Mais actuellement, poursuivit le médecin, le suicidé, quand on lui demandait pourquoi il avait voulu "prendre le large" (le docteur employa cette expression qui, sans doute, faisait partie du jargon de l'hôpital), répondait la plupart du temps qu'il ne le savait pas exactement, mais qu'il "n'en pouvait plus", qu'il "avait peur", sans pouvoir préciser le motif de cette peur. Tel un gaz toxique, insipide et inodore, la peur s'était infiltrée dans les consciences.