sur les eaux du poème,
Je ne vois qu'un oiseau, qui s'éloigne de moi
Vers un songe d'hiver.
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Visage de nul bruit ; la mouette, le bouleau,
Les convoitises dans le ciel er, plus haut,
Entre les arbres et la musique,
De grands lacs bleus d'incertitude.
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Que bâtirais-je avec ma langue ?
Quel palais fou de désespoir
Hanté d'absences immobiles ?
Quelle ville, vouée, dès jadis
Aux purs silences de l'oubli ?

Arbre, amour, solitude, poussières…
Et c'est comme si je n'existais pas
Dans cette immensité qui me sépare de moi-même
Dans l'intouchable de ce lieu
Frémissant, monstrueux…
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Ayant pris possession de ses ombres,
le poète occupe un espace démesuré :
la transparence.

Cela fourmille dans l'opaque,
s'étamine à la pointe du Transparent...

Quel est ce lieu qui ne me parle pas,
Dont je ne sais rien dire
Sinon que je pressens à la place du coeur
Un gouffre, qui me fuit ?

Et quelle est cette voix, qui parle, au fond de moi,
Dans le sommeil et la chaleur d'une plus haute
Et plus profonde voix qui parle
Et que je n'entends pas ?

Qui d'autre que ma voix peut dire si je vis,
Si je rêve, ou si je doute avec elle ?
Parler n'est vivre,
Et vivre hors de ma voix m'est une double mort.
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Lieu-Je
  
  
  
  
UN lieu clos, vaste, blanc, pour l’écriture. Lieu d’œuvre ; écrire le
Lieu-JE. Décrire, ici, sera création-même. Un lieu dans l’espace :
l’espace-même. Où JE flotte, nul, dans l’insitué du Lieu-dire. Où
l’acte-JE, s’écoutant, touche au nom qui ne sera jamais prononcé.
Ici , toute divagation cesse puisque CELA est ici trouvé. Ce qui se
cherche ici est ce qui s’est atteint depuis toujours ; et l’en-clos de ce
lieu s’ouvre sur le creux où s’enfante l’Introuvable.
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Lieu est Poème…


  Lieu est Poème.
Et Poème est verbe.
Hors du verbe : verbiage,
gaspillage de semence.
Le Poème est création de mondes.
Mais le poème est au-delà du Poème.
Le Poème ne dit que l'exil du Poème.
Tout acte créateur replace l'homme
dans sa négation.
Faire c'est nier.
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Toute œuvre est étrangère, toute parole absente,
Et le poème rit et me défie de vivre
Ce désir d'un espace où le temps serait nul
Et c'est don du néant, ce pouvoir de nommer.
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NEUTRE : être nu.


Parole neutre, parole nue, parole non à dire, parole non dite. Et disant cette
parole non dite, l'œil s'ouvre dans la vision non plus œil dit, vision dite,
mais œil et vision confondus dans le non dit. (Et la parole non-dite doit
être, et DONC est dite, sinon elle ne serait pas « non-dite »). Parole
incorrigible, et qui ne revient pas deux fois sur ses traces, parole écrite sur
une surface toujours blanche, combustible. (Parole qui brûle tout sur son
passage, et soi-même ; qui se détruit en se proférant ; qui n'existe que pour
n'être pas. Cette parole : un feu qui se dévore, et ne laisse dans la bouche
qu'un goût de cendre ; qui ne laisse de la bouche que cendre).
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Et vivre hors de ma voix m'est une double mort
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Poussière d'être…


  Poussière d'être, affleurement de paroles sensibles
feuillages qui bougent dans l'eau de l'âme,
pulsation de maintes minutes…
et je reste sans voix dans la fine prison des sens.
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La vie…


  La vie, si proche. Un homme passe.
Il chante. Les bruits du soir.
L'ombre et ses parfums.
Un arbre (ou c'est une âme qui regarde ? )
Le ciel, géométrique.
  Mais nulle phrase n'est donnée.
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Et j'habite…


  Et j'habite une attente muette.
Séparé, de la seule distance d'un nom,
tel est ce lieu de moi,
cette unique parole béante.
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