À travers les différents ouvrages que l'auteur a écrit pendant et après ses voyages à travers le monde, la poésie a pris une place importante. Mais pas que ! Sylvain Tesson est venu sur le plateau de la grande librairie avec les livres ont fait de lui l'écrivain qu'il est aujourd'hui, au-delàs de ses voyages. "Ce sont les livres que je consulte tout le temps. Je les lis, je les relis et je les annote" raconte-il à François Busnel. Parmi eux, "Entretiens" de Julien Gracq, un professeur de géographie, "Sur les falaises de marbres" d'Ernst Jünger ou encore, "La Ferme africaine" de Karen Blixen.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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La pitié du bourreau consiste à frapper d'un coup sûr.
Dans tous les cas, l'espérance mène plus loin que la crainte.
L'ordre humain ressemble au Cosmos en ceci, que de temps en temps, pour renaître à neuf, il lui faut plonger dans la flamme.
Lire était pour lui davantage qu'un processus d'identification ou la joie de découvrir une pensée étrangère : c'était une autre forme de vie qui, se déployant sans heurt dans l'espace de l'esprit, le menait à toutes les souffrances et délices imaginables.
Je n'ai pas le temps de lire...
-- En ce cas, on a sans doute affaire à un homme occupé, jamais à un lecteur. Car l'une des caractéristiques du lecteur véritable est justement qu'il a le temps de lire, dût-il le voler, de même que l'amant a du temps pour son amante, dût-il négliger tout le reste.
Il se trouvera toujours des hommes qui tiennent la qualité du temps pour plus importante que sa mesurabilité. Il n'est au fond personne qui l'ignore. Le temps ne fournit pas seulement le cadre de la vie. Il est aussi le vêtement du destin.
On reconnaît les grandes époques à ceci, que la puissance de l'esprit y est visible et son action partout présente.
La pitié d'un bourreau consiste à frapper d'un coup sûr.
Quand je l'accompagnais dans ses promenades géologiques, il aimait en effet à citer l'image de la section -c'est ainsi qu'à son avis l'univers, tel qu'il s'offre à nos yeux, ne représente qu'une des myriades de sections possibles. Le monde, disait-il, est comme un livre; de ses feuillets innombrables, nous ne voyons que celui auquel il est ouvert.
[À propos de son livre Traité du rebelle ou le recours aux forêts]
Pour moi cependant les forêts sont un lieu symbolique plus que géographique. Elles peuvent se confondre avec une mansarde dans une ville ou une cabane dans le désert. Lorsque la société acquiert trop de puissance, que son emprise sur l'individu se fait trop forte, il faut se retirer en soi-même, comme Le Chevalier de Dürer. Pour chacun le recours aux forêts est possible. Mais il faut savoir découvrir sa propre profondeur.