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Citations de Salvador de Madariaga (46)


Cortès occupe dans l'oeuvre de Madariaga la place qui lui revient, entre le découvreur, Colomb, et l'émancipateur, Bolivar. Les trois biographies - celle de Colomb déjà parue, celle de Cortès, qui parait aujourd'hui, celle de Bolivar, sous presse - constituent donc l'extraordinaire épopée des trois grands prototypes du monde hispanique; les modèles de tant de pilotes, navigateurs, explorateurs, de tant de conquistadores et capitaines, de tant de soldats de l'émancipation, qui remplissent de vie et de mouvement les trois phases de l'oeuvre de l'Espagne et de l'Amérique - le défrichement, la semaille, la récolte.
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L'humanité dévore cruellement ses héros, qu'elle condamne à gaspiller des trésors d'énergie et d'abnégation en des gestes tragiquement inadéquats aux buts mêmes qu'elle se propose. Cortès, grand par son oeuvre, et plus grand encore par sa vie, symbole de la tragédie de l'homme sur la terre.
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C'est dans ce dépouillement de l'âme que le 2 décembre 1547, à Castilleja-de-la-Cuesta, il quitta cette terre sur laquelle il avait si vaillamment combattu. Au cours de sa dernière lutte avec l'Ange dans ce crépuscule pénétrant du dernier jour sur terre, il a dû prendre une vue profonde de sa prouesse inouïe.
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S'il cherchait à oublier son échec et à se consoler stoïquement par la pensée que son oeuvre serait remise à sa vraie place par la postérité, la lumière éternelle qui au bord de cette terre brillait sur lui de l'au-delà ne tarderait pas à briser ce rêve. Car l'histoire, miroir de la vérité, est au-delà et au-dessus des hommes : son noble nom serait en butte à toutes les insultes, le jouet de tous les malentendus; et de son vivant, ses compatriotes étaient ennuyés par son oeuvre et restaient froids et indifférents devant la tragédie de sa noble vie.


Et s'il cherchait à oublier encore et essayait de penser qu'au moins, même s'il n'était pas reconnu, il restait le créateur d'une nation nouvelle née de deux races - alors sa déception serait la plus amère de toutes - car cette nation n'a pas encore réussi à trouver son âme. Greffe d'une race sur la tige et la racine d'une autre, elle ignore encore son vrai sens et sa véritable destinée, et mène une vie agitée par une lutte perpétuelle entre les deux sangs, et chaque jour Moteçuçuma meurt et Cuauhtemoc est pendu, chaque jour le blanc défait et humilie l'Indien dans l'âme de chaque Mexicain.
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"Je remercie le Seigneur de tout ce qu'Il veut pour Se rembourser des offenses que je Lui ai faites. Qu'Il veuille bien le compter à ma décharge, comme je crois qu'Il fera, car puisque mes services ont été tels qu'aucun vassal n'en a jamais rendu à son roi, et qu'ils ont été rendus au plus puissant, au plus catholique et au plus reconnaissant de tous les rois, cette reconnaissance et cette récompense seraient impossibles si le coeur du roi n'était dans la main de Dieu; et c'est de Lui que vient toute chose, et Il ne permet pas qu'il m'arrive autre chose."
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En 1539, Cortès envoya Ulloa explorer le golfe de Californie, exploration qui donna à Cortès , et au monde avec lui, une idée assez précise du dessin des côtes, et prouva qu'il s'agissait d'une partie du continent.
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Son but immédiat était "l'île" de Santa-Cruz, c'est-à-dire la péninsule de Basse Californie; son but final, la découverte d'un autre Nouveau Monde.
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Lorsqu'ils virent les moines pieds nus et maigres, et leur froc déchiré et pas à cheval, mais à pied, et avec la peau très jaune, et Cortès, qu'ils tenaient pour une idole ou quelque chose comme leurs dieux, s'agenouiller ainsi devant les moines, ils suivirent son exemple et toujours, depuis ce moment-là, ils les ont reçus avec de semblables marques de respect."


Cette scène posait la première pierre spirituelle de l'Église chrétienne au Mexique. "Ce geste très mémorable, dit Mendieta, est peint dans de nombreux endroits de la Nouvelle-Espagne, pour rappeler à jamais une si haute action, la plus haute que Cortès ait jamais faite (...), car si en d'autres temps, il conquit d'autres hommes, ce jour-là, il se conquit lui-même.
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Quand les dieux ont envie d'un désastre, ils peuvent toujours compter sur les hommes pour leur faciliter les choses.
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Quand à l'ouest, il rapporte à l'empereur que l'expédition envoyée dans la mer du Sud a découvert des perles, un bon mouillage et "une île peuplée de femmes sans aucun mâle... très riche en perles et en or". Cortès signale ces découvertes, mais ajoute : "Je m'efforcerai de découvrir la vérité sur ce point, et j'en parlerai dans le détail à Votre Majesté." Cette "île", ce n'était rien d'autre que la Californie.
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L'or et la cupidité se révélèrent plus dangereux que la pierre ou la flèche pour certains des humbles frères de Cortès.
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Bernal Diaz au sujet de l'un des raids ultérieurs de Cortès : "Depuis que j'étais arrivé en Nouvelle-Espagne, nous n'avions jamais vu tant de gens de guerre de nos amis [indigènes] en notre compagnie. J'ai dit ailleurs que c'était à cause des dépouilles qu'ils attendaient et, le plus certain de tout, à cause de leur espoir de manger tout leur saoul de chair humaine. (...) Et c'était très exactement comme quand il y avait une armée en campagne en Italie, et qu'elle se déplaçait : elle était suivie de corbeaux et de vautours et d'oiseaux de proie, qui se nourrissaient des cadavres abandonnés sur le champs de bataille; c'est pour cela, je crois, que nous étions suivis par tant de milliers d'Indiens."
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Cortès et les représentants du roi firent annoncer par les crieurs que tous les esclaves devaient être présentés dans une maison centrale pour être marqués au fer rouge d'un G, signifiant Guerre; cela montrait clairement l'origine du titre légal à la propriété des êtres humains en question. L'esclavage était général dans tout l'Anahuac, et des hommes, des femmes et des enfants, soit en liberté, soit attachés à des piquets, se vendaient dans tous les marchés. D'un point de vue des indigènes, cette politique des blancs n'avait rien d'une innovation. Du point de vue de la foi chrétienne que les blancs prétendaient introduire dans le pays, ce marquage au fer rouge du stigmate de la guerre sur des femmes et des enfants était un triste spectacle - mais seulement pour nous. À cette époque, les chrétiens considéraient la chose comme naturelle, de même que nous jugeons naturelles de nos jours des choses qui sembleront monstrueuses dans trois ou quatre cents ans.
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Et Cortès nous dit que bien que nous fussions peu nombreux, car nous n'étions plus que quatre cent quarante, et nous n'avions plus que vingt chevaux, douze arbalétriers, sept mousquetaires et pas de poudre, et nous étions tous blessés et boiteux et avec un bras en écharpe, nous devions réfléchir que Notre Seigneur Jésus-Christ avait bien voulu nous laisser nous en sortir vivants, et que, par conséquent, nous devions toujours Le prier et Le remercier; [il dit aussi] que nous en étions revenus au nombre de ceux qui étaient venus avec lui et qui étaient entrés pour la première fois à Mexico.
Cette réduction de son armée à ses effectifs originaux dut lui apparaître comme une indication venue directement d'en haut pour lui signifier que la faveur divine peut être retirée aussi facilement qu'elle est accordée. Un tel avertissement aurait pu décourager un homme moins brave et moins courageux; il semble avoir stimulé Cortès, comme si le Seigneur en qui il avait mis sa foi avait voulu lui rendre service en lui retirant toute cette force militaire qui l'avait momentanément égaré dans l'orgeuil et la présomption.
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Les Mexicains étaient si nombreux que l'artillerie espagnole tirait au hasard et que les brèches causées par les énormes boulets de pierre étaient aussitôt colmatées. Contre une mer de guerriers ne craignant ni Dieu ni diable, rien ne servait à rien, puisque les Mexicains pouvaient supporter un nombre illimité de pertes, et "trois ou quatre soldats qui avaient été en Italie (...) jurèrent plus d'une fois devant Dieu qu'ils n'avaient jamais vu de guerres aussi féroces entre chrétiens ni contre l'artillerie du roi de France ni contre du Grand Turc."
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Cortès pouvait enfin se croire à présent le maître du Mexique. Il avait une armée d'environ douze cents Espagnols, quatre-vingt-dix chevaux, vingt-cinq ou trente canons, tous les vivres qu'il voulait, dix-huit navires, un coffre contenant près d'un million de pesos, et l'auréole d'une suite ininterrompue de succès. Il pouvait désormais tout à loisir retourner à Mexico et organiser le royaume qu'il avait ajouté à la riche couronne de Charles-Quint. Mais sa destinée n'avait pas encore prélevé sur lui son impôt de souffrances. En cette heure de son plus haut triomphe, elle frappa plus durement qu'elle ne l'avait jamais fait, et le conquérant fut condamné à perdre sa conquête et à repartir à zéro, sur une route plus difficile, plus longue et plus sanglante.
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Il n'est pas de lumière plus brillante que celle de la victoire.
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Cette conquête fut et reste le principal chef-d'oeuvre économique de la force militaire de l'histoire.
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L'abstention chez un homme comme Cortès n'est qu'une autre forme de l'action, aussi positive, aussi délibérée que l'action elle-même.
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Le voleur prend tout le monde pour des voleurs, dit un proverbe espagnol.
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