J’appris que le rêve a aussi un prix… une bonne partie de mon action restant secrète – les achats d’armes, l’alliance avec la France, l’opération Suez -, je n’avais d’autre choix que celui de vivre dans l’ombre. Ceux qui me critiquaient ne connaissaient souvent – et ne connaîtraient jamais rien de plus – que la moitié de l’histoire. J’en vins à appréhender le choix crucial à tout leadership : poursuivre des rêves d’envergure et en subir les conséquences ou bien restreindre ses ambitions pour préserver une bonne cohabitation… Je ne connaissais aucun autre moyen de devenir quelqu’un d’autre, si bien que j’acceptai la seule option à ma portée : être moi-même et ainsi faisant, servir une cause qui dépassait de loin ma personne.
pp. 99-100