Stan Rougier. Conférence sur les Béatitudes.
« Lorsqu’on a l’âme inhabitée, on se trouve à la merci du chant des sirènes. »
La prière n'est pas là pour exercer une influence sur le coeur de Dieu. Dieu n'a pas pour mission de nous exaucer. Il nous priverait alors de nos responsabilités, de nos tâches, des missions qu'il nous a confiées. Par la prière, nous pouvons être "exhaussés", soulevés au-dessus de nous-mêmes. Nous voyons de plus haut. Nous pouvons trouver le sens de ce qui nous arrive.
La fréquentation des grands priants est aussi vitale que pour un apprenti poète la lecture de ceux qui l'ont précédé.
« L’adulte est quelqu’un qui a traversé un certain nombre de tempêtes et qui n’est pas mort. Il peut témoigner auprès de son fils ou de sa fille du fait que la vie n’est pas un tapis rouge qu’on déroule sous ses pas. Mais il peut témoigner aussi de ce que, loin de l’abattre, les épreuves l’ont mûri ! »
« Tout l’art de l’existence est de transformer nos fêlures en chances. N’est-ce pas à partir d’un grain de sable que l’huître compose la plus belle perle ? »
« Si un jeune n’est pas valorisé, regardé avec amour et perçu comme important par des gens solides, une carence se développe en lui qui va laisser des traces ; déprime, manque de confiance en soi : « Je ne vaux rien, je suis nul » ou bien agressivité tous azimuts contre le monde extérieur : « Le monde est dégueulasse, je vais tout détruire et tout casser pour me venger. » »
Peut-on imaginer un rossignol qui ne chante pas ?
Peut-on imaginer un amoureux qui ne trouve plus le temps de parler à sa bien-aimée ni de l'entendre ?
Comment se fait-il que nous puissions respirer et ne plus prier ?
La prière est la respiration de l'âme. Nous souvenons-nous que c'est là, à cette profondeur que tout se décide : les pensées, les choix, les projets ?
San prière, l'enthousiasme se perd ("en theos"n en grec, signifie "en Dieu")
Ma joie, c'est ta valeur et tout en moi se rassemble pour te délivrer. Ma joie, c'est ton mystère, et je veux l'entourer de respect et de silence. Ma joie, c'est ta générosité, et je me réjouis de découvrir ceux que tu aimes. Ma joie, c'est l'oeuvre que tu as entreprise, et je ne mesure pas le temps que tu me réclames pour t'épauler. Ma joie, c'est de reconnaître ton vrai visage au-delà de tes masques. (p. 94)
Lorsqu’on se représente Dieu comme Quelqu’un qui est tenu de mettre de l’ordre et de la justice dans le monde, on ne peut que perdre Sa trace. Trop de désordres défigurent cette planète et discréditent le projet du Créateur. « Mais que fais-Tu, Dieu ? » hurlait un homme devant le massacre de Nice, il y a quelques mois. Et il entendit : « Je t’ai fait, toi ! » Dieu ne nous donne pas des fruits. Il nous confie des graines. Était-ce à Dieu de réconcilier la France et l’Allemagne pour éviter les carnages des deux guerres mondiales ? Était-ce à Dieu d’empêcher les multiples formes de haine partout sur la planète ? Non, c’était du ressort des hommes ! Cela n’évacue pas le rôle de Dieu, mais Il a choisi d’agir avec notre contribution, en partenariat avec nous. Si Dieu agissait seul, sans cette collaboration, Il retirerait à l’homme sa dignité et sa mission. Il le mettrait au chômage.
Tu connais le mot de Claudel [...] "le Christ n'est pas venu expliquer la souffrance, mais la remplir de sa présence." C'est vrai. Nous ne sommes jamais seuls. Le Christ est là. Il nous accompagne sans cesse.
Il se crée contre Jésus une coalition qui a pour but avoué de l'éliminer. Il est devenu le perturbateur, le rebelle, l'homme qui met en danger l'ordre établi, l'ennemi public numéro 1.