Je me sens comme un oiseau. Un oiseau, c'est joli, ça fait la cour, ça vole. Sauf quand il est captif. C'est ce que je suis : enfermée dans cette putain de cage. Avec mes parents, dans cette maison à la campagne, à vivre de façon chiante et morne, comme mes ébats et mes coups de coeur. J'ai eu droit à une première fois horrible, à des copains trop collants. Quand Sébastien est arrivé, j'ai voulu m'y accrocher. Parce que c'était bien, tout cet instant présent ! Il me faisait respirer, planer. Puis la lourdeur de ses addictions a fait de cette chute l'une des plus douloureuses qui soient.
Est-ce que tu veux abandonner ? Je parle de maintenant, à cet instant. Quand l’envie de le revoir te prend aux tripes. Quand tu ne repenses qu’aux meilleurs moments passés avec lui. Quand, en imaginant rentrer, c’est la première personne que tu souhaites revoir. Je parle de ça. De ce que je vois sur ton visage, lorsque tu me parles de Sébastien. Tu le sais, au fond de toi, que c’est ce chemin et pas un autre. Alors, aime-le plus fort, Émilie. Comme tu ne l’as jamais aimé avant. Et si là, tu as toujours envie de laisser tomber, alors tu n’auras pas de regrets.