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Citation de Nastasia-B


À son arrivée le matin, Murphy arrangeait les pièces de l'échiquier dans un coin tranquille d'une des salles de récréation, marquait son coup (car il prenait toujours les blancs), s'en allait, revenait trouver la réponse (la réponse !) de Monsieur Endon, s'en allait, et ainsi de suite tout le long de la journée. Ils ne se retrouvaient que rarement devant l'échiquier. Monsieur Endon n'aimait pas s'arrêter plus de quelques minutes dans sa flânerie, et c'était là aussi le maximum que Murphy osait dérober à ses devoirs et à la vigilance de Bom. Chacun marquait donc son coup en l'absence de l'autre, employait les moments qu'il lui restait à inspecter la position, et s'en allait. Ainsi lentement la partie se faisait, et la nuit venait sans qu'une victoire fût proche. Cela venait moins de ce qu'ils étaient de force égale, et moins aussi des conditions si peu favorables à la rencontre, que des méthodes très fabiennes qu'ils adoptaient tous les deux. On peut juger de combien l'action était peu engagée par le fait que, après huit ou neuf heures de cette guérilla, ni l'un ni l'autre n'avait perdu une pièce ni même été échec. Murphy, qui y voyait l'expression de sa parenté avec Monsieur Endon, en était content, et jouait avec même plus de retenue que cela ne lui était naturel.

Chapitre IX.
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