Les Chinois s'enrichissaient, l'économie s'emballait, le pays prospérait et la demande en courant électrique explosait. La nation sous tension réclamait des kilowatts. La lumière s'était allumée au plafonnier de la nouvelle Chine. À Pékin, on voulait son Assouan. Les autorités savaient que le peuple ne s'agiterait pas tant qu'il aurait de quoi s'éclairer, cuisiner le riz et se chauffer. Les dieux n'avaient pas prévu que le ruban nourricier de la plaine servirait un jour à faire tourner les turbines d'un barrage pour apaiser la voracité d'une nation obèse.
Le barrage