Quand un enfant pose une question et que vous connaissez la réponse, il est normal de vouloir partager vos connaissances. Nous sommes fiers de répondre correctement et nous présumons que l’enfant veut vraiment savoir. Mais ce réflexe risque de nous fourvoyer. Trop souvent, il met fin à l’interaction en coupant net la curiosité. Contrairement à notre intuition, les enfants cherchent plus souvent à éveiller notre intérêt qu’à obtenir des réponses, en espérant que ce qui retient leur attention captivera aussi la nôtre.
En leur revoyant leur question, nous ouvrons une possibilité d’apprentissage, nous leur donnons l’occasion de participer activement à la solution d’une énigme.
Pour l’instant, je vous invite à voir le beau, le vrai et le bon comme les fils d’une couverture que chacun d’entre nous crée et porte durant toute sa vie. Vous ne pouvez pas la tisser pour autrui, ni même pour votre progéniture. Votre rôle consiste à faire en sorte que l’enfant possède l’inspiration, le savoir-faire et la matière brute (l’expérience directe, le cœur et la compréhension) nécessaires pour créer son étoffe à lui, nulle autre pareille, chatoyante, dans laquelle les trois fils s’harmoniseront. Et ce en y associant une composante essentielle : la liberté . L’enfant sauvage aspire à être lire, prenant des risques et dépassant ses limites. Le bon passeur de nature commence par rester près de l’enfant, mais il lui laisse de plus en plus d’espace afin de permettre au soleil d favoriser sa croissance saine.
Si elle est correcte, l’hypothèse de la topophilie [l’amour du lieu] est lourde de conséquences pour la société actuelle, allant des compétences parentales et de l’éducation à l’architecture et à l’urbanisation, à la politique et aux arts. D’abord, l’attachement humain à la nature1 révélera toute son efficacité s’il se met en place dès la petite enfance, pendant la phase critique du développement émotionnel allant de la première année de la vie jusqu’à l’âge de six ans. […] Et l’attachement à la nature s’instaurera dans les meilleures des conditions s’il est favorisé par des mentors adultes. Enfin et surtout, la topophilie est au mieux une propension innée, susceptible d’être renforcée, découragée ou anéantie par les expériences culturelles.
L’expérience directe et vécue que l’homme a de la nature peut se répartir en trois catégories de bon sens : sauvage, domestique et technologique. Par nature sauvage, je désigne les organismes et les environnements naturels sur lesquels les humains n’exercent pas vraiment leur contrôle. Ce qui inclut ce que nous appelons les espaces naturels , notamment des parcs nationaux comme Yellowstone aux États-Unis ou le parc national des Cévennes. […] Mais la nature sauvage ne se réduit pas à des périmètres éloignés des villes. Le rouge-gorge qui chante dans le jardin est aussi « sauvage » et déterminé que le ver de terre qui fouit le sol de ce même jardin et le papillon monarque qui y volette en été.
Les programmes révolutionnaires « de la ferme à l’école » tirent parti des légumes des jardins scolaires et introduisent des aliments de production locale dans les cantines. Les passeurs de nature peuvent exploiter les données de la production alimentaire locale pour connecter les enfants au milieu environnant. La sensibilisation croissante aux végétaux et aux animaux que nous consommons met en évidence les liens profonds que nous entretenons avec le vivant et en éclaire les effets sur nos décisions quotidiennes. L’étude de ces programmes montrent qu’ils augmentent aussi les connaissances des élèves en matière de nutrition et les incitent à privilégier les aliments sains.
Paleontologist Dr. Scott Sampson's public lecture about the ancient lost continent of Laramidia and the remarkable dinosaurs that lived there.