Sandrine Delorme

Ceux de mes amis qui me suivent tant soi peu, penseront que je fais une fixation sérieuse sur l'animalisme et le véganisme .Il ne faut y voir que le fruit du hasard, aidé par le nombre croissant des ouvrages consacrés à ces aberrations intellectuelles. Je conseille vivement à ceux qui voudraient prendre un autre avis que celui des antispécistes de lire "L'extinction de l'homme - le projet fou des antispécistes" de Paul Sugy, qui met en lumière le côté mortifère de ces idéologies, qui, sous des dehors aimables, conduisent à la déconstruction de la notion d'humanité.

Mais nous sommes là pour parler du livre de Madame Delorme, ouvrage d'une belle naïveté, qui pourrait être sous-titré "Comment convertir un viandard (1) au véganisme en dix leçons"; et elle est sûre de sa méthode.

L'argumentation de Mme DELORME est tout à fait classique, on y retrouve les poncifs, contre-vérités, paralogismes, fausses comparaisons, syllogismes boiteux aux prémisses toujours non démontrées, analogies discutables...

La particularité est ailleurs : Mme DELORME est persuadée de disposer d'une méthode dialectique de nature à convaincre rapidement tout mangeur de viande de se mettre au steak de soja.

Mais tout l'édifice repose sur un postulat : la négation de tout caractère essentialiste constituant le propre de l'homme, d'où l'on tire, alors que cela de va pas de soi, qu'il est mal de manger de la viande.

Si vous croyez à une différence d'essence qui met l'être humain à part, les arguments qu'on vous présentera s'effondrent d'eux-mêmes; accessoirement le bien-fondé de la consommation de viande ne se pose même pas.



Deux mots encore:

-Madame Delorme est totalement intolérante, supporte difficilement de voir une autre personne manger de la viande et en interdirait bien la consommation

-le titre fait référence à un argument que les carnivores opposeraient aux antispécistes. Je suis bien d'accord qu'il est d'une stupidité crasse, et ne vaut rien sur le plan logique, puisqu'on ne saurait contrer une posture niant la spécificité humaine par une autre la niant encore plus.

Mais cet argument est-il vraiment si souvent opposé aux animalistes? j'en doute un peu. je croirais plutôt que ces derniers l'ont inventé pour tenter de prouver la stupidité de leurs adversaires.

(1) cette aimable appellation, qui désignait autrefois dans le milieu des chasseurs celui qui ne se souciait que de la quantité de viande qu'il ramenait chez lui, s'applique aujourd'hui au sale individu (comme moi) qui n'a pas renoncé (et n'est pas prêt de le faire) à son alimentation carnée.

Comment être végétarienne dans un pays qui est très carnivore ? Sandrine nous faire part de son expérience depuis sa tendre enfance, son coming out du végétarisme, le regard des autres. Puis vient le temps de passer à l'action et de devenir une militante de tous les jours pro-animaux, écologiste. Pour que droit des animaux ne soit plus égal à de la sensiblement.

"Et la carotte, elle crie quand on l'arrache ?" Et la connerie, elle s'arrête où ?

Ce livre devrait être renommé en "Manuel du parfait petit militant". Intéressant sous plusieurs aspects, mais j'ai trouvé le tout très fouillis, avec des références et des citations balancés par-ci par-là, sans que je vois vraiment où l'auteur voulait en venir.



Je conseillerai ce livre à ceux qui veulent aborder le végétarisme et souhaite avoir des idées d'autres lectures, mais pour un végétarien converti, on apprend pas grand chose de plus.