Sylvie Bocquet N`Guessan

Les troubles du comportement alimentaire sont ici évoqués par petites touches discrètes, sur fond de vie quotidienne d'une lycéenne d'aujourd'hui.

Les personnages et situations sont parfois cocasses, toujours justes : on sourit, on s'émeut, on se laisse surprendre par les rebondissements...

L'apparition et l'installation des troubles sont décrites avec beaucoup de pudeur : l'auteur parvient à faire prendre conscience de la complexité de la maladie, et de certains de ses éléments déclencheurs, sans jamais choquer le lecteur.

Je conseille ce livre aux familles concernées par le problème, notamment les frères et sœurs qui se retrouveront sûrement dans certains des personnages.

Dans ce court récit, on suit le parcours quotidien de Théo, collégien lillois sociable et passionné de basket. Un adolescent de 15 ans « ordinaire » auquel on peut facilement s’identifier. Avec ses parents et ses sœurs, il va rendre visite durant les vacances de février à son grand-père qui vit dans un camp de réfugiés ivoiriens au Ghana. Mais avant le grand départ, il y a les démarches et les préparatifs, et toute sorte de petits évènements qui dressent le décor, nous placent dans le contexte et nous permettent de mieux connaître les personnages (la famille, les amis…) et de nous attacher à eux. Ainsi, on rencontre à diverses occasions des personnalités variées, souvent des Ivoiriens qui ayant fui la guerre post-électorale de 2011, se sont retrouvés en France et racontent leur expérience traumatisante. Une des sœurs de Théo, qui est en 1ère, prépare dans le cadre des TPE (travaux personnels encadrés) un exposé sur la situation des migrants. Avec ses copines, elles mènent des recherches pour mieux éclairer les conditions de vie de ces personnes souvent très jeunes qui fuient leur pays pour échapper à la guerre, la répression ou la misère. La famille de Théo est également confrontée à des échanges avec des amis ou des connaissances qui ne comprennent pas forcément le conflit ivoirien et l’attitude plus que contestable qui fut celle de la France. Les idées ont été formatées par l’opinion dominante et l’éclairage qu’en ont donné les médias à l’époque, et il est difficile de faire admettre la réalité à ceux qui refusent d’ouvrir les yeux. Quant à Théo, il observe tout cela avec un intérêt parfois teinté d’indignation, tout en communiquant par Skype avec son grand-père ivoirien, scientifique de haut niveau, qui l’aide à distance à résoudre ses problèmes de maths !

La description du voyage en lui-même est ensuite très prenante et instructive, on découvre un pays peu connu en France, le Ghana, et les conditions de vie de ces nombreux réfugiés dont on a si peu entendu parler dans les médias français. La famille de Théo apporte des vêtements et affaires collectés en France depuis des mois. Elle partage leur quotidien pendant plusieurs jours, ce n’est pas facile et les détails matériels nous aident à visualiser et comprendre ce qu’endurent ces personnes démunies et oubliées de tous.

Comme dans ses précédents romans, Sylvie Bocquet N’Guessan adopte un style vivant et concret, avec aussi pas mal d’humour et un ton enjoué malgré la gravité du propos. En entrant dans la vie de cette famille sympathique, en prenant l’avion avec eux pour le Ghana, on ouvre les yeux sur une réalité ignorée. Ce n’est pas que de la dénonciation, c’est également un message porteur d’espoir, même si la description du vécu de certaines personnes fait froid dans le dos. Une lecture à recommander aux ados et aux adultes pour une prise de conscience plaisante, sans excès de didactisme.

A travers une immersion dans le quotidien de Pierre, grand-père apprécié de ses petits enfants, l'auteur, avec malice et humour, nous fait découvrir un octogénaire résolument opposé à l'utilisation des nouvelles technologies.

Les liens intergénérationnels sont évoqués avec beaucoup de fraicheur et d'anecdotes croustillantes.

Au gré des nombreuses péripéties des uns et des autres, la découverte d'une mystérieuse boîte dans le grenier par les petits enfants, va révéler un secret bien caché depuis de longues années par le grand-père.

Au cours de l'histoire, la pandémie va venir boulverser tout ce petit monde et faire réaliser à notre sympathique octogénaire que le technologie peut s'avérer bien utile parfois...

Je recommande ce livre aux jeunes lecteurs à partir d'une douzaine d'années et aux moins jeunes qui apprécieront également.

Le père de Théo a décidé de payer des vacances à toute la famille, au Ghana. Une décision excitante puisque c’est une surprise pour son épouse. Tout le monde participe aux préparatifs en se posant des questions: comment seront-ils accueillis? Pourront-ils voir leur grand-père? Qu’emmène-t-on dans un camp de réfugiés? Comment parler du Ghana aux amis qui ignorent l’existence de ce pays?



La guerre ivoirienne et son lot de réfugiés expliquée aux enfants. La parole des réfugiés explique leur vécu. Théo écoute attentivement. C’est si invraisemblable! Surtout qu’il doit faire un exposé à ce sujet. Cependant, Théo ne s’attendait pas au choc. Climatique. Face à la vie des réfugiés. A toute cette nouveauté autour de lui. A la vie des exilés. Il pourra raconter beaucoup d’histoires à son retour en France.



Le monde des réfugiés n’aura plus de secrets pour les jeunes lecteurs. La lecture reste agréable et prenante. C’est un roman lu d’une traite. Il offre de nombreux renseignements sur le sort des ivoiriens exilés, après la guerre de 2011. Sur ces familles séparées par les évènements. Théo se souviendra longtemps de son voyage. Nous aussi.

THEO est un adolescent français chanceux : une famille unie, des copains, le basket, un papi connecté et assez calé pour l'aider dans ses devoirs de math et même un voyage en avion prévu pour les vacances !

Cependant, à la maison, il y a des sujets de conversation récurrents qui portent sur les exilés, la guerre, la Côte d'Ivoire. Et nous allons suivre Théo dans un camp de réfugiés au Ghana.

Sylvie Bocquet N'Guessan nous dévoile comment cette expérience unique a été possible. Une tranche de vie liée à l"Histoire. Une histoire de famille, une histoire de racines, une histoire de pouvoir, une histoire du monde des laissés-pour-compte.

Il faut être fondamentalement empreint d'humanité pour plaider une telle cause.

Ce livre nous plonge dans une atmosphère familiale ordinaire jalonnée par des rituels. Un quotidien qui dérive doucement mais inexorablement au détriment d'Anne-Lise.

Livré comme un journal intime, l'air de rien, ce récit examine les relations humaines teintées d' amitié, d'amour et de musique.

Sylvie Bocquet N'Guessan porte un regard bienveillant sur la jeunesse actuelle et nous initie pudiquement à un sujet fort et dérangeant.

A mettre entre toutes les mains et sous tous les yeux.

Nous voici de nouveau à Neuville-Les -Ronces pour partager une tranche de vie avec la famille Lefebvre.

Une chronique du quotidien où événements et préoccupations se succèdent et bousculent les habitudes. Les perturbateurs du récit ( pandémie et secret de Grand-Pierre) sont la force motrice de ce roman.

Des scènes cocasses révèlent la personnalité de chacun et cet intervalle inédit ponctué par les annonces officielles du gouvernement fait écho à d'autres périodes troublées du passé.

Faire face à notre actualité au travers d'une lecture plaisante basée sur une solidarité familiale réconfortante, c'est ce que propose l'auteure de ce livre. Bref, un livre idéal pour nos ados.

S’il existe un point commun entre les différents romans de Sylvie Bocquet N’guessan, c’est sans doute ce talent qu’a l’autrice pour nous introduire avec naturel dans le quotidien d’une famille, grâce à de multiples petites touches réalistes et souvent amusantes, cette façon de rendre les personnages bien vivants et attachants, sans pour autant se perdre dans de longues descriptions.

Dans ce nouveau roman que j’ai beaucoup apprécié, l’autrice ne nous emmène pas dans un pays lointain. Nous restons à Lille et nous partageons la vie des Lefebvre, une famille où se côtoient trois générations, ainsi que leurs voisins et amis.

Nous sommes en 2019. Les adolescents, très à l’aise avec les nouvelles technologies comme il se doit, fréquentent le collège, font du sport, voient leurs amis, et rendent régulièrement visite à leur grand-père de 80 ans surnommé Grand-Pierre. L’aînée est étudiante et s’engage dans les mouvements écologistes. Tout semble normal. La jeune Louise et sa copine Apolline ne passent heureusement pas tous leurs loisirs le nez collé à leurs smartphones. Elles aiment aussi jouer dans le jardin de Pierre, monter au grenier et fouiller dans les vieux cartons. Jusqu’au jour où elles découvrent un carnet ressemblant à un journal intime... Louise le met de côté dans l’idée de s’y plonger dès qu’elle trouvera le temps.

Puis arrive cette étrange épidémie de Coronavirus, qui va faire basculer le monde entier dans le désarroi et la sidération. Aux informations, en entend tout et son contraire. Les consignes sanitaires se multiplient, l’inquiétude monte, les gens dévalisent les magasins. Finalement, un confinement général est imposé à la population. La vie de la famille Lefebvre en sera toute chamboulée. Finies, les visites à Grand-Pierre. Les personnes âgées se retrouvent isolées pour les préserver de la contamination. Le vieil homme en viendrait presque à regretter le téléphone portable que sa famille a voulu lui offrir et qu’il a refusé. De leur côté, les enfants vont essayer de comprendre ce que recèle le mystérieux carnet...

Je recommande vivement ce roman réaliste, instructif et plein d’humour aux ados dès 12 ans, mais aussi aux adultes qui ont gardé un peu de fraîcheur et de curiosité.

Anne-Lise entre en Terminale, elle a toujours été une bonne élève, mais cette année elle se sent de plus en plus dépassée par les difficultés. le garçon qui lui plaît ne semble pas faire attention à elle, et elle se sent disgracieuse et trop grosse... Son chouette groupe d'amies ne suffit pas à l'empêcher de basculer dans une dépression. Elle s'alimente de moins en moins. Son entourage proche ne s'en rend pas compte, chacun est pris dans ses propres activités et c'est une personne extérieure à la famille qui va alerter les parents... Un roman qui aborde le thème délicat de l'anorexie avec délicatesse et intelligence. La vie de famille est très bien décrite, réaliste, les évènements s'enchaînent, les personnages sont tous bien campés. le roman se lit vite et avec plaisir malgré un sujet sensible. Je recommande à tous, ados et adultes : le mal-être d'Anne-Lise peut toucher et intéresser tous les lecteurs.

Un roman jeunesse qui suscitera également l'intérêt des lecteurs adultes. A travers le quotidien d'Anne-Lise, jeune lycéenne lilloise, j'ai découvert les ressorts de cette insidieuse anorexie. Mais au-delà de ce grave sujet, j'ai été entraîné dans une belle histoire d'amour, de passion pour la musique et de rencontres touchantes et mystérieuses qui donnent à ce roman du rythme, beaucoup de fraîcheur, de bonne humeur et d'optimisme. Je le recommande.