Paleontologist Dr. Scott Sampson's public lecture about the ancient lost continent of Laramidia and the remarkable dinosaurs that lived there.
Quand un enfant pose une question et que vous connaissez la réponse, il est normal de vouloir partager vos connaissances. Nous sommes fiers de répondre correctement et nous présumons que l’enfant veut vraiment savoir. Mais ce réflexe risque de nous fourvoyer. Trop souvent, il met fin à l’interaction en coupant net la curiosité. Contrairement à notre intuition, les enfants cherchent plus souvent à éveiller notre intérêt qu’à obtenir des réponses, en espérant que ce qui retient leur attention captivera aussi la nôtre.
En leur revoyant leur question, nous ouvrons une possibilité d’apprentissage, nous leur donnons l’occasion de participer activement à la solution d’une énigme.
Les éléments d'une révolution qui réensauvagera à la fois les êtres et les lieux sont tous là. Les pratiques essentielles de Jon Young rétablissant les liens avec la nature en privilégiant un mélange d'expériences intimes et d'histoires de nature accompagné par un mentor. L'apprentissage par l'expérience de John Dewey associant l'action concrète et multisensorielle sur le monde réel en temps réel. Le "Grand œuvre" de Thomas Berry retraçant l'épopée de tout ce qui contribue à nous enraciner dans un lieu. Les aires de jeu de nature d'Adam Bienenstock offrant aux enfants un accès facile au jeu libre et imaginatif dans un cadre sûr et stimulant. Les cours d'école vertes de Sharon Dank insérant enfants et communautés dans le tissu de la nature de proximité. Les stratégies de Stacie Gilmore pour les jeunes de cités reliant les communautés humaines et naturelles défavorisées, chaque enfant à son tour. L'esprit hybride de Richard Louv équilibrant les technologies qui rétrécissent le champ d'attention et la nature qui ouvre la sensibilisation. Les plantes indigènes de Doug Tallamy traçant une éclatante piste verte pour rétablir la nature en zone urbaine dans le monde entier. Les villes biophiliques de Timothy Beatley créant des environnements urbains où vivre le monde naturel.
Pour l’instant, je vous invite à voir le beau, le vrai et le bon comme les fils d’une couverture que chacun d’entre nous crée et porte durant toute sa vie. Vous ne pouvez pas la tisser pour autrui, ni même pour votre progéniture. Votre rôle consiste à faire en sorte que l’enfant possède l’inspiration, le savoir-faire et la matière brute (l’expérience directe, le cœur et la compréhension) nécessaires pour créer son étoffe à lui, nulle autre pareille, chatoyante, dans laquelle les trois fils s’harmoniseront. Et ce en y associant une composante essentielle : la liberté . L’enfant sauvage aspire à être lire, prenant des risques et dépassant ses limites. Le bon passeur de nature commence par rester près de l’enfant, mais il lui laisse de plus en plus d’espace afin de permettre au soleil d favoriser sa croissance saine.
Si elle est correcte, l’hypothèse de la topophilie [l’amour du lieu] est lourde de conséquences pour la société actuelle, allant des compétences parentales et de l’éducation à l’architecture et à l’urbanisation, à la politique et aux arts. D’abord, l’attachement humain à la nature1 révélera toute son efficacité s’il se met en place dès la petite enfance, pendant la phase critique du développement émotionnel allant de la première année de la vie jusqu’à l’âge de six ans. […] Et l’attachement à la nature s’instaurera dans les meilleures des conditions s’il est favorisé par des mentors adultes. Enfin et surtout, la topophilie est au mieux une propension innée, susceptible d’être renforcée, découragée ou anéantie par les expériences culturelles.
L’expérience directe et vécue que l’homme a de la nature peut se répartir en trois catégories de bon sens : sauvage, domestique et technologique. Par nature sauvage, je désigne les organismes et les environnements naturels sur lesquels les humains n’exercent pas vraiment leur contrôle. Ce qui inclut ce que nous appelons les espaces naturels , notamment des parcs nationaux comme Yellowstone aux États-Unis ou le parc national des Cévennes. […] Mais la nature sauvage ne se réduit pas à des périmètres éloignés des villes. Le rouge-gorge qui chante dans le jardin est aussi « sauvage » et déterminé que le ver de terre qui fouit le sol de ce même jardin et le papillon monarque qui y volette en été.
Les programmes révolutionnaires « de la ferme à l’école » tirent parti des légumes des jardins scolaires et introduisent des aliments de production locale dans les cantines. Les passeurs de nature peuvent exploiter les données de la production alimentaire locale pour connecter les enfants au milieu environnant. La sensibilisation croissante aux végétaux et aux animaux que nous consommons met en évidence les liens profonds que nous entretenons avec le vivant et en éclaire les effets sur nos décisions quotidiennes. L’étude de ces programmes montrent qu’ils augmentent aussi les connaissances des élèves en matière de nutrition et les incitent à privilégier les aliments sains.
Chez les jeunes enfants en particulier, l’exploration ludique, menée côte à côte, donne de bien meilleurs résultats. Les mentors accomplis écoutent plus qu’ils ne parlent. Ils modèlent les comportements fondamentaux. Ils observent avec attention, stimulent la curiosité et « font parler » l’imagination de ceux qu’ils accompagnent en leur posant des questions qu’ils élargissent, sans rien brusquer, leur sensibilisation et leur savoir. Le bon passeur devient conspirateur, explorateur associé, chasseur d’indices. Il instaure un maximum de temps libre, engage les enfants dans des activités plus centrées sur le jeu d’imagination que sur l’assimilation de connaissances.
La perception qu’aura un enfant du milieu naturel change avec l’âge et la vie. Un bout de jardin ou un terrain vague rempli de buissons, de bestioles et de poussière, sans intérêt pour la majorité des adultes, sera un espace vierge palpitant et luxuriant pour un enfant. Les tout-petits concentrent instinctivement leur attention sur l’immédiat -les fleurs et les vers de terre, et non les forêts et les montagnes à l’horizon. Pour les enfants d’âge moyen, remonter un ruisseau rocailleux bordé d’arbres est une folle aventure. Les adolescents ont besoin d’espaces plus étendus, notamment d’excursions dans la nature sauvage à l’occasion.
Jack Turner, guide de montagne et philosophe, résume avec justesse le monde qui sépare l’expérience directe de la nature sur-le-sentier et en hors-piste :
Marcher sur un sentier après s’être frayé un chemin à travers les broussailles, c’est franchir des frontières mentales : entre la perte des repères et le chemin retrouve, entre l’ignorance et la connaissance, le non-humain et l’humain, le monde sauvage et la nature domptée, la conquête de haute lutte et la facilité, le danger et la sécurité, entre décider soi-même et se contenter de suivre… Marcher sur un sentier après s’être battu contre les broussailles, c’est devenir bête.
L’art naturaliste, je l’appris vite, exploite la passion de la moyenne enfance pour l’acquisition de nouvelles compétences. Il offre ainsi des possibilités de liens et de collaboration entre enfants du même âge, libérant la créativité