Le murmure d’un moteur nait à l’horizon, grandit, se transforme en grondement. Dans un rugissement, le grand oiseau d’acier vient se poser délicatement sur la piste d’atterrissage nimbée du soleil de la Martinique. C’est un Douglas DC 3, plus connu sous le nom affectueux de « Dakota ». L’avion qui, d’après certains, a gagné la seconde guerre mondiale à lui tout seul. Un rapport distance – charge utile imbattable, increvable et inusable : il a été construit en 1944, nous sommes en 1977 ! Trente-trois ans et tous ses pistons ! Celui-ci a été impeccablement remis mais à neuf. Mais… Ce sont des meuglements qui s’échappent de la carlingue ! Ah, voila le capitaine de bord, il va pouvoir s’expliquer. Mais… C’est un gamin !!!
C’était une époque où on pouvait faire pas mal de choses dans cette région du monde. Avec beaucoup d’aplomb et pas mal de chance, on pouvait même assez loin. Or l’auteur du livre semble disposer de l’un comme de l’autre à un niveau phénoménal. Ses devises : « à chaque jour suffit sa merde » ; et « de près aucune situation n’est aussi désespérée qu’elle en a l’air au premier abord ».
Il faut ajouter cela des capacités de pilotage impressionnantes, vu le nombre de fois où il arrive à arracher un avion chargé bien au-delà des normes de sécurité à des terrains bien plus courts que ce que fixent les mêmes normes !
Quant aux marchandises, il y a un peu de tout. Il faut trouver des produits intéressants, satisfaire les demandes parfois étranges des gros commerçants locaux, et surtout éviter les couteux voyages à vides qui mettraient à mal le fragile équilibre financier de la compagnie. Il y a aussi, bien sûr les administrations toutes plus kafkaïennes les unes que les autres. Heureusement, il peut aussi compter sur ses amis et complices !
Un livre très drôle et dont les paysages font rêver ; l’auteur impressionne par sa débrouillardise, mais ce sont surtout les opportunités qui s’ouvraient à l’époque qui m’ont marqué. Imaginerait-on aujourd’hui un gars de vingt ans avec pour toute fortune une licence de pilotage, qui monterait sa propre compagnie aérienne et en ferait une entreprise prospère ?
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Je remercie Mareuil éditions et Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
L'auteur nous plonge dans ses aventures de pilote de DC3 et nous narre les situations rocambolesques auxquelles il a été confronté. Il retrace une histoire de l'aviation pleine d'inconscience et de risque dans laquelle les protagonistes cherchent à faire vivre leur rêve de petite affaire de fret aérien dans les Caraïbes.
L'humour est omniprésent à travers ce récit plein de loufoquerie et le livre fait la part belle à une époque révolue où tout paraissait possible.
Une super découverte.
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Merci à Mareuil Édition et à Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
"Allô la tour" est l'incroyable aventure aéronautique de Simon Hayot.
Dès son plus jeune âge il se passionne pour l'aviation, passe son brevet de pilote aux États Unis et... achète un avion afin de se lancer dans le transport de marchandises dans les îles des Caraïbes.
De nombreuses aventures rocambolesques se succèdent, le transport d'animaux vivant dans le DC3, la difficulté de faire du commerce dans certains pays où la corruption règne, les atterrissages et décollages sur des pistes inadaptées à l'avion, le challenge permanent pour trouver de nouvelles possibilités de commerce...
On y voit une formidable aventure humaine et beaucoup d'entraide, et des personnages haut en couleurs vivant pleinement leur passion pour l'aventure aérienne, même s'ils flirtent souvent avec le danger...
Évoluant moi même dans ce milieu aéronautique ce livre m'a beaucoup parlé. Certaines anecdotes sont tout à fait impensables et irréalisables aujourd'hui, le fabuleux avion exploité par Simon (DC3) nous fait maintenant rêver dans les meetings aériens et on s'aperçoit que les temps changent, la technique évolue mais la passion reste entière.
Pour être complète dans ma critique je souhaite ajouter que le titre est peut être un peu long et pas très accrocheur.
Cette lecture est très intéressante et nous emmène vraiment en vol dans les Caraïbes des années 70.
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