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La complaisance est peut-être une forme d’amour – aurait-elle voulu dire à monsieur Stoltz – car on ne connaît vraiment que ce que l’on aime totalement, sans peur et sans honte et tout ce qui s’ensuit. Allez savoir ! Mais elle ne le lui avait pas dit car elle n’avait pas encore digéré l’histoire que lui racontait monsieur Stolz sur elle-même et qui modifiait sa perception antérieure. Pour elle, la complaisance c’était l’enfer : mimer la bienveillance, l’ouverture, l’acceptation quand on éprouve tout le contraire, se taire et faire, alors que se taire et faire vous arrachent les organes internes les uns après les autres ; subir et attendre en appuyant sur un « bouton de complaisance » que l’on se fabrique soi-même, une sorte de muscle autonome et exercé, juste pour éviter le conflit. Mais n’est-ce pas justement le conflit qui peut libérer ? L’indignation qui peut circonscrire le mal ? N’est-ce pas justement de cette manière, par le conflit, la dénonciation et l’indignation que l’on parvient à mieux se connaître, en se délimitant ? et de cette manière que l’on connaît le mieux, l’Autre, en soi-même, là où on l’amène, par le conflit ? N’était-ce pas du fait qu’elle détestait un grand nombre de ceux qu’elle avait quittés qu’elle les amenait avec elle dans ce pays plein de règles strictes, de complaisance assumée et pendules à coucou ? Et alors, d’où venait cette colère qui n’avait plus d’objet, d’où venait ce conflit permanent qu’elle cultivait – surtout avec l’autorité, tout type d’autorité, sauf une, celle qui ne se voit pas – d’où venait cette constante incompréhension des choses pratiques ?
le pays des cantons est le pays des protocoles et elle avait signé un contrat par lequel elle s’engageait à ne rien faire de sa propre initiative, aucun geste autonome, même pas pour sauver la vie d’un « invité »
la forme du livre à doubles couvertures inversées : une fois parvenu à la fin de la première partie, il faut retourner le livre pour poursuivre la lecture
Tout aurait été plus simple si elle avait déjà su ce qui est l’essence de la complaisance : ne penser que ce que tu peux dire.
Tout aurait été plus simple si elle avait déjà su ce qui est l’essence de la complaisance : ne penser que ce que tu peux dire