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3.36/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Stéphane Tison est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université du Maine.

Il étudie la trace des conflits dans la société française et les milieux militaires et a publié de nombreux articles sur le traumatisme de guerre et la commémoration des guerres de 1870-1871 et 1914-1918.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
A "l'angoisse de guerre" constatée par les médecins dans une partie de la population civile, et qui s'exprime par des insomnies résistantes aux somnifères, par des troubles de l'alimentation, par des baisses de pression artérielle, viennent s'ajouter les problématiques du deuil.
(...)
Parfois, le deuil est impossible, puisque les corps des proches ne sont pas restitués aux familles. Les soldats, en effet, sont inhumés dans des cimetières provisoires près du front. Les familles qui souhaitaient faire revenir la dépouille mortelle de leur enfant, père ou mari pour l'inhumer dans le caveau familial, ont dû attendre la loi du 31 juillet 1920 pour que la restitution des corps soit autorisée. (...) La souffrance de l'absence, doublée de cette attente qui diffère parfois la possibilité de réaliser concrètement la perte, est plus problématique encore lorsque le soldat est "porté disparu".
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Sans aucun doute des soldats psychotiques, mélancoliques, délirants ou idiots sont-ils tombés sur les champs de bataille sans jamais s'être signalés auprès des psychiatres. Qui s'aventurera d'ailleurs à délimiter une frontière nette entre normalité et folie à propos de cet univers apocalyptique qu'ont représenté les tranchées de 14-18 ?
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Il est important de penser la guerre comme espace-temps de violence aux degrés variables : violence réelle, potentielle, ou imaginée.
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La création des centres neuropsychiatriques est donc le fruit de l'improvisation et de la nécessité, à partir de l'initiative personnelle et de l'expérience des neurologues et des psychiatres plus particulièrement intéressés à la question de la santé mentale des soldats dès l'avant-guerre.
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"Voilà plusieurs mois que le régiment patauge dans les tranchées de ce secteur. Le même face-à-face recommence chaque jour avec cet ennemi invisible. L'esprit est en veille et le corps en alerte. Pour ne pas subir le feu, il faut rester silencieux et cacher le moindre de ses mouvements. Quand cesseront les bruits sourds de la sape et les hurlements aériens des marmites ? Le feu roulant de l'artillerie agit comme un ronronnement qui pousse à la somnolence. On s'enfonce dans le sol et on attend. A peine le temps de bondir hors de sa position sous l'effet de l'éclatement proche d'un obus. Et puis on retourne dans son état de torpeur. Quelques jours ici, quelques jours là, mais finalement rien ne change. Avec la relève, les bruits s'estompent, mais le feu n'est jamais loin. On dort entassés dans les granges d'un village de l'arrière." PAUL D. sergent de la 13ème Cie du 317ème régiment d'infanterie.
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La guerre, c'est en effet d'abord la rupture du quotidien, des liens, des espoirs engagés, des projets envisagés. La folie ? Peut-être est-ce un refuge pour ne pas voir ce qui va se passer, ce que l'on préssent d'horrible et de dangereux. Dans les premiers jours qui suivent la mobilisation, avant même une confrontation quelconque à la violence, plusieurs dizaines d'hommes et de femmes en France sombrent dans une autre guerre, intérieure celle-ci. Cette guerre intime les retranche d'une société qui s'apprête à subir le choc des armes. Avant même la confrontation des hommes au combat, l'enclenchement du conflit favorise donc une première vague morbide. L'angoisse seule suffit à affecter profondément un certain nombre d'hommes qui ne purent entrer dans le rôle que la société les enjoignent d'endosser.
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Qui s'aventurera d'ailleurs à délimiter une frontière nette entre normalité et folie à propos de cet univers apocalyptique qu'ont représenté les tranchées de 14-18? L'évocation de 14-18 éveille pour tout un chacun quelques images : le bombardement du no man's land, la marche de poilus en bleu horizon vers le front - voire, de nos jours le peloton d'exécution d'un fusillé pour l'exemple ou encore la figure d'une "gueule cassée". Mais il serait étonnant que l'image d'un soldat fou vienne immédiatement à l'esprit.
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Au début de leur contribution, (des médecins) (...) ont été conduit()s avec l'intention de n'éliminer aucun homme que sa constitution physique rendait apte au service, le mental n'étant pas pris en compte. Ces visites ont logiquement conduit à l'incorporation d'invalides. Une fois sur le front, ces hommes sont jugés "inutile(s) ou dangereux", puisqu'ils ne comprennent pas les ordres, désobéissent sans penser à mal et peuvent parfois retourner leurs armes contre leurs camarades.
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Pour Voivenel, ce sont clairement les conditions extérieures qui déterminent le cafard : le Poilu "fait une sorte de bovarysme inconscient que le milieu lui impose"
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La folie ? Peut-être est-ce un refuge pour ne pas voir ce qui va se passer, ce que l'on préssent d'horrible et de dangereux. Dans les premiers jours qui suivent la mobilisation, avant même une confrontation quelconque à la violence, plusieurs dizaines d'hommes et de femmes en France sombrent dans une autre guerre, intérieure celle-ci. Cette guerre intime les retranche d'une société qui s'apprête à subir le choc des armes. Avant même la confrontation des hommes au combat, l'enclenchement du conflit favorise donc une première vague morbide. L'angoisse seule suffit à affecter profondément un certain nombre d'hommes qui ne purent entrer dans le rôle que la société les enjoignent d'endosser.
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