Dans les bois qui surplombaient le village de Culbières, nous croisâmes quatre chasseurs. Ils pesaient dans les cents kilos chacun. Ils marchaient sur la piste forestière, fusil au coude. L'un d'eux portait un triple menton et une seule battue ne lui serait pas suffisante pour éponger la graisse. Tuer des bêtes mieux affermies que soi ne résolvait pas l'embonpoint.
- Vous devriez avoir des tenues fluo pour éviter les accidents, nous dit le premier d'entre eux.
En somme, on nous réprimandait, ce qui agaça Gras.
- Messieurs, dit-il, selon une habitude contractée en Russie d'user d'une langue châtiée devant les abrutis, nous sommes confus de vous contraindre à exercer votre sens de l'observation.
- Ironique ? dit le type.
- Pas d'autres armes, dit Gras.