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Critiques de Roger Rabiniaux (3)
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Les enragées de cornebourg.

Fureur érotique et guerre des sexes à Cornebourg : Une farce bouffonne d’une verve inégale.



Troisième roman de Roger Rabiniaux (1914-1986), publié en 1957 aux éditions Buchet-Chastel, ce récit par Lorius Averpin, garde-champêtre assermenté de Cornebourg-en-Bragance, de la guerre des sexes dans le village déclenchée par les charmes de la voluptueuse et généreuse Améla Jambechiche, auxquels tous les mâles valides du village ont succombé, m’a semblé une lecture très inégale, avec des moments drolatiques mais dispensable.



En furie contre la Circé voluptueuse et les mâles volages, les épouses de Cornebourg, avec leurs noms (Germaine Rasdepot, Adrienne Ventouse…) évoquant la détestation de la bêtise et la misanthropie d’un Georges Hyvernaud, mégères hors concours uniquement bonnes pour la soupe, le ménage et la bagatelle, se liguent avec la ferme intention de se débarrasser du séduisant fléau, et de soumettre les mâles cornebourgeois par les délices de la chair, fut-elle conjugale. La guerre des sexes est déclarée : sous la houlette de Mathilde Allondoncque, les femmes enragées rêvent de transformer les hommes en bêtes domestiques, et de prendre le pouvoir.



«Les lits ne criaient plus dans les nuits printanières de Cornebourg ; on bâclait la cuisine, on sabotait le ménage, on ne se parlait plus qu’avec de perfides précautions oratoires et des vouvoiements incongrus, à moins qu’on ne s’apostrophât avec une éloquence charretière, qu’on ne se reprochât le zona de la tante Amélie, signe de mauvais sang, la faillite du cousin Barbefigue, preuve de mauvaise moralité, une blennorragie gagnée au temps du service dans les hussards, un amant d’un jour, une antique maîtresse, un pucelage incomplet et cependant garanti par un pater désireux de placer sa féminine marchandise, un cléricalisme bêlant, un gauchisme de bistrot, le nez de travers et l’insuffisance des appas, mille crimes analogues : tout ce qui peut mûrir, rancir, pourrir de petites haines familières dans l’âme des gens qui vivent ensemble des années durant, tout cela jaillissait, s’écoulait comme le sang d’une plaie entrouverte ; les événements de Cornebourg avaient mis la guerre conjugale à l’ordre du jour.»



La langue inventive évocatrice d’Alfred Jarry de Roger Rabiniaux, sa verve rabelaisienne, ses éclats flamboyants pour pourfendre la bêtise humaine, certaines scènes réjouissantes, comme cette bacchanale déchaînée et ahurissante, ne suffisent pas à faire des «enragées de Cornebourg» un livre réellement attachant. Lorsque l’invention langagière déserte l’écriture, le roman sombre alors dans une platitude de Clochemerle, et le personnage du sauveur attendu, Señor Bacchus, un don Juan servilement admiré de tous, vient ternir l’éclat de la détestation poétique et enragée de Roger Rabiniaux.



«Les enragées de Cornebourg» est l’un des candidats du prix Nocturne 2015, dont le lauréat sera annoncé en public le samedi 12 décembre prochain à la Maison de la Poésie, à Paris.



Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/11/25/note-de-lecture-les-enragees-de-cornebourg-roger-rabiniaux/

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Impossible d'être abject

Redécouvert grâce à l'éloge qu'en écrivait Raymond Queneau, ce roman rappelle un peu Céline par sa noirceur et son cynisme désespéré. Un style superbe pour une histoire qui ne l'est pas moins. Un grand roman à découvrir!
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Impossible d'être abject

Une première partie à faire fuir toute idée de partager un lit " Sillons du coeur secs et de l'amertume. les pores se dilatent: chair huileuse. Sous les yeux, peau fripée". Puis moulte variations sur la prison du mariage "Je n'ai plus aucun espoir de solitude". Le "couple" pourrait ressembler à ceux dessinés par Dubout. Une énorme matrone affublée d'un maigrichon moustachu (et vice versa), mais le sourire en moins, en bien moins.
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