Tatiana Deschamps

— Tiens, donc ! Ceci explique alors l'achat du stylographe. Ces instruments en disent beaucoup sur leurs futurs propriétaires. On ne les choisit jamais au hasard. Toi, par exemple, je suis sûr que tu voulais un stylo que tu puisses emmener partout pour pouvoir écrire à tout moment. Comme les journalistes ou les grands reporters finalement, ajouta-t-il avec un sourire malicieux.
— Oui, c'est tout à fait ça ! Répondit Jules, épaté.

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Fête de l'aviation

Sous le haut patronage de M. Achille du Val de Vampierre,
Maire d'Hurlus-le-Mort-Homme.
Avec le concours de Messieurs Philéas Landemorre et Honoré Lecroquenec.

[...]

à minuit 30,
Farandole générale, au parc municipal.

Les voies d'accès au champ d'aviation : les automobiles, voitures, motos et bicyclettes peuvent se rendre au champ d'aviation par la route de Dandeloup. Étant donné l'encombrement qui règnera sur cette route, nous conseillons aux piétons deux autres voies d'accès : le chemin du Calvaire cependant assez pénible, découvert et raviné ; la route de Marcheseul, plus agréable mais légèrement plus longue.

Belle journée à tous

À leur arrivée, Garros et Barbazanze saluèrent la foule. À peine, eurent -ils mis le pied à terre qu'ils furent acclamés et portés en triomphe jusqu'à la mairie. Jules et Aristide, happés par le mouvement, les suivirent. Tout le monde voulait un autographe. Les deux aviateurs allaient y passer des heures. Voyant cela, Jules et Aristide s'extirpèrent tant bien que mal de cette masse. Ils se dirigèrent vers un endroit plus calme, aux abords du théâtre de verdure.
— Finalement j'ai eu de la chance de le rencontrer ce matin !
— Ah, ouais, c'est vrai ! J'peux voir son autographe ?
Jules sortit le papier de sa poche et le tendit à Aristide.
— Trop bath, l'ami ! Il retourna le papier. Tiens ! C'est quoi cette liste ?
Jules lui reprit promptement le feuillet.
— Rien d'intéressant ! Je m'amuse !
— J'te conobre pas d'puis longtemps mais j'pense pouvoir dire sans me gourer que, là tu m'prends pour une bille, Môssieur Rouletabille ! Lui répondit Aristide.
— Je peux pas t'en dire plus pour l'instant. Je dois être sûr de pouvoir te faire confiance, dit-il, gêné.
— Pas de souci, vieux ! J'comprends !
Et il lui asséna une grande tape sur l'épaule qui surprenait toujours Jules. Ça devait être une habitude chez lui !
— Ça te dit qu'on fasse le tour de notre charmant patelin ? Reprit-il sur un ton ironique. Sauf si tu préfères avaler les boniments à la graisse de peau de louftingues de notre cher Maire ?!!
— Va pour un tour ! Répondit Jules. Il faut juste que je prévienne ma mère pour qu'elle se fasse pas de souci.

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Jules commençait à entrevoir ce que son père avait un jour essayé de lui expliquer concernant les relations avec la gente féminine. Il était clair qu’elles n’avaient pas du tout la même façon de voir les choses et qu’il y avait même une once de mauvaise foi.

- Je veux bien croire beaucoup de choses, mais là, c'est trop pour mon esprit cartésien ! S’indigna Lothaire.
- Donc si tu vois pas, tu crois pas, résuma Asha. Il comprenait vraiment très bien le français à la grande surprise des garçons.

Avant de sombrer dans un profond sommeil, il se dit qu'il était maintenant trop tard pour faire marche arrière, il avait ouvert sa boîte de Pandore et il fallait qu'il sache, quoi qu'il en coûte ! p.34)

- Et on fait comment ? Non, parc'qu'c'est pas comme si on avait affaire à des gringalets, tourtes sur les bords ! Ironisa Aristide. C'est les rupins du coin et en plus, y sont complètement tingo et surinent des gens et des cabots pour un sac d'os qui veut faire d'la terre son terrain de jeu ! (p.270)

Jules dévisagea son ami. Oui, ce garçon allait devenir un très bon ami, un compagnon de route sur lequel il pourrait toujours compter. Il en était persuadé. Il avait un sacré caractère mais il était droit, courageux et aventurier. (p.79)

Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat.
[Rouletabille dans Le mystère de la Chambre Jaune]