AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enzo92320


Le père Fabert allume un cigare et déjà, nous pénétrons dans le manège. Sciure de bois et sable jusqu'à la cheville, odeur de crottin, de sueur humaine, hennissements, nuages de poussière, on n'y voit pas à deux mètres, tant bêtes et hommes piétinent furieusement. Des volées de sable giclent sous les sabots. A peine entrée, Lula se met à tousser. Le père Fabert lui ta pote le dos et oublie d'enlever sa main. Je grince des dents. Heureusement que le secrétaire de Chichi Khan s'avance et l'accapare. Nous respirons dans nos mouchoirs. Les yeux plein de poussière, nous essayons de distinguer la poulinière coincée entre les planches. Sept ou huit hommes surexcités s'accrochent au mors, à sa crinière, à sa queue pour maintenir l'immense bête. Les naseaux dégoulinants d'écume, elle découvre ses grandes dents carrées, sous l'ampoule électrique qui pend entre les poutres. Son æil déjà très saillant, roule de tous côtés. Elle aimerait bien voir le boute en train qui lui faire le dos, se cabre et lui martelle les flancs dans de grands élans maladroits. Un cheval éternue bruyamment. Bruits de claques. Des hommes poussent des jurons. Un nuage de poussière monte jusqu'à la charpente du manège. Nous avons beau écarquiller les yeux nous ne voyons rien. Un mouvement dans la foule et le boute en train est emmené pendant que l'étalon fait son entrée. Il danse sur place comme un cheval de cirque, s'ébroue et souffle très fort entouré d'une meute de valets. On le contient, on le guide et un nouveau nuage de sciure s'élève autour des deux monstres affairés.
Le grotesque coït achevé, le père Fabert tient à nous faire faire le tour de « ses » écuries.

(p.104)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}