Citations de Sandra Roussel Ducouret (42)
Concrètement, si vous vous dites, pendant la séance, il ne faut pas que je pense, il faut faire si ou ça. Vous êtes encore dans la maitrise. Votre mental vous pilote. Or, vous n’avez pas besoin de lui ! C’est lui qui a besoin de vous. Ne soyez pas prisonnier de lui. Il faut oublier l’attitude de rechercher systématiquement le plaisir et de fuir le déplaisir en méditation. Cela ne marche pas comme cela. Il ne faut plus penser de façon manichéenne.
Si vous le voulez bien, je vais vous expliquer en quoi consiste méditer, commence Marguerite. Comme la plupart des fausses croyances, il ne s’agit pas de faire le vide ou d’arrêter de penser. Psychiquement, ce n’est pas faisable et cela revient à contrôler ce qu’il y a dans votre tête à défaut de pouvoir contrôler les évènements extérieurs.
J’aimais faire de nouvelles rencontres, discuter sur soi, faire connaissance, se découvrir à travers un nouveau regard et se nourrir de l’expérience d’autrui. Qu’est-ce qui a changé à présent ? Qu’est-ce qui me bloque autant ? Perdue dans mes pensées, je ne fais pas attention à ce morceau de pierre bien plus grand que ce que je n’ai anticipé.
Je me sens privilégiée, presque élue de profiter de la beauté de la vie. Cette beauté sauvage et inaccessible. Je n’ose plus bouger par peur de les effrayer. Je ne les quitte pas des yeux jusqu’à ce qu’ils disparaissent.
Entre la peste et le choléra, vaut mieux choisir le mouillé que le trempé, Manu ! rétorque Hugo amusé de la situation.
Le temps me démontre à chaque instant que plus je comble, plus il s’agrandit. Est-ce que le vide a ses limites ? Et si elles existent, sont-elles abyssales ? Cette idée m’effraie, mais j’étais décidée.
Beaucoup vont s’initier à divers sports extrêmes pour se sentir libre, en repoussant les limites, et ainsi ouvrir des émotions parfois enfouies. Et tu as le vide spirituel qui sert à avancer sur soi, à mieux se connaitre, à se libérer également. Ces deux méthodes mènent au lâcher-prise ! Nous oublions trop souvent ses bienfaits dans nos vies quotidiennes. Nous avons toujours besoin de combler la moindre passerelle de vide dans nos têtes pour éviter de nous retrouver avec nous-mêmes.
Je veux dire que comme tout le monde, j’ai eu une enfance avec des hauts et des bas. Et ces bas, j’ai su les travailler… comprendre le pourquoi du comment… et pardonner… enfin… vous comprenez… pardonner…
Je repense à la phrase de sa mère, lui expliquant que la vie, c’est comme une boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Contrairement à ce qu’elle lui a enseigné, pour moi, il n’y a aucune surprise, je sais qu’il y en a un qu’il ne faut pas croquer dans cette foutue boîte!
La pénibilité du parcours s’amoindrit soudainement face à la beauté de ce décor. Le panorama est tellement magnifique et époustouflant qu’il panse tous les maux du corps. Mon regard s’attarde sur mes compagnons. Il s’arrête sur Hugo qui a l’air en difficulté. Aurore et Jean-Christophe sont accroupis autour de lui. Je viens les rejoindre.
Je peux tout obtenir tant que je n’embête personne, enfin tout, sauf le temps et l’amour de mes parents.
Quant à mon père, il est de ceux qui n’en ont que le titre. Il a toujours été comme un étranger à mes yeux. Lors de ses apparitions, il peut m’adresser quelques sourires gênés, ceux que l’on adresse lorsqu’on ne sait pas quoi dire.
Heureusement, ma mère a des phases d’accalmie. Mais elle n’est pas, pour autant, disposée et disponible pour s’occuper de moi. Elle peut se montrer dans une apathie la plus totale, où elle semble vide, ne montrant aucune réaction aux sollicitations extérieures. Je me pose parfois la question, à savoir si elle n’est pas morte lorsque je la retrouve le regard fixe, assise devant la télévision, sans bouger.
Petite, je ne comprends pas toujours les réactions excessives et violentes de ma mère. Elle se parle à elle-même de longues heures, devant le miroir de la salle de bain, en hurlant à certains moments qu’elle est moche. Je n’aime pas ce miroir, je fais tout pour l’éviter. Un jour, à défaut que le miroir réponde à ma mère, je me lance. Je prends mon courage à deux mains et une grande inspiration. Je pousse la porte de la salle de bain et d’une voix tremblante et sincère, je lui dis qu’elle est belle.
Le pouvoir des mots – Les mots n’ont que le pouvoir qu’on leur donne.
Nous avons tous en nous notre enfant. Celui qui n’a pas grandi. Cet enfant qui porte encore les stigmates des blessures de l’enfance. Il faut le libérer. Se libérer ! Il faut se guérir pour accéder à cette libération.
En ce qui concerne le futur, il faut comprendre que nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Par conséquent, autant profiter de l’instant qui nous est accordé.
Pour pouvoir avancer, il est bon d’avoir un cap, le futur, et de voir devant nous. Comme il est nécessaire de temps en temps de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, notre passé, quand on veut changer de direction par exemple. Tout en profitant du paysage et en veillant à ce que l’allure de la voiture nous convienne. Trouver son rythme de croisière.
Accepter que le monde ne soit qu’impermanence. C’est-à-dire que tout est en constante évolution, tout est changement. On dit que rien n’est permanent, sauf le changement. Pour accéder au bonheur, il faut savoir lâcher prise et trouver son équilibre.
L’idée est que vous êtes responsable de votre bonheur, vous et personne d’autre. C’est vous qui choisissez d’être heureux ou non. Vous ne pouvez le trouver chez les autres. C’est votre force intérieure. Il faut le vouloir. Apprendre, comprendre et accueillir chaque évènement qui se présente à vous, explique Marguerite.