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Citations de Simone Pétrement (14)


On pourrait penser que Simone Weil était triste ou qu'elle ne pensait qu'à se sacrifier. Or, si elle n'avait guère confiance en l'évolution des sociétés, elle n'était pas triste. Elle n'avait pas besoin d'espoir pour être gaie. Elle n'entendait pas non plus se désintéresser des joies de la vie. Elle recherchait consciemment les joies auxquelles elle était le plus sensible, celles de l'amitié, celles que donne la beauté du monde, celle des oeuvres d'art. Elle n'aurait pas appelé son mode de vie un renoncement.
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"Le bien et la nécessité, comme l'a dit Platon, sont séparés par une distance infinie. Ils n'ont rien en commun. Ils sont totalement autres. Quoique nous soyons contraints de leur assigner une unité, cette unité est un mystère. ; elle demeure pour nous un secret.
Vetö reconnait qu'elle avait en commun avec Platon et Kant "une certaine prudence qui consistait à ne pas suivre jusqu'au bout la perspective spéculative qu'offre une belle idée, et de se contenter humblement de l'inachevé et de l'incomplet".
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Elle veut faire entendre à ses élèves que le malheur d'un homme peut venir de ce qu'il a fait le bien, et que bien agir peut entraîner une dégradation, au moins extérieure.
- Dangereux de faire le mal et non pas le bien ? Naïf.
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J'ai dit que Mme Weil avait la plus noble ambition pour les siens (...) rien ne fut négligé dans l'éducation. Cependant Mme Weil devait dire plus tard à quelqu'un qui lui parlait de la gloire de Simone : "Ah, comme j'aurais préféré qu'elle fût heureuse !"
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La personne est et n'est pas ; la liberté est et n'est pas ; l'esprit est et n'est pas. Peut-être faudrait-il dire de Dieu lui-même qu'il est et n'est pas (...). Sur certains points, la contradiction ne peut s'éviter si l'on ne veut pas se mentir à soi-même. C'est pour elle (Simone Weil) l'une des preuves qu'il existe une réalité transcendante. La contradiction irrémédiable entre deux affirmations également vraies l'une et l'autre nous montre que la réalité absolue se trouve plus haut, hors de notre portée.
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Il y a peut-être un niveau de la pensée, ou plutôt un niveau des problèmes, où la vérité ne peut s'exprimer qu'en mythes et par la beauté.
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Là où il y a besoin, il y a obligation.
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C'est vers la fin de 1937, ou au tout début de 1938, sans doute, que Simone écrivit : " Qui est coupable de menées antifrançaises ?". Elle voulait défendre Messali Hadj qu'on avait arrêté et condamné à deux ans de prison. Elle s'était déjà indignée quand le 1er gouvernement du Front populaire avait dissous l'Etoile nord-africaine, organisation créée par Messali Hadj et qui groupait de nombreux travailleurs algériens en France.

C'était parce qu'on l'avait accusé d'avoir reconstitué cette organisation sous le nom de Parti du Peuple algérien, que Messali avait été condamné. Le tribunal n'avait pas retenu contre lui l'accusation de menées antifrançaises.

Simone déclare, en effet, que c'est l'Etat français lui-même et non Messali, qui est coupable de menées antifrançaises en Algérie, parce que sa politique y rend la France odieuse.

Une fois de plus, elle accuse violemment l'indifférence des Français en général et particulièrement des antifascistes à l'égard du problème colonial.
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Simone obtint l'autorisation de visiter une mine. (En général, les
femmes n'ont pas le droit de descendre dans les mines.) Il y avait au
Sardou, près de Rive-de-Gier, une petite mine artisanale dans
laquelle on descendait par un plan incliné, non par une cage. Cette
mine était exploitée par le père Guillot, ancien délégué mineur, que
Thévenon connaissait. Il permit à Simone de descendre. C'était sans
doute le 10 mars. Elle revêtit donc une combinaison de mineur et,
coiffée du casque, elle descendit.

On lui permit de prendre en mains un marteau piqueur et une
perforatrice à air comprimé (cet instrument qu'on appuie sur la
poitrine et qui ébranle tout le corps.)

D'après Thévenon, si on ne l'avait pas arrêtée, elle serait restée à
manier cet instrument, jusqu'au moment où elle se serait effondrée.
Elle demanda si le patron consentirait à l'embaucher ; on lui fit
comprendre que c'était impossible.
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(...) Simone Weil, parlant du renoncement nécessaire de la personne à elle-même, l'appelle du terme énergique de "décréation".
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Ce qui est sacré en l'homme, bien loin que ce soit la personne, c'est la faculté de dépasser la personne pour consentir à la vérité impersonnelle, au bien impersonnel, à la justice.
Ce qui est péché, c'est la personne, ce qui en nous dit "je". C'est cet être particulier qui ne sait se plier ni à la nécessité ni au bien, en vertu de son besoin de se conserver et de s'accroître. C'est cette sorte de nécessité intérieure qui a l'apparence de liberté.
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Dire que le bien est hors du monde, est-ce dire que le monde soit mauvais ? Certes non. La nécessité est seulement indifférente au bien.
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Elle avait découvert, par son propre exemple, "qu'une oppression évidemment inexorable et invincible n'engendre pas comme réaction immédiate la révolte, mais la soumission". Cette découverte dut contribuer à renforcer ses doutes sur l'avenir de la liberté. Tant qu'on pense que l'oppression engendre automatiquement la révolte, on a confiance que l'oppression ne peut jamais durer longtemps. Mais quand on voit qu'il n'en est pas ainsi, on se rend compte qu'il y a, pour la liberté, des nuits qui peuvent être longues.
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