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Critiques de Sylvie Laliberté (14)
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

« Mon frère t’es mort. […] T’es tellement mort ».

Je suis tellement fatiguée que tu sois mort.



La narratrice vient de perdre son frère. Elle a du mal à s’en remettre et cette mort devient une obsession tout au long du roman. Au fil des mois, elle se répète qu’il est mort, mais ne peut s’empêcher de s’adresser à lui.



Elle est également obsédée par leur passé commun. Une enfance difficile, car derrière la façade de famille de banlieue prospère, leur père souffrait de maladie mentale grave. À travers ses crises et ses hospitalisations, les enfants devaient faire comme si de rien n’était, montrer patte blanche.



Une histoire tragique, poignante, d’autant plus triste quand on apprend que c’est autobiographique...

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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

C’est d’abord son récit autobiographique Quand j’étais italienne qui m’attirait, mais grâce à Masse Critique de Babelio, j’ai eu la chance de lire son tout dernier au titre révélateur : J’ai montré toutes mes pattes blanches et je n’en ai plus.

Sylvie Laliberté parle à son frère retrouvé mort dans son appartement : suicide ou mort subite, on ne le saura pas. Cette disparition fait remonter à la surface un passé qu’elle a toujours tenu secret. Un père qui n’allait pas bien. Un bel euphémisme pour dire les dysfonctionnements d’une schizophrénie mal soignée, accompagnée de brefs séjours en hôpital psychiatrique, suivis des tâtonnements médicaux nécessaires afin d’« ajuster » son père. Donc, une enfance détonante pour son frère et elle, hors de la normalité ou de ce qu’ils en voyaient à l’école et dans leur quotidien. « Tous les quatre on aura été les joyeux naufragés sur l’île désertée de la maladie mentale. »

On peut imaginer que ses confidences sont versées au jour le jour sur le papier; parfois elles ne remplissent pas la page et c’est encore plus poignant. De courtes phrases-choc laissent affleurer toute la peine et le désarroi de l’auteure face à l’absence inéluctable de son frère « C’est difficile de vivre quand on est pas certain d’exister. (…) Maintenant c’est fini; t’as fini d’essayer d’essayer. »

Même si le propos est infiniment triste, le récit de Sylvie Laliberté dégage une certaine tendresse pour sa famille disloquée. Dans sa tentative de compréhension de la dynamique familiale, se révèle une puissante force d’adaptation de chacun à vivre dans le chaos. Il le fallait. Pour donner le change, éviter de trop y penser. Mais le passé finit toujours par nous rattraper.

Une lecture qui brasse pas mal d’émotions. Inévitablement, on ne peut que penser à tous ses enfants mal aimés, mal orientés ou qui sont tombés sur des parents inaptes. « Les enfants sont des constructions. Il faut les bâtir. »

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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

« On a eu un père volant qui faisait des arabesques dans le ciel. On a vu notre père voltiger au-dessus de la table de cuisine et réciter des formules magiques de mathématiques. Un père théorique qui s’envolait sous nos yeux ébahis. On a été éberlués à jamais. Interdits. » (p. 68) C’est avec son frère que la narratrice partageait le poids d’une enfance auprès d’un père qui avait des troubles importants de santé mentale, un père brillant mais grandement dysfonctionnel, et qui faisait des séjours fréquents en psychiatrie. Pilier de son enfance, ce frère vient de mourir. Elle lui écrit, dans ce qui prend la forme d’une sorte de journal de deuil, particulièrement éclairant sur le plan de la difficulté à se construire lorsque tout vacille. La page, non remplie, comportant un paragraphe, parfois même une phrase seule, ajoute du poids aux mots sur lesquels je me suis arrêtée davantage. Un bel ouvrage sur le manque et l’absence.
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

Une mer de répétitions ! Celles-ci peuvent être la marque d’un manque de vocabulaire ou un effet de style. J’opte pour la deuxième explication. Ici, la narratrice n’a que deux sujets pour ses fragments : la mort de son frère ( à qui elle écrit ) et la maladie psychiatrique de son père qui a fait d’eux des enfants brisés. C’est bien la répétition qui donne le ton au récit et l’effet qu’elle fait sur le lecteur est multiple et prenant. Elle est tour à tour tentative d’appropriation du réel ou d’une délivrance qui ne viendra que par la parole dite et redite, constatation obsédante, désir confus de vivre dans la normalité ou encore poésie de l’absence. Et je ne saurais tout dire de ce qu’elle peut être encore, mais c’est par elle que l’émotion affleure et le lecteur ( que vous serez peut-être ) saura reconnaître son pouvoir à même ses ressentis. Si on se lasse un peu de savoir les mêmes choses, il n’en demeure pas moins que certains fragments nous happent par leur justesse et leur originalité. Ce sont souvent les plus courts.

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Je ne tiens qu'à un fil mais c'est un très bon ..

On suit Sylvie Laliberté en suivant le fil de son identité, le fil de ses lectures. Encore et toujours une prose poétique toute en délicatesse et en nuance, des mots subtils et si beaux. Un autre coup de coeur pour moi.



Pour une critique ou des impressions plus détaillées, consultez ma capsule sur Sylvie Laliberté sur mon vidéo blogue, en cliquant sur ce lien:
Lien : https://youtu.be/KgqauArJR64
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

Ce livre est un témoignage vibrant d’amour et de douleur, adressé à son frère par l’auteure Sylvie Laliberté. Son frère décédé, qui était tout pour elle. Son frère avec qui elle a traversé les tourments et les souffrances, de l’enfance à l’âge adulte, causés par la maladie mentale de leur père et la nécessité absolue de faire bonne figure, de montrer patte blanche, peut importe leurs détresses et leurs solitudes d’enfants oubliés. Parce que dans les bonnes familles, le malheur ne peut pas exister. Derrière les murs des belles maisons, lorsqu’on est bien nourris et habillés, la souffrance ne peut pas exister.



Quand il n’est pas possible de s’échapper d’une réalité qui bascule dans le chaos et la peur au rythme du père, alternant entre la folie et le génie inaccessible, quand il n’y a jamais de place pour l’enfant, le soi, la sécurité et la normalité, quand personne ne veut vraiment voir derrière la façade et les apparences, il reste toujours et seulement la main de son frère à prendre pour ne pas se perdre.



Mais quand la mort rompt ce lien, ce lien pour vivre et survivre, que reste-t-il ?

Sylvie Laliberté raconte cette perte avec des mots simples, parfois presque ceux d’une enfant, mais le style frappe directement au coeur. « Je n’ai jamais vécu une chose si nouvelle que toi mort et moi vivante. Je ne sais pas comment faire. »



Un texte magnifique à découvrir. À lire (et relire pour moi). Une auteure coup de coeur dans mon univers littéraire.
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

Le commentaire de Martine :COUP DE COEUR!



Récit autobiographique de Sylvie Laliberté, qui nous raconte avec une grande sincérité les conséquences et la réalité de la maladie mentale pour la famille, mais surtout pour les enfants d’un père atteint de schizophrénie. Elle nous relate ses souvenirs d’enfance dans une famille de classe moyenne avec un père interné à plusieurs moments, c’est suite à la perte de son frère avec lequel elle avait partagé sa jeunesse et les effets de la maladie mentale, de la quête à la normalité, du deuil, et de l’amour.

Elle se révèle avec une grande honnêteté, puisqu’il faut se dire que l’enfance de Sylvie et son frère se déroulaient dans une société où la maladie mentale était taboue, aucun soutien aux familles. On ressent la complicité de ses enfants et c’est lors du décès de son frère que Sylvie a décidé d’écrire et de relater son passé en démystifiant les sentiments et les effets de la honte et de la perte.

Un livre qui m’a touché, je peux dire que la plume et la sensibilité de l’auteure m’ont conquise jusqu’au coup de cœur. C’est une lecture intéressante et enrichissante que je vous recommande.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

Un regard intéressant sur le deuil, l'enfance et la maladie mentale. Les répétitions ont un peu gâchée ma lecture, moi qui en suis fan habituellement. Ça m'a agacée que l'auteure nous rappelle à chaque paragraphe textuellement son malheur et sa malchance. Comprenez-moi bien, je suis certaine qu'elle le pense et que c'est le cas, mais on peut le comprendre autrement à travers le récit qu'en l'écrivant directement. La comparaison entre sa famille "anormale" et les autres "normales" m'a aussi titillée. À un moment, son mari mentionne que la normalité n'existe pas et je suis bien d'accord avec lui.
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

Récit autobiographique de l'autrice qui nous dévoile tout en pudeur et avec finesse son enfance avec un père schizophrène. Chaque page est noirci d'un court texte. Un exutoire à sa souffrance, une lettre à son frère décédé. Le vide intentionnel laissé sur chaque page ne l'est pas. Il est rempli de paroles qui n'ont tout simplement pas besoin d'être dites. Écriture magnifique qui bouleverse.
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Quand j'étais italienne

Voilà un petit bijou. Un texte court et percutant sur la réalité d'être de descendance italienne au Québec et de la honte qu'une troisième génération peut toujours ressentir.
Lien : http://librairievaugeois.blo..
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J'ai montré toutes mes pattes blanches je n'e..

Dans ce nouveau livre, son quatrième, l’autrice et artiste Sylvie Laliberté lève le voile sur ce qui grouille derrière l’apparente vie tranquille et rangée d’une famille de la classe moyenne.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Je suis formidable mais cela ne dure jamais..

Petit livre d'aphorismes tout en beauté, tout en simplicité, tout en nuances. Un grand coup de coeur pour moi, comme toute l'oeuvre de Sylvie Laliberté. Son premier livre, qui ouvre la voie à d'autres petits bijoux à découvrir absolument.





Pour une critique ou des impressions plus détaillées, consultez ma capsule sur Sylvie Laliberté sur mon vidéo blogue, en cliquant sur ce lien:
Lien : https://youtu.be/KgqauArJR64
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Quand j'étais italienne

Superbe petit livre qui raconte d'une manière très intime tout le raciste qu'ont pu vivre des immigrants italiens dans le Montréal entre les années 40 et 90. C'est très touchant. À lire absoulment.



Pour une critique ou des impressions plus détaillées, consultez ma capsule sur Sylvie Laliberté sur mon vidéo blogue, en cliquant sur ce lien:
Lien : https://youtu.be/KgqauArJR64
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Quand j'étais italienne

Touchant et nécessaire.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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